Congrès précédents

Congrès 2023. La négociation politique : un art en perte de vitesse ?

Université Laval || 19 et 20 mai 2023

Programme – Congrès 2023

La négociation est un processus dans lequel deux ou plusieurs parties communiquent des demandes et des propositions dans le but de parvenir à une décision commune acceptable pour tous. La notion de négociation est loin d’être étrangère à la science politique. Elle est une partie intégrante et incontournable de plusieurs champs de la discipline. Que ce soit pour parvenir à un accord international, pour établir les règles de la joute parlementaire, pour modifier la constitution d’un pays ou pour la mise à l’agenda d’un enjeu par un groupe de la société civile, la négociation est au cœur de toute activité politique. Or, avec la montée des mouvements populistes, les divisions partisanes croissantes et la remise en cause des institutions internationales, tout laisse croire que la négociation politique est en perte de vitesse. De nombreux dirigeants gouvernent par décrets aux moindres signes de crises, la méfiance citoyenne face aux élus s’accentue et une carence en solidarité internationale donne lieu à des crises climatiques, migratoires, sécuritaires et financières qui paraissent insolubles. Cette grande difficulté à se fier aux institutions pour trouver une solution collective est-elle un signe d’une ère nouvelle, où la négociation devient graduellement un art désuet, ou est-elle une phase passagère qui marquera à moyen ou à long terme un retour vers une convergence acceptable des diverses solutions politiques face à d’importantes crises communes ?

De plus, la littérature concernant la négociation en science politique tend à prendre quelques formes distinctes, soit les études de cas, les études statistiques, les études théoriques et les modèles de théorie des jeux. Toutefois, encore peu d’études s’attaquent à la question de négociation en faisant cohabiter ou même en confrontant ces diverses approches.

En cette période où les positions politiques sont polarisées et polarisantes, la négociation demeure toutefois un élément central de l’activité politique. L’apport des politologues à la compréhension est non seulement nécessaire, mais elle relève également d’un certain sentiment d’urgence.

Le congrès 2023 de la SQSP a donc approfondi la question de la négociation comme processus politique. Les contributions de nature transdisciplinaire et faisant appel à différentes méthodologies sont d’autant plus encouragées.

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Congrès 2022. Valeurs, identités et politique. 59e congrès annuel de la société québécoise de science politique

Virtuel – Université Concordia || 25-27 mai 2022

Programme – Congrès 2022

Les valeurs sociales et politiques sont en constante transformation. Au cours des dernières années, le concept de valeur est apparu au centre du discours politique.  Nous parlons de plus en plus de valeurs écologistes (COP26) ou des valeurs du développement durable. De nouveaux schèmes de valeurs viennent également modifier autant nos perceptions que nos analyses de l’évolution des relations internationales. Ces nouvelles valeurs auraient également un impact sur nos démocraties et certaines analyses suggèrent que la montée du populisme et la remise en cause de nos valeurs démocratiques seraient de bons exemples d’un changement de valeurs. Inversement, face à cette évolution de valeurs, des contre-mouvements sont  de plus en plus visibles dans plusieurs sociétés, remettant en cause faits et droits. Usant des nouvelles technologies de l’information et gagnant en résonance dans divers cercles politiques, des groupes initialement marginaux gagnent en popularité, questionnant l’organisation démocratique et les valeurs d’égalité, d’équité et de justice. Assistons-nous aujourd’hui à l’émergence de nouvelles valeurs ou normes sociales, culturelles et politiques?

Qu’est-ce qui provoque ces changements? Des données récentes ont démontré que les orientations et attitudes des gens concernant la politique, la religion, les rôles de genre, les motivations professionnelles, le vivre ensemble et les innovations technologiques ont changé au cours des dernières décennies. Ces nouvelles normes sociales seraient apparues de manière relativement plus rapide dans les pays développés que dans les pays en émergence. Un ensemble de théories proposées par les chercheur·es affirme qu’un certain instinct de survie anime l’humanité. Face à un monde incertain, toutes stratégies ou décisions politiques reposeraient donc sur la nécessité de maximiser la sécurité économique et physique. Au cours des dernières années, dans un monde façonné par certaines angoisses planétaires, une grande partie de la population a grandi en tenant pour acquises certaines valeurs, comme celles liées au sens démocratique. Ainsi, les individus ont été amenés à accorder une plus grande priorité aux questions liées à l’expression de soi, à l’autonomie individuelle et à la qualité de vie.

Une interprétation alternative, quant à l’évolution des valeurs, soutient que les transformations des technologies de l’information et l’émergence de sociétés construites autour de réseaux et des médias sociaux ont donné naissance à de nouvelles revendications de groupes environnementaux, féministes et minoritaires, ainsi qu’à d’autres mouvements qui ont redéfini les relations humaines et remodelé les notions d’identité, d’ethnicité ou d’appartenance religieuse. Certain·es critiques ont affirmé que les flux de communication mondiaux ont érodé les différences culturelles et donné naissance à une culture mondiale plus homogène. Toutefois, les données empiriques du World Value Survey (WVS) ne semblent pas indiquer qu’il y a eu une véritable convergence culturelle. Par exemple, si on peut observer l’émergence de valeurs communes dans la plupart des sociétés plus industrialisées, on observe des changements plus lents au sein des sociétés moins nanties, de sorte que l’écart entre les valeurs sociales et religieuses qui prévalaient dans les sociétés riches et pauvres était en fait plus grand au début de l’an 2000 qu’il ne l’était vingt-cinq ans plus tôt.

Une autre perspective souligne que les exigences fonctionnelles de la société industrielle, ainsi que nos expériences de la vie quotidienne, sont aujourd’hui profondément différentes de celles de la « société post-industrielle » ou de la « société du savoir ». Ces changements de société auraient remodelé nos valeurs fondamentales et notre vision du monde. De plus, de nouvelles perceptions ou appréhensions face au risque auraient provoqué l’apparition et la diffusion de nouvelles valeurs.

Diverses études ont contribué à une meilleure compréhension de ces changements de valeurs au Québec et dans les différentes régions nord-américaines. Certains travaux ont cherché à examiner l’évolution des valeurs, des croyances et des attitudes des Québécois·es en ce qui concerne la démocratie et la mondialisation. D’autres analyses ont examiné de plus près les questions d’immigration. Par exemple, les études portant sur l’américanité des Québécois·es et leur appartenance continentale ont abordé les questions liées aux relations intraétatiques et certains conflits concernant les valeurs et l’identité.

Face à ces changements, de nouveaux défis s’annoncent pour la gouverne politique qui redéfinira l’espace public au cours des prochaines décennies. Le congrès 2022 de la SQSP a approfondi la question de l’évolution des valeurs politiques et sociales. Lors de ce congrès, on a dévoilé les résultats de la dernière vague de l’enquête 2020 du WVS pour le Québec et le Canada.

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Congrès 2021. Diviser pour mieux régner: un retour en force?
58e Congrès annuel de la SQSP.

Virtuel – Université de Sherbrooke || 17-21 mai 2021

Programme – Congrès 2021

Cette vieille maxime de Philippe II semble revenir en force. La division s’exprime autant dans les discours politiques que dans les mobilisations citoyennes parfois segmentées par des intérêts privés ou corporatistes. Certes, l’ère digitale a démocratisé l’information et permis une connectivité citoyenne inégalée, mais elle a aussi généré une identité numérique qui fragilise les collectivités. La situation sanitaire globale induite par la pandémie a également changé notre rapport au numérique, soulevant de nombreuses questions sur la période post-Covid-19.

Aujourd’hui, le public est bombardé d’informations qui l’incitent à faire des choix politiques dans le confort de son salon, mais aussi dans l’isolement derrière son écran cathodique. L’implication citoyenne réelle prend aussi de nouvelles formes. L’apport numérique a permis de mobiliser la société civile au sein de campagnes mondiale ou locale tout en offrant aux gouvernements, aux acteurs du secteur privé et aux groupes extrémistes, des moyens accrus pour segmenter la collectivité et multiplier les silos politiques.

En ce sens, qu’elle soit sociale, culturelle, citoyenne ou identitaire, la division opère-t-elle un retour en politique ? La polarisation est-elle plus intense ou simplement plus audible ? Sommes-nous plus divisés que jamais ? Quels sont les impacts de l’actuelle pandémie sur les divisions politiques?

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Congrès 2019. Égalité/illégalité: Un couple en science politique?
57e Congrès annuel de la SQSP 

Université de Montréal || 22-24 mai 2019

Programme – Congrès 2019

Les inégalités socio-économiques ont été au cœur de la construction des théories en science politique dans les années 1970 et 1980 (néo-marxisme, économie politique, mais aussi dimension symbolique des rapports de domination). Celles-ci ont eu des prolongements très féconds dans plusieurs sous-champs de la discipline. Par exemple, en politique comparée plusieurs traditions de recherche se sont inscrites dans cette lignée pour proposer une analyse des États-providence, des révolutions et des changements de régimes politiques. En relations internationales, plusieurs théories ont mis de l’avant les relations dissymétriques entre le centre du système international et la périphérie. Les perspectives féministes en science politique ont également insisté sur la question de l’égalité de sexe/genres, proposant une lecture des inégalités statutaires et des dénis de reconnaissance, tout comme les perspectives post/dé-coloniales qui mettent en lumière différents processus de marginalisation. En sociologie politique, les conditions matérielles de l’action font toujours partie des facteurs explicatifs des comportements individuels et collectifs. Au final, l’inégalité n’est plus seulement comprise comme un écart de positions dans un système de production économique (national ou mondial), mais aussi comme un écart de situations dans un système de représentations et donc, de classification ou de typification (catégories de genres, catégories ethniques, catégories du national, de l’étranger, du réfugié, de l’émigrant/immigrant). La question de l’égalité et des effets délétères des inégalités économiques, mais aussi politiques, est ainsi revenue au cœur des préoccupations des politologues.

Parallèlement, et c’est sans doute une spécificité contemporaine, l’illégalité, nationale et internationale, refait surface dans les débats, en se couplant à celle d’égalité. Ce couple se forme clairement autour des questions de migrations, de demandes d’asile et de refuge, bien sûr, mais aussi de la pluralité ethnoculturelle et religieuse ou encore des actions de désobéissance civile, collectives ou citoyennes, déclarées illégales dans les discours et les pratiques. Dans tous les cas, les normes, lois et manières de faire des États et des organisations internationales sont questionnées, mettant en tension l’illégalité avec l’idée d’égalité : état d’urgence, fermetures des frontières, actions répressives versus devoir d’accueil et respect des fonctionnements antérieures (que ce soit les règles de la démocratie libérale ou le respect des traités internationaux) ou tentatives d’adoption de politiques correctives des inégalités et des situations d’illégalité. Les comportements individuels et collectifs aussi sont au centre de ces questionnements, mettant en tension ce couple égalité/illégalité, et se traduisant notamment par une reconfiguration des clivages politiques et des forces politiques qui les soutiennent.

Pour cette édition 2019 du Congrès annuel de la SQSP, nous vous proposons de mettre en relation le couple égalité/illégalité, qui se situe au cœur des situations politiques contemporaines, en réfléchissant notamment aux innovations théoriques et méthodologiques, nécessaires ou existantes, utiles pour l’appréhender en science politique.

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Congrès 2018. La science politique et la multi/inter/transdisciplinarité: Quelles remises en question et quelles reconfigurations?
56e Congrès annuel de la SQSP 

Université d’Ottawa || 23-25 mai 2018

Programme – Congrès 2018

Depuis plusieurs années, la science politique et les autres disciplines des sciences sociales sont remises en question, déconstruites et reconstruites, par la multidisciplinarité, l’interdisciplinarité et, plus récemment, la transdisciplinarité. L’impact de ces remises en question s’est notamment traduit par une montée exponentielle de programmes thématiques parfois situés au sein d’unités disciplinaires comme la science et les études politiques, parfois situées au sein d’unités elles-mêmes thématiques comme les affaires publiques, les affaires internationales ou encore le développement international. De même, les organismes subventionnaires se sont eux aussi mis au diapason de cette reconfiguration disciplinaire en multipliant les programmes thématiques. Les revues thématiques, quant à elles, existent depuis longtemps et ne cessent de se multiplier. Finalement, les contours mêmes de la science politique sont mis en question, déterritorialisés et repensés à partir de différentes postures épistémologiques

Le moment d’esquisser un bilan de cette remise en question des disciplines traditionnelles, de réfléchir aux avantages et inconvénients, aux facteurs d’enrichissement, d’appauvrissement ou de confusion, pour la science politique québécoise semble arrivé.

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Congrès 2017. Flux et frontières: Réponses politiques et identitaires
55e Congrès de la SQSP et 7e Congrès international des associations francophones de science politique

Université du Québec à Montréal || 17 au 19 mai 2017

Programmation générale CoSPoF2017

Notre époque voit se manifester une tendance lourde à l’effacement progressif de plusieurs frontières, à la faveur d’une dynamique géographique transnationale marquée par la libéralisation des mouvements et des flux de personnes, de marchandises, de capitaux, d’idées, ce qui a forcé les acteurs et leurs institutions à repenser leurs stratégies et leurs politiques. Le sens, les contraintes et les effets des processus démocratiques et de l’action collective s’en sont trouvés ainsi transformés. La science politique s’est employée à saisir ces diverses mutations comme à renouveler ses approches, ses concepts, voire certains de ses paradigmes. L’Europe, les Amériques, l’Asie et l’Afrique sont autant de régions délimitées que d’espaces traversés par des mouvements de personnes, de capitaux et de commerce, et par des idées qui ne semblent plus obéir ou se confiner aux frontières étatiques traditionnelles, sur lesquelles les institutions publiques se reposent encore pour agir au sein de leurs collectivités. Par ailleurs, par-delà ces constats, il y a lieu de s’interroger sur le sens, les formes et la légitimité des multiples frontières qui définissent le politique aujourd’hui, qu’elles soient physiques, socioéconomiques ou ethnoculturelles. Les systèmes et les corps politiques ont-ils besoin de frontières ? La démocratie s’en dispense-t-elle ? Bref, sans subordonner la réflexion à la conjoncture actuelle, aux menaces nouvelles et aux phénomènes (Internet, crime organisé, monnaie parallèle…) qui semblent défier les pouvoirs publics et l’ordre international, la science politique francophone est conviée à repenser le politique et ses interventions.

Depuis 2005, un réseau d’associations francophones de science politique organise tous les deux ans un congrès afin de consolider une communauté scientifique francophone ouverte aux débats et aux réalités multiples qui intéressent les membres de ces associations. En 2017, la Société québécoise de science politique (SQSP) aura le plaisir d’accueillir, conjointement avec son Congrès annuel, le 7e Congrès international des associations francophones de science politique, auquel participeront aussi l’AFSP (France), l’ABSP (Belgique), l’ASSP (Suisse) et Luxpol (Luxembourg). Ce grand événement se tiendra à l’Université du Québec à Montréal du 17 au 19 mai 2017. Flux et Frontières. Réponses politiques et identitaires en sera le thème rassembleur. Ce 55e Congrès annuel de la SQSP, joint au 7e Congrès international des associations francophones de science politique, coïncidera avec les festivités entourant le 375e anniversaire de Montréal et le 150e anniversaire de fondation du Canada.

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Congrès 2016: Voix/voies politiques. Citoyenneté, représentation et transformation.

Université Laval || 19 au 21 mai 2016

Programme du Congrès 2016

L’environnement politique et l’expression des discours politiques se sont transformés considérablement au cours des deux dernières décennies. De nouveaux acteurs politiques, de nouveaux rapports de force et de nouvelles technologies modifient les espaces de pratique de la politique et les enjeux centraux du politique. Le congrès réunira des ateliers qui étudieront les frontières et les intervenants de ces lieux émergents, transformés du politique. Quelles sont les formes novatrices d’expression de la politique, qui en sont les porte-paroles, comment agissent-ils sur les institutions, modifient-ils les rapports d’autorité et d’influence dans les États démocratiques ? De nouveaux outils de communication et de médiatisation ont modifié l’espace public au sein duquel la politique s’exprime. Les logiques médiatiques modulent maintenant les logiques politiques. La politique s’est médiatisée et les médias se sont politisés. Les médias numériques imposent l’immédiateté, la réactivité et l’interactivité au monde politique et aux médias traditionnels. La politique, nationale et internationale, se trouve prise dans un cycle permanent d’activités, de couverture et d’exigences de réaction. Le web permet également à de nouveaux intervenants de prendre part au débat politique, voire de le diriger. Citoyens, groupes d’intérêts, mouvements sociaux, nationaux comme transnationaux, prennent d’assaut ces plateformes numériques pour interpeller les acteurs et les institutions politiques traditionnels. Ces derniers sont-ils toutefois à l’écoute ? Au cœur de cette thématique s’exprime également la notion de citoyenneté. Nombre d’analyses et enquêtes révèlent un malaise citoyen envers la politique et ses institutions démocratiques. Baisse de confiance envers les élus et les parlements, fluctuations des taux de participation électorale, mobilisations sociales croissantes contre les politiques d’austérité et de rigueur sont autant d’indices de ce désaveu populaire. Dans cet espace politique mouvant, quelle place occupe le citoyen, comment est-il représenté, comment se représente-t-il ? Les gouvernements, les partis politiques et les administrations publiques sont obsédés par la communication, la persuasion et le marketing de leurs actions. Les citoyens sont segmentés et ciblés. Les promesses électorales et les politiques publiques sont pensées selon des intérêts particuliers. La notion de bien commun ne semble plus guider le travail des gouvernants. Quelles sont les conséquences de ces pratiques sur la citoyenneté, sur la représentation des intérêts au sein des sociétés démocratiques?

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Congrès 2015 : Sécurité et politique : visions, enjeux, tensions

Université Concordia || 20 au 22 mai 2015

Programme du congrès 2015

Se savoir en sécurité, à l’abri de risques, de préjudices, de méfaits et de tourments de toutes sortes compte sans doute parmi les attentes les plus pressantes de la personne humaine. Aussi, le besoin de sécurité interpelle-t-il et mobilise-t-il l’État moderne depuis les premiers moments de son émergence: on lui demandera d’abord d’assurer l’intégrité du territoire sur lequel il exerce son autorité contre les menaces de l’extérieur, puis, de plus en plus, de protéger également les populations dont il a la charge contre la malveillance d’autrui, les aléas de l’économie, les conséquences des changements climatiques, voire contre tous les mauvais coups que le sort puisse réserver. Sécurité des frontières, sécurité environnementale, sécurité alimentaire, sécurité sociale, sécurité économique, sécurité civile, sécurité énergétique, sécurité de l’information: il n’est pratiquement aucun domaine de l’activité humaine qui ne requiert la protection de l’État ou à tout le moins l’assurance que, dans l’adversité, l’État répondra à l’appel. Le besoin de sécurité est ainsi éminemment politique : d’une part, les dispositions prises pour satisfaire le désir de sécurité des uns ne sont pas, en revanche, sans imposer à d’autres des limites à la jouissance de leur propre liberté. Au nom de la sécurité, des dérives anti-démocratiques et liberticides sont aussi possibles. La conceptualisation et la gestion de la sécurité constituent donc des enjeux fondamentaux directement liés aux relations de pouvoir qui animent la société.

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Congrès 2014 : La science politique au cœur de la société

Université de Sherbrooke || 21 au 23 mai 2014

Le congrès SQSP 2014 abordera les nombreuses questions que soulève le rôle de la science politique dans la compréhension des grands enjeux de nos sociétés. La science politique est-elle au cœur des préoccupations de la société? Les politologues peuvent-ils apporter une meilleure compréhension des phénomènes actuels? Quelles analyses les politologues peuvent-ils faire des nouvelles formes de participation? La science politique permet-elle de trouver des pistes de solutions pour la gouvernance? Quel rôle les politologues doivent-ils jouer sur la place publique? Autant de questions qui touchent la recherche tant fondamentale qu’appliquée, et qui suscitent des questionnements quant à la façon dont les politologues perçoivent leur discipline. De l’analyse comparée des nouvelles formes de participation et de gouvernance, en passant par l’étude de la realpolitik et du comportement politique jusqu’aux idées politiques, tous les champs de la discipline sont conviés à explorer le rôle de la science politique dans nos sociétés lors du prochain congrès de la Société Québécoise de science politique.

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Congrès 2013 : Les masses contre les élites? Autorité, pouvoir et légitimité dans la contestation de l’ordre politique

Université de Montréal || 27 et 28 mai 2013

Programme final du Congrès 2013

Dans tous les régimes politiques, les institutions distribuent le pouvoir inégalement entre les élites et les masses. L’histoire de la démocratie est une série de luttes où les élites ont consenti, ou été contraintes, à céder ou à partager avec les masses une partie de leur pouvoir pour donner forme, au fil du temps, à des citoyennetés plus inclusives. Qu’en est-il du moment présent? Les « printemps » arabe au Moyen-Orient et « érable » au Québec; les mouvements sociaux transnationaux Occupy parti de Wall Street et celui des Indignés de Madrid; de même que les grèves et manifestations en Europe dénonçant l’austérité d’une union qui frôle l’implosion, sont autant d’indicateurs de l’effervescence sociale et politique qui touche présentement les institutions des démocraties capitalistes développées et en voie de développement.

L’agitation politique actuelle se déroule dans un contexte de crise économique globale où les failles de l’auto-gouvernance des marchés financiers et des banques sont de plus en plus évidentes. Du scandale des subprimes  aux États-Unis jusqu’à celui de la Barclay dans la manipulation des taux d’intérêt, les banques et les chefs de la finance n’en finissent plus de faire les manchettes et les bulletins de nouvelles. La confiance du public est à la baisse. À l’heure où les politiciens demandent aux citoyens de se serrer la ceinture, les débats font rage autour des salaires versés aux dirigeants d’entreprise et des avantages accordés au 1% des mieux nantis de la planète.  Sur fond d’inégalités socio-économiques, la lutte à la corruption tend à devenir l’enjeu principal à l’agenda des partis et des gouvernements.

Devant des pratiques et des formes régulation qui rendent toujours plus floue la ligne démarquant le public du privé, la légitimité des institutions s’effrite et des modes alternatifs d’action et de représentation politique voient le jour.  À gauche comme à droite, les normes et les principes de la démocratie libérale sont remis en question. Dans bien des sociétés, la politique se polarise  et se radicalise. Les frontières des identités politiques sont changeantes. Sur l’échiquier politique, le centre se déplace. Les équilibres hérités du passé se défont et se refont dans les conditions politiques du présent. Quelles analyses les politologues peuvent-ils faire de ces processus? Dans quelle mesure ceux-ci marquent-ils une rupture ou une reproduction des idées et des pratiques antérieures? Quels sont les forces, les théories, et les mécanismes mis en cause? De l’analyse comparée des mouvements sociaux aux théories de la démocratie et de la justice, en passant par l’étude des relations internationales, des élections, de l’État et des groupes, tous les champs de la science politique sont conviés à explorer les frontières changeantes de l’autorité et de la légitimité dans la reconfiguration des équilibres politiques lors du prochain congrès de la Société québécoise de science politique.

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Congrès 2012 : Continuité, transformation, rupture? (Re)penser le changement en science politique

Université d’Ottawa || 23 au 25 mai 2012

Nous semblons traverser une époque caractérisée par de profondes transformations : au cours des dernières décennies, nous avons pu observer de nombreux changements politiques, économiques, démographiques, technologiques qui modifient le fonctionnement de nos sociétés. Ainsi, il n’y a pas si longtemps, des mots tels que «Internet», «gouvernance», «mondialisation», «sécurité» ne faisaient pas encore partie de notre vocabulaire de tous les jours. Le rythme de ces changements semble être lui aussi spécifique à notre ère. Pour plusieurs, l’apparition de ces changements aurait été impensable il y a à peine une génération. Bref, les choses semblent aller très vite; trop vite diront certains.

Mais si on ne peut nier la présence de tels changements, on peut cependant se demander comment nous, politologues, les appréhendons. Quelle place occupe l’étude des changements dans nos analyses? Les changements sont-ils au cœur de nos préoccupations et si oui, quelles sont les formes que nous analysons? Sommes- nous plus enclins à analyser les changements apparaissant soudainement, sur de très courtes périodes, ou ceux se manifestant graduellement, dont les effets se font davantage sentir à long terme? Ceux qui constituent l’exception plutôt que la règle? Ceux qui sont synonymes de progrès? Ou de tensions avec l’ordre préétabli? Par ailleurs, en se concentrant sur les changements, ne risque-t-on pas de reléguer au second rang l’étude de phénomènes dont l’origine est plus ancienne? Comment analyse-t-on le problème de l’ordre, de la stabilité et de la prévisibilité? Le rythme et la densité des changements observés permettent-ils la distance et la mise en perspective des analyses? Puis se pose la question de la méthodologie : avons-nous les bons outils, qu’il s’agisse de cadres théoriques ou d’instruments de mesure, pour analyser ces différentes formes de changement?

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Congrès 2011: Penser, publier et enseigner la science politique en français

Université du Québec à Montréal || 19 et 20 mai 2011

La science politique est, à l’instar des autres disciplines scientifiques, largement dominée par la langue anglaise. Cette affirmation soulève de nombreuses questions. Ainsi, par exemple, en quoi les activités professionnelles des politologues francophones sont-elles affectées par cette différence linguistique, que ce soit sur le plan de la recherche ou de l’enseignement? En quoi la science politique pratiquée par les chercheurs francophones est-elle différente de celle de leurs collègues anglophones? Le fait d’œuvrer dans une autre langue que l’anglais permet-il d’apporter une contribution originale ou la science politique francophone tend-elle à reproduire, dans sa langue, ce qui se fait en anglais? Les chercheurs francophones sont-ils réellement désavantagés lorsqu’ils publient dans leur langue maternelle et, s’il y a lieu, quelles sont les conséquences professionnelles et scientifiques de ce désavantage? Quels sont les arguments scientifiques, politiques ou culturels qui justifient le maintien d’un effort de recherche dans une langue autre que l’anglais et quelle est leur valeur? L’expérience des francophones se compare-t-elle avec celle des chercheurs issus des autres communautés non anglophones (hispanophone, germanophone, etc.)? Quelles sont les conséquences de ce statut de langue minoritaire sur l’enseignement?

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Congrès 2010: Règles, acteurs et ressources politiques

Université Laval || 20 et 21 mai 2010

Le Congrès annuel de la Société québécoise de science politique (SQSP) s’est tenu à l’Université Laval les 20 et 21 mai 2010. Le thème du congrès était Règles, acteurs et ressources politiques. Au total, 28 ateliers ont été présentés, regroupant plus de 300 participants des universités et institutions non seulement québécoises et ontariennes, mais aussi de l’Europe et des Amériques. Lors de cette édition, près de la moitié des participants de cette édition étaient étrangers, ajoutant au rayonnement international du congrès. Le taux de participation reflète la tendance des années précédentes, les chercheurs s’associant de manière plus soutenue au congrès de la SQSP pour présenter leurs recherches et rencontrer d’autres experts. La majorité des participants sont issus du milieu académique (professeurs, doctorants, chercheurs) mais le congrès a aussi accueilli des membres de la société civile québécoise (syndicats, groupes communautaires) ainsi que du gouvernement québécois et canadien.