La Société québécoise de science politique (SQSP) tiendra son 62e Congrès annuel à l’Université du Québec à Montréal du 21 au 23 mai 2025. Par ce congrès, qui aura lieu exclusivement en présentiel, la SQSP poursuit son ambition d’être un espace de diffusion et de valorisation de la science politique en français, et ce, dans l’ensemble des champs qui composent la discipline et en font sa richesse.
Dans cette section, vous trouverez la liste des appels à communications relatifs aux activités sélectionnées (les propositions de communications seront envoyées directement aux organisateurs des ateliers ou des tables rondes). La SQSP invite les professeur∙es, chercheur∙es, étudiant∙es des cycles supérieurs et expert∙es à participer.
Date limite pour soumettre une proposition de communication aux responsables des ateliers ou des tables rondes : 15 février 2025.
La liste des appels à communications est aussi disponible en version pdf : cliquez ici.
Appels à communications – Congrès 2025 || UQAM
#1 : La solidarité : entre horizon normatif et instrument de pouvoir
Responsables :
– Tristan Boursier, Université du Québec en Outaouais & Sciences Po Paris, tristan.boursier@umontreal.ca
– Milan Bernard, Université de Montréal, milan.bernard@umontreal.ca
Type d’activité : Atelier
Section thématique : Théories et pensées politiques
Résumé de l’activité : Au cœur des transformations sociales, politiques et économiques du XIXe siècle (Blais 2007), la notion de solidarité semble cependant aujourd’hui quelque peu désuète (Alexander 2014; Wilde 2007). Bien qu’elle ait regagné une certaine attention académique et politique lors de la pandémie de COVID-19 (Foran et al. 2021; Sèze 2020; Tomasini 2021), ce retour en grâce reste limité, n’échappant pas à l’image d’un concept vague, souvent utilisé de manière rhétorique. Cet atelier vise à interroger notre capacité à penser la solidarité en dehors de ces moments de crise où son évocation est similaire à une invocation dont les concrétisations intentionnelles sont parfois faibles sinon absentes. Nous aimerions inviter les auteur.e.s à s’interroger sur l’utilité, scientifique et politique, de ce concept aujourd’hui. Ce questionnement part d’un double constat. Du côté des mouvements sociaux, elles semblent parfois perçues avec un œil critique (Sénac 2017; Conway et al. 2021). En effet, la solidarité a été utilisé par de nombreux États pour contrôler leur population (Esping-Andersen 2015), tout en soutenant des processus de nationalisation. Cela se manifeste aujourd’hui par la perpétuation de discriminations au sein des systèmes sociaux (Quadagno 1994). Son utilisation pour désigner des actes aussi différents que l’État social, la posture d’allié ou encore la signature d’une tribune accentue la difficulté de penser la solidarité comme un concept clairement identifiable. Pourtant, des tentatives de définir la solidarité comme un concept émancipateur ne manquent pas. On pense notamment aux travaux sur la solidarité agonistique (Bernard et Devette 2023), à la solidarité transraciale comme pratique anticoloniale, évoquée par Franz Fanon (1969), et aux conception féministes (Talpade 2003). Avec cet atelier, nous souhaitons créer un espace de dialogue et de construction entre la philosophie politique et les autres disciplines des sciences sociales. L’objectif est de croiser les réflexions autour de la notion de solidarité et les interrogations sur la manière dont elle s’incarne dans des configurations sociales particulières. La solidarité sera comprise ici de manière large, bien que les perspectives théoriques et politiques soient privilégiées. Les propositions explorant une ou plusieurs des interrogations suivantes retiendront particulièrement notre attention : *La solidarité est-elle un concept suffisamment critique ou radical pour les mouvements sociaux contemporains ? Quel est son intérêt par rapport à d’autres approches de l’entraide présent dans les mouvements féministes et décoloniaux comme celui de l’allyship ? *Comment comprendre la solidarité face au défi politique que constituent les bouleversements climatiques ? Est-elle un horizon normatif adapté à cet enjeu ? *La solidarité est-elle une vertu ? Comment se rattache-t-elle à d’autres vertus traditionnellement identifiées dans la philosophie ? *Quelle est la part sombre de la solidarité ? Dans quelle mesure peut-elle être mobilisée à des fin d’oppression et de contrôle social, plutôt que vecteur d’émancipation ? Qu’est-ce que cela nous dit de la désirabilité de ce concept ? *Enfin, quels sont les liens entre solidarité et démocratie ? La démocratie est-elle nécessairement solidaire ? Quel genre de solidarité une démocratie idéale devrait-elle promouvoir ? Est-ce que la solidarité politique passe nécessairement par des institutions étatiques ?
Date limite pour soumettre votre proposition aux personnes responsables : 15 février 2025
#2 : Une extrême droite bien ordinaire. Convergences idéologiques et normalisation de l’extrême droite contemporaine
Responsable : Tristan Boursier, Université de Montréal, tristan.boursier@umontreal.ca
Type d’activité : Atelier
Section thématique : Sociologie et comportements politiques, Médiatisation et communication politiques
Résumé de l’activité : Depuis 2015, les recherches sur l’extrême droite se sont intensifiées. Alors que les thèmes traditionnels comme le vote et la normalisation restent centraux, de nouvelles perspectives se sont développées, notamment autour de l’« alt-right » et des succès électoraux récents. La variété des termes pour décrire cette mouvance – populiste, radicale, néo-fasciste, postfasciste – montre la difficulté de cerner ses expressions contemporaines. Parmi ces termes, « radical » est souvent confondu avec « extrême ». Certains chercheurs l’utilisent pour souligner la violence, bien que ce concept demeure vague (Wondreys et Zulianello 2024). Par exemple, des auteurs associent la « droite radicale » à des idéologies autoritaires et xénophobes, portées par des partis qui semblent faire le jeu de la démocratie tandis que l’expression « extrême droite » semble de plus en plus réservée à des actions spectaculaires de groupuscules, tel que les actions d’Atalante ou les vidéos de l’influenceur Papacito. La médiatisation du terme « radical » sert parfois à adoucir l’image de cette mouvance, tandis que le terme « extrême droite » devient plus sulfureux. Cet atelier propose de s’intéresser aux formes « ordinaires » de l’extrême droite , en suggérant que certains discours peuvent être violents et liés à cette mouvance sans être intrinsèquement radicaux. En effet, une compréhension philosophique du terme « radical » le définit comme une pensée qui s’enracine dans une idéologie et suit ses principes jusqu’à leurs conclusions logiques (Bonnet et al. 2020). Cependant, l’extrême droite actuelle se caractériserait moins par cette radicalité que par une macédoine idéologique qui l’associe à d’autres courants de pensée (Hemmila et Perliger 2024) comme l’antiféminisme, le libertarianisme ou l’écologisme, contribuant à son intégration dans les discours et pratiques du quotidien (Prinz 2024; Campion 2023; Debras et Bouazza Léa 2024). Ce phénomène de banalisation a permis la diffusion des idées d’extrême droite dans des espaces auparavant éloignés de cette mouvance, comme la télévision publique, la presse et les réseaux sociaux (Dézé 2015). Ce qui était autrefois perçu comme marginal devient ordinaire, qu’il s’agisse de soutenir des idées d’extrême droite dans les urnes (Faury 2024) ou de consommer du contenu d’extrême droite en ligne (Schradie 2019). Cet atelier invite les chercheurs à examiner ces manifestations ordinaires de l’extrême droite, en s’intéressant aux phénomènes de normalisation, aux intersections idéologiques avec d’autres courants (féminisme, libéralisme, etc.), ainsi qu’aux formes d’expression de cette mouvance dans des espaces quotidiens comme l’école, le travail ou les loisirs. L’objectif est de contribuer à la littérature qui considère l’extrême droite comme un mouvement social étendu (Castelli Gattinara et Pirro 2019) ou un style de vie (Cammelli 2017), au-delà de ses expressions spectaculaires. Les propositions de communication peuvent également explorer les mécanismes de cette normalisation et le concept de radicalité dans les courants conservateurs et réactionnaires, en questionnant leur efficacité comme stratégie politique notamment à travers l’idée de métapolitique (Bures 2023).
Date limite pour soumettre votre proposition à la personne responsable : 15 février 2025
#3 : Pouvoirs locaux et participation citoyenne
Responsable(s):
Geoffrey Grandjean, Université de Liège, Geoffrey.Grandjean@uliege.be
Caroline Patsias, Université du Québec à Montréal
Vincent Aerts, Université de Liège
Loïc Perrin, Université de Liège
Type d’activité : Atelier
Section thématique : Politiques et administrations publiques, Politiques locales et urbaines
Résumé de l’activité : Dans un contexte de méfiance envers les institutions, différents acteurs revendiquent une participation accrue des citoyens à la prise de décision politique. Ce tournant participatif et délibératif de l’action publique se concrétise notamment au niveau local, ce dernier étant souvent considéré comme un laboratoire de la démocratie. En effet, les expériences participatives et délibératives – telles que les assemblées citoyennes, les mini-publics, les consultations populaires et les budgets citoyens – se multiplient, et redéfinissent le lien entre les élus politiques, l’administration et les citoyens. Dans ce contexte, le discours sur le concept de gouvernance joue un rôle central : il attribue aux représentants politiques la fonction de médiateur entre différentes parties prenantes (administration, citoyens, société civile) visant une co-construction des politiques publiques. Toutefois, derrière ce discours, les dispositifs participatifs au niveau local sont-ils réellement vecteurs d’une ouverture de la prise de décision aux citoyens ? En s’intéressant à différentes expérimentations concrètes de participation citoyenne, nous cherchons à analyser les reconfigurations du lien entre représentants politiques et citoyens. L’objectif de cet atelier est d’appréhender ces expériences de participation citoyenne en mobilisant une approche critique. Nous cherchons à comprendre en quoi consistent ces dispositifs et comment ils sont utilisés par les citoyens et les élus. Nous étudions les motivations qui les poussent à s’engager dans de telles expériences, et la répartition concrète du pouvoir de décision entre élus et citoyens. Finalement, nous nous intéressons aux conséquences et impacts concrets de ces dispositifs sur l’action publique locale, et au regard que les citoyens portent sur les expériences participatives à l’issue du processus. N.B. : a priori, cet atelier prendra la forme de deux panels. Le premier panel sera fermé, nous nous engageons à trouver les panélistes qui le composeront. Le second sera ouvert. Concernant ce second panel, nous encourageons vivement les doctorants, les jeunes chercheurs et les spécialistes des enjeux de participation citoyenne et des pouvoirs locaux à soumettre une contribution.
Date limite pour soumettre votre proposition aux personnes responsables : 15 février 2025
#4 : Politique(s) et santé : transformation des discours et de l’action publique depuis la pandémie de COVID-19
Responsable(s) :
Carole Clavier, Université du Québec à Montréal, clavier.carole@uqam.ca
Elisabeth Martin, Université Laval, elisabeth.martin@fsi.ulaval.ca
Type d’activité : Atelier
Section thématique : Politiques et administrations publiques, Médiatisation et communication politiques
Résumé de l’activité : En 2020, la pandémie de COVID-19 a propulsé la santé et la maladie au cœur de toutes les sphères de la vie quotidienne des citoyens, tout en devenant la préoccupation-clé de tous les secteurs de l’action publique. Au-delà des soins de santé nécessaires au traitement de la COVID-19, le revenu disponible, les conditions de logement, l’éducation, les interactions sociales et les habitudes de vie ont aussi clairement montré leurs incidences sur la gestion de la pandémie. Ainsi, l’ensemble de la société a découvert ce que les spécialistes savaient déjà : les inégalités dans une société expliquent davantage les inégalités de santé entre des groupes de population que les soins. Les politiques des différents paliers de gouvernement adoptées dans l’urgence ont reflété, avec des effets certes mitigés, l’importance de ces déterminants avec des prestations financières spéciales, l’aménagement des espaces publics ou encore des changements dans l’organisation du travail. Cinq plus tard, nous proposons de revenir sur les liens entre santé et politique(s), en tenant compte des transformations du contexte dans lequel ils se déploient, tels que la polarisation, la perte de confiance envers les institutions publiques, l’inflation, l’évolution des valeurs sociales ou la croissance des inégalités. Comment médias, citoyens ou acteurs politiques parlent-ils de santé, que ce soit dans les premiers mois de la pandémie ou aujourd’hui? Les mécanismes de concertation entre le fédéral, les provinces et les territoires ont-ils facilité la prise en compte de la santé dans les institutions de divers secteurs d’action publique? Les rapports de pouvoir entre le gouvernement provincial, les fédérations médicales et les autres acteurs du système de santé permettent-ils d’accorder une plus grande place à la prévention? Cet atelier invite des communications portant sur deux axes principaux, soit : 1) les changements des façons de parler de la santé dans l’espace public et politique, et 2) les changements des façons d’agir pour ou sur la santé des populations. Les contributions peuvent être empiriques ou théoriques. Elles peuvent aussi porter sur la façon dont la science politique s’est saisie de ces phénomènes. Axe 1. Les politisations de la santé Cet axe rassemblera des communications sur les liens entre la santé et la politique (politics), à partir de réflexions sur la place et le sens de la santé dans les campagnes électorales ou dans les discours d’élus, de groupes d’intérêt, d’experts, etc. Par exemple, comment parle-t-on de santé dans la sphère publique, les médias ou dans les assemblées élues? Observe-t-on une politisation partisane plus importante autour des enjeux liés aux soins et à la santé? Axe 2. Les transformations de l’action publique en santé Cet axe rassemblera des communications sur les liens entre la santé et les politiques (policy), à partir d’analyses du rôle des « nouveaux » acteurs de la santé (municipalités, patients partenaires, etc.), de l’intégration de la santé dans différents secteurs d’action publique ou des réformes du système de santé et services sociaux (par exemple le projet de loi 15 créant l’agence Santé Québec).
Date limite pour soumettre votre proposition aux personnes responsables : 15 février 2025
#5 : Populisme, enjeux et émotions au Québec et dans le monde
Responsable(s) : Camille Arteau-Leclerc, Université Laval, Camille.arteau-leclerc.1@ulaval.ca
Jérémie Drouin, Université Laval
Thierry Giasson, Université Laval
Thomas Larochelle, Université Laval
Fanny Martin, Université Laval
Catherine Ouellet, Université de Montréal
Type d’activité : Atelier
Section thématique : Sociologie et comportements politiques
Résumé de l’activité :
Des travaux récents sur les émotions en politique indiquent qu’elles sont associées à la polarisation partisane, la formation d’attitudes politiques ainsi que l’opinion publique (Webster et Albertson dans Shah, 2022). Une littérature prolifique couvre l’utilisation, l’activation et la prévalence des émotions dans les discours populistes ainsi que l’impact de ces émotions sur les comportements des électeurs, particulièrement ceux de l’extrême droite.
Une part importante des travaux sur les émotions en politique est consacrée à l’étude des émotions négatives telles que la colère, la peur ou l’anxiété (Shah, 2024), en particulier en lien avec la communication politique populiste (par ex. Vasilopoulos et al., 2019 ; Tokdogan, 2020 ; Jacobs, Sandberg & Spierings, 2020). Cependant, des recherches émergentes abordent d’autres questions liées à l’affect et aux émotions comme
l’importance de la mise en valeur de l’authenticité, la personnalisation dans la communication politique ou le recours aux émotions positives (enthousiasme, fierté, etc.).
L’humour est également de plus en plus étudié en raison de sa capacité à agir comme levier émotionnel.
Ce panel propose de réunir des travaux d’analyse récents consacrés au recours aux émotions dans les discours dits populistes.
Axes et pistes de réflexion
Les propositions des participants devront se rattacher à un ou plusieurs des axes suivants et pourront aborder certaines des questions proposées :
- Axe 1. Le populisme comme mode émotionnel de communication politique
Ce premier axe porte sur le recours aux émotions dans les discours populistes et dans les stratégies de construction des messages populistes.
- Le populisme : style communicationnel ou idéologie?
- Comment les émotions sont-elles mobilisées dans les discours populistes?
- Quelles émotions les discours populistes tentent-ils de mobiliser?
- Par quels procédés discursifs?
- Axe 2. Les enjeux politiques dans les discours populistes
Le second axe s’intéresse à l’intersection entre le positionnement partisan sur les enjeux politiques comme l’immigration, la laïcité ou l’économie, mobilisés dans les discours populistes, et les réactions émotionnelles qu’ils susciteraient ou chercheraient à susciter.
- Quels enjeux les formations populistes mobilisent-elles dans leur communication politique et électorale?
- Assiste-t-on à une droitisation, une radicalisation ou une polarisation des positionnements des partis politiques sur certains enjeux mis de l’avant par les formations populistes dans leurs communications?
- Axe 3. Les réactions émotionnelles aux messages politiques
Ce dernier axe porte sur le rôle que jouent les émotions, comme la peur, la colère ou la fierté dans la réception de la communication politique, incluant des messages populistes. Il appelle entre autres des travaux consacrés à la psychologie politique ou aux heuristiques.
- Quels sont les avantages et les risques politiques associés à l’expression d’émotions dans la communication politique?
- Comment participent les émotions au processus de formation des attitudes, des opinions et des comportements politiques des citoyens?
Modalités
Nous invitons les professeur(e)s et les étudiant(e)s aux cycles supérieurs à proposer leurs communications sur des travaux achevés ou en cours. Conformément aux valeurs d’interdisciplinarité du GRCP, les propositions de communications peuvent provenir de diverses disciplines académiques.
Les propositions de communication de moins de 300 mots doivent comprendre un titre, le nom et l’affiliation institutionnelle des auteurs et autrices, la présentation de la problématique, des questions de recherche, de la méthodologie employée et de la contribution attendue au développement du savoir.
Le comité scientifique responsable de l’atelier sélectionnera les propositions en se basant sur les critères suivants :
- Pertinence en lien avec la thématique du panel et les trois axes
- Originalité de la proposition et de la méthode utilisée
- Qualité de la langue et de la présentation générale
Comité scientifique (en ordre alphabétique)
- Camille Arteau-Leclerc, Université Laval
- Jérémie Drouin, Université Laval
- Thierry Giasson, Université Laval
- Thomas Larochelle, Université Laval
- Fanny Martin, Université Laval
- Catherine Ouellet, Université de Montréal
Date limite pour soumettre votre proposition aux personnes responsables : 15 février 2025
#6 : Le Grand Nord québécois en pleine évolution
Responsable(s) : Mathieu Landriault, ÉNAP, mathieu.landriault@enap.ca
Jean-François Payette, Université du Québec à Montréal,
Stéphane Roussel, ÉNAP
Type d’activité : Atelier
Section thématique : Relations internationales et politiques mondiales
Résumé de l’activité : Le Grand Nord québécois fait face à des défis particuliers comparativement au reste de la province : moyens de transports limités, grande distance entre communautés, climat rigoureux, déficit d’infrastructure et quête d’auto-détermination. Plusieurs de ces contraintes sont toutefois partagés par bien d’autres juridictions se trouvant dans la région arctique, au Canada comme ailleurs. L’objectif de cet atelier est de circonscrire les défis politiques, économiques et sociaux auxquels fait face le Grand Nord québécois. L’évolution de l’activité minière, les changements climatiques et l’attention politique grandissant dévouée à la région arctique ont pesé fortement sur le bien-être et la prospérité de ces communautés. L’atelier se penchera également sur les leçons apprises ainsi que sur les meilleures pratiques déployées dans d’autres juridictions arctiques afin d’évaluer leur champ d’applicabilité pour le Grand Nord québécois. Des exemples portant sur la responsabilité sociale et environnementale des entreprises, l’adaptabilité des infrastructures aux réalités nordiques et l’adaptation du transport maritime aux changements climatiques seront ainsi traités afin d’illustrer certaines de ces meilleures pratiques.
Date limite pour soumettre votre proposition aux personnes responsables : 15 février 2025
#7 : Le politologue dans la cité
Responsable(s) : Philip-Emmanuel Aubry, Université McGill, philip-emmanuel.aubry@mail.mcgill.ca
Georges Mercier, Université de Montréal et Sciences Po Paris
Type d’activité : Table ronde
Section thématique : Politique québécoise, canadienne et autochtone, Politique comparée, Politiques et administrations publiques, Politiques locales et urbaines, Relations internationales et politiques mondiales, Sociologie et comportements politiques, Théories et pensées politiques, Médiatisation et communication politiques, Enjeux de méthodes, d’enseignement ou de développement professionnel
Résumé de l’activité : L’inscription du spécialiste des sciences sociales dans la cité a toujours été problématique. Depuis la conférence fameuse de Max Weber en 1917, la place du sociologue (et a fortiori du politologue) dans la communauté politique est suivie d’un point d’interrogation. Que peut-il dire ? Que doit-il faire ? Quelles sont les bornes légitimes de son engagement ? Ces questions, bien qu’elles soient anciennes, demeurent d’une actualité pressante dans un contexte où les sociétés contemporaines font face à de multiples défis, comme en témoignent la multiplication contemporaine des colloques autour du thème de la « crise ». L’ambition de cette table ronde est de discuter de cette question autour de trois axes : normatif, historique et ethnographique. Nous voulons proposer une réflexion collective au sujet de la pratique contemporaine des sciences sociales et, plus particulièrement, de la science politique. Par exemple, nous pouvons imaginer une présentation brève qui porterait sur l’explicitation du contexte de la fameuse conférence wébérienne et ses liens avec le nôtre ; une présentation portant sur l’idée du sociologue comme agent de consensus chez Edward Shils ; ou bien même une réévaluation critique de la critique de la neutralité axiologique chez Sandra Harding. Il s’agirait, dans tous les cas, de tester des hypothèses contemporaines sur l’imbrication du savant dans sa société, éventuellement à partir des enjeux qui sollicitent fréquemment les politologues québécois, tels que les questions liées à l’immigration ou à l’accommodement de la diversité culturelle dans une société plurielle. Nous estimons que cette table-ronde, qui touche au cœur de notre pratique politologique, possède un haut potentiel de fédérer un grand nombre de participants.
Date limite pour soumettre votre proposition à la personne responsable : 15 février 2025
#8 : Méthodologies historiques appliquées aux problèmes contemporains : démêler les dynamiques sociopolitiques modernes par analogie avec d’autres périodes de transformation
Responsable(s) :
Lucas Jerusalimiec, Université McGill, lucas.jerusalimiec@mail.mcgill.ca
Marcus Charlesworth, Université d’Ottawa, mchar367@uottawa.ca
Type d’activité : Table ronde
Section thématique : Politiques et administrations publiques, Politiques locales et urbaines, Sociologie et comportements politiques, Théories et pensées politiques
Résumé de l’activité : Cette table ronde traite des façons dont nous pouvons utiliser les travaux historiques de science politique et de théorie politique pour reconceptualiser le problème de l’articulation des classes sociales ou des corporations dans les sociétés modernes individualistes. Alors que les analyses descriptives réussissent à décrire les attributs socioéconomiques des individus qui s’identifient à des étiquettes de groupe, tracer des limites autour de ces groupes pour permettre une analyse globale s’avère souvent difficile. Il s’agit d’un défi pour les chercheurs en science politique qui reconnaissent que les dynamiques intragroupes sont des moteurs importants de la transformation sociale en cours. Les périodes historiques de transformation sociale ont généré des travaux idiosyncratiques de science politique et de théorie qui peuvent suggérer des méthodologies alternatives pour s’attaquer à ce problème. Il peut s’agir d’examens de l’expérience vécue implicite dans une étiquette de classe économique, d’élaborations sur la façon dont l’éthique spatialisée peut politiser les identités régionales ou de comptes rendus sur la façon dont les intérêts professionnels des corporations se croisent avec la théorie constitutionnelle dans la formation des institutions bureaucratiques. Marcus Charlesworth (Université d’Ottawa) et moi-même sommes prêts à présenter deux communications dans le cadre de cet atelier intitulé « Pourquoi je reste en ville » et « La couronne en tant que personne morale : une approche bodinienne de l’analyse des échecs de gouvernance ». Nous serions ravis d’organiser cette table ronde et nous accueillerions avec plaisir des communications méthodologiquement et conceptuellement diverses sur le thème de l’application de la science politique historique et de la théorie historique aux problèmes contemporains de l’analyse des sciences sociales.
Date limite pour soumettre votre proposition aux personnes responsables : 15 février 2025
#9 : Science et politiques publiques : enjeux, défis et perspectives des politiques publiques informées par la science
Responsable(s) :
Alizée Pillod, Université de Montréal, alizee.pillod@umontreal.ca
Antoine Lamor, Université de Sherbrooke, antoine.lemor@umontreal.ca
Type d’activité : Table ronde
Section thématique : Politiques et administrations publiques
Résumé de l’activité : Dans un monde confronté à des crises sociales complexes telles que les changements climatiques, les problèmes de santé publique, la polarisation, la radicalisation, ou encore le développement des technologies, le rôle de la science dans l’élaboration des politiques publiques est devenu plus essentiel — et plus débattu — que jamais. Ce panel propose d’explorer les relations entre expertise scientifique, politique publique et société civile, en s’interrogeant sur les conditions nécessaires pour que les connaissances scientifiques contribuent efficacement aux décisions publiques et à l’intérêt général. L’interface entre science et politique se heurte toutefois à de nombreux défis : tensions entre autonomie scientifique et priorités politiques, influence des intérêts économiques, dynamique de polarisation sociale, et rôle des médias. Les scientifiques et les institutions de recherche sont souvent appelés à fournir des preuves pour éclairer les choix politiques, mais leur capacité d’influence varie considérablement selon le contexte politique, le type de preuve scientifique mobilisée (par exemple en sciences sociales) et les acteurs impliqués. Ce panel propose de réunir des chercheurs et des praticiens de divers horizons pour aborder les questions suivantes : Quels sont les principaux défis des politiques publiques informées par la science ? Comment les scientifiques peuvent-ils naviguer entre neutralité et engagement dans les débats publics ? Quel est le rôle des médias dans la diffusion et la réception des preuves scientifiques ? Et comment les décideurs publics peuvent-ils mieux intégrer ces preuves dans leurs décisions pour répondre aux défis globaux ? Les contributions au panel sont appelées à couvrir, de manière indicative et non-exhaustive, les thématiques suivantes : (1) le rôle des agences publiques de recherche et des think tanks dans la formulation des politiques publiques, en explorant comment ces organisations communiquent les résultats de la recherche aux décideurs et au public, ou comment la diplomatie scientifique peut agir dans cet objectif. (2) Les dynamiques de crédibilité et de confiance dans l’expertise scientifique, en examinant comment les crises récentes ont transformé les perceptions publiques de la science et des institutions scientifiques. (3) L’influence des médias et des réseaux sociaux dans la diffusion des preuves scientifiques, y compris la relation entre science et désinformation, en analysant comment les discours médiatiques façonnent la perception des problèmes publics et influencent l’acceptation des politiques basées sur la science. (4) Les tensions entre expertise et démocratie, en discutant des risques de technocratie et des moyens d’inclure la société civile dans les processus de décision basés sur les connaissances scientifiques. L’objectif de ce panel est de fournir un espace de réflexion interdisciplinaire sur les pratiques, les opportunités et les obstacles au renforcement de l’interface science-politique. En s’appuyant sur des études de cas empiriques et des analyses théoriques, ce panel vise à proposer des pistes concrètes pour améliorer la prise de décision informée par la science, tout en répondant aux exigences de transparence et de légitimité démocratique.
Date limite pour soumettre votre proposition aux personnes responsables : 15 février 2025
#10 : Défis et enjeux de la crise migratoire en Amérique centrale : perspectives canadiennes
Responsable :
Marc-André Anzueto, Université du Québec en Outaouais, Observatoire canadien sur les crises et l’action humanitaires (OCCAH), Équipe de recherche inclusion et gouvernance en Amérique latine (ÉRIGAL), marc-andre.anzueto@uqo.ca
Type d’activité : Table ronde
Section thématique : Relations internationales et politiques mondiales
Résumé de l’activité : La gouvernance migratoire et le contrôle des frontières prend de plus en plus de place dans les discours et politiques en Amérique du Nord. En 2016, le Canada s’est joint aux États de l’Assemblée générale des Nations Unies qui ont unanimement adopté la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants. Cette déclaration a « déclenché des processus distincts visant à créer deux accords internationaux non contraignants : l’un pour les réfugiés (le Pacte mondial sur les réfugiés) et l’autre pour les migrants (le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières) ». En 2022, le Canada s’est joint aux autres États du continent américain en signant la Déclaration de Los Angeles sur la migration et la protection afin de développer une « migration sûre, ordonnée, humaine et régulière » dans un contexte d’urgence migratoire particulièrement criante en Amérique centrale. De la frontière sud du Mexique jusqu’à la région du Darién au Panama, des centaines de milliers de personnes transitent en quête d’un meilleur avenir vers le « Nord ». Seulement au cours du premier trimestre de 2024, l’Organisation internationale pour les migrations et l’Institut national mexicain des migrations soulignaient que plus de 1,4 million de migrants irréguliers en provenance de 177 pays étaient passés par le Mexique pour tenter d’entrer aux États-Unis. Le plus grand nombre de personnes provenaient notamment du Venezuela, du Guatemala, du Honduras, de l’Équateur, de Cuba et d’Haïti, des pays latino-américains notamment frappés par l’insécurité, la violence, l’extorsion, le narcotrafic et l’influence des gangs qui s’ajoutent à la pauvreté endémique. Toutefois, depuis l’élection de Donald Trump en novembre 2024, les menaces de déportations massives de milliers de personnes sans papiers font redouter le pire pour plusieurs centroaméricains entrées de manière irrégulière aux États-Unis. Qui plus cette possible expulsion massive d’immigrants illégaux aux États-Unis dès 2025 font craindre un afflux de demandeurs d’asile au Canada. Au Canada et au Québec, une série de mesures récentes visent déjà à réduire l’immigration temporaire, dont un moratoire sur l’immigration économique destiné aux étrangers souhaitant s’établir de façon permanente en territoire québécois. Si les objectifs humanitaires et collaboratifs promis par le Canada dans le cadre de la Déclaration de Los Angeles (2022) se sont caractérisés par des efforts mitigés et des mesures timides, comment se profile la gouvernance migratoire nord-américaine face à l’ampleur de la crise migratoire centroaméricaine en 2025? Quels seront les nouveaux enjeux sécuritaires, humanitaires et de droits humains en lien avec la crise migratoire d’Amérique centrale? Comment les gouvernements dits « progressistes » au Mexique, au Guatemala, au Honduras et en Colombie traitent ou traiteront ces enjeux migratoires? Est-ce que les causes profondes de la migration irrégulière d’Amérique centrale peuvent être atténuées? L’Observatoire canadien sur les crises et l’action humanitaires (OCCAH) propose une première table-ronde pour stimuler la réflexion sur les défis passés, présents et à venir de la crise migratoire en Amérique centrale en combinant les perspectives issues du milieu de la pratique humanitaire et de la recherche universitaire.
Date limite pour soumettre votre proposition à la personne responsable : 15 février 2025
#11 : Évaluation des conflits dans la Région des Grands Lacs d’Afrique : Une analyse comparative des perspectives des victimes au Rwanda et en République Démocratique du Congo
Responsable : Zanfongnon Serge Eric Migan, Université du Québec à Montréal, migazes@gmail.com
Type d’activité : Table ronde
Section thématique : Politique comparée
Résumé de l’activité : Cette table ronde s’intéresse à l’évaluation des conflits dans la région des Grands Lacs d’Afrique, en mettant l’accent sur les perspectives des victimes. Depuis les indépendances des années 1960, la région des Grands Lacs, qui comprend des pays tels que le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC), a été le théâtre de violences récurrentes. Ces violences se sont intensifiées de manière significative depuis 1990, atteignant leur paroxysme avec le génocide rwandais de 1994 et les conflits interethniques dans la région du Kivu en République Démocratique du Congo, qui ont entraîné des millions de morts (Musila, 2000). En 2006, Colette Braeckman, dans son article « Grands Lacs : l’Afrique du génocide », soulignait les conséquences dévastatrices des conflits armés dans cette région, en dressant un bilan accablant : « Quinze années de barbarie, des millions de victimes » (2006 : 182). En outre, la zone-Est de la RDC a subi des conflits ethniques récurrents, en particulier dans les provinces du Sud-Kivu et de l’Ituri, qui remontent au début des années 1960 (Rusamira, 2003). Actuellement, les hostilités entre le M23, soutenu par le Rwanda, et les forces de la RDC se poursuivent, entraînant de nouvelles pertes humaines dont l’ampleur reste difficile à évaluer. Dans ce contexte de crise séculaire, il est impératif d’inclure dans les processus d’évaluation d’autres parties prenantes, notamment les victimes, qui, n’ayant pas d’intérêts personnels dans les conflits, peuvent offrir des perspectives cruciales pour la prévention et la consolidation de la paix. Cette recherche adopte une approche de politique comparée, et se concentre sur deux cas d’étude : le Rwanda et la RDC. Ces pays présentent des contextes historiques et des défis distincts, permettant ainsi d’analyser les variables indépendantes, telles que l’héritage du génocide et les rivalités politiques, en relation avec la variable dépendante, qui est l’impact des conflits sur les victimes. L’approche théorique de cette étude repose sur les concepts de justice transitionnelle et de réconciliation post-conflit et mobilise des travaux de chercheurs tels que Minow (1998) et Hayner (2011) qui mettent en avant l’importance d’intégrer les voix des victimes dans les processus de justice afin de traiter les traumatismes engendrés par les violences. La méthodologie de recherche inclut la collecte de récits de vie des victimes, permettant d’approfondir la compréhension de leurs souffrances et besoins. Les victimes sont classées en deux catégories : les victimes directes, qui comprennent les civils, les réfugiés et les enfants soldats, et les victimes indirectes, c’est-à-dire les familles de ces dernières. Les retombées scientifiques de cette recherche sont significatives. Elle contribue à enrichir la littérature académique sur les conflits, à développer des cadres d’évaluation adaptés aux réalités locales, à influencer les politiques de prévention des conflits et à renforcer les capacités locales en matière de résolution des conflits. L’intégration des victimes dans l’évaluation des conflits est donc essentielle, car elle permet de reconnaître et de réparer les injustices tout en favorisant une paix durable dans la région des Grands Lacs d’Afrique.
Date limite pour soumettre votre proposition à la personne responsable : 15 février 2025