ÉVÉNEMENTS SPÉCIAUX
Conférence inaugurale « Alter-résistances en Palestine: une politique de l’agir citoyen »
Conférencière: Stéphanie Latte Abdallah, Chargée de recherche (CNRS, CERI-Sciences-Po Paris)
Résumé : Depuis la fin de la seconde Intifada, en Palestine, l’action militante se localise. Des engagements citoyens dans une économie locale alternative ont succédé dans l’ensemble des territoires occupés aux mobilisations villageoises de la résistance populaire qui visent à défendre en Cisjordanie les mêmes droits que les Israéliens aux ressources, à cultiver la terre, à la mobilité, etc. Autour de l’idée d’économie de la résistance, ils défendent le renforcement d’une économie juste, respectueuse de l’environnement, basée sur les ressources naturelles, des matières premières, des produits et des savoir-faire locaux et des pratiques globales novatrices. Ces engagements émergents ont parfois été décrits comme une « Intifada verte ». Ils sont portés par des producteur·trice·s, des entrepreneur·e·s et des intellectuel·le·s et se sont connectés au mouvement politique de boycott des produits israéliens BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions). Ils déplacent radicalement le paradigme contestataire car ils n’adressent pas principalement leurs revendications aux acteurs politiques institutionnels. Ils se situent d’abord dans l’action citoyenne et entrepreneuriale en-deça des structures politiques existantes, qu’ils interpellent peu, pour se centrer sur le rétablissement de formes de souveraineté localisées. Ces mobilisations élaborent un nouveau rapport à la citoyenneté dans un contexte non-étatique d’occupation coloniale: une citoyenneté en actes, horizontale, exercée entre pairs. Ces engagements ne sont pas seulement sociaux, ils construisent de nouvelles subjectivités et mettent en jeu des valeurs, des affects et une éthique de vie. Ils entendent refaire société et sont pour certains une nouvelle voie politique.
Projection-Débat: Inner Mapping
Projection du documentaire Inner Mapping
Discussion avec la réalisatrice Stéphanie Latte Abdallah (CNRS) et Vincent Romani (UQAM)
Inner Mapping expérimente les limites territoriales de l’occupation israélienne en Cisjordanie. Selon qui vous êtes, la voiture que vous conduisez, vos circulations sont distinctes, parallèles. Le pays devient le réseau de routes, de chemins que vous pouvez empruntez. Le guide de ce drôle de road movie, le GPS palestinien, est concret, technologique, graphique. Banal, global, il est acculé par un contexte d’exception. Rouler avec le GPS, c’est vivre une carte absurde. Chacun de nous, de ceux que nous rencontrons, portent leur propre frontière. Nous regardons le dedans avec la caméra du chef opérateur, mais aussi, en continu, le dehors avec trois caméras Go Pros installées sur la voiture. Avec ce dispositif, nous filmons la cassure entre le territoire d’une continuité perdue, celui d’une Palestine rêvée et politique, et la Palestine du quotidien : la Cisjordanie des déplacements possibles, du GPS, coupée en deux cartes, israélienne et palestinienne.
Production: Emad Ahmad-Studio 5 Audio Visual Production / CNRS Images (Palestine/France)
Réalisation: Stéphanie Latte Abdallah et Eemad Ahmad.
Concours « Ma thèse en 3 minutes »
Concours "Ma thèse en 3 minutes".
Sélection des candidat-e-s pour le concours « Ma thèse en 3 minutes ».
Cocktail de bienvenue
Réception des participant-e-s du congrès, petites bouchées.
Remise des prix
Cérémonie de remise des prix de la SQSP.
Remise des prix de la SQSP:
- Prix Léon-Dion, décerné à l’auteur-e du meilleur article paru dans la Revue Politique et Sociétés;
- Prix Jenson-Pétry (meilleur mémoire de recherche) et prix Bélanger-Andrew (meilleure thèse de doctorat);
- Prix d’enseignement et d’excellence soulignant la contribution exceptionnelle au domaine de la science politique d’un-e professeur-e / chercheur-e.
Café-causerie sur les enjeux de santé mentale à l’Université
Discussion animée par Véronique Pronovost
Déroulement du café-causerie:
- Introduction et accueil
- Présentation sur les obstacles, les difficultés, les problématiques vécues en lien avec la santé mentale aux cycles supérieurs. Analyse de ces difficultés au prisme des relations avec la supervision des recherches, le financement, les relations entre les étudiantEs et l’intégration/isolement, les contrats, etc.
- Échange sur les outils, les bonnes pratiques, les petits trucs, les bonnes habitudes. Discussion autour des services offerts par les universités : est-ce que ces services sont suffisants? Répondent-ils aux besoins des étudiantEs? Qu’est-ce qui pourrait être amélioré? Des nouvelles mesures à mettre en place? Des revendications à formuler et à mettre de l’avant?
- Conclusion
Assemblée générale de la SQSP
Assemblée annuelle générale des membres de la SQSP.
L’Assemblée générale se déroule chaque année la deuxième journée du Congrès annuel de la Société québécoise de science politique et convoque tous les membres de la SQSP.
TABLES-RONDES
TR01. Lancement du manuel « Le Canada dans le monde: acteurs, idées, gouvernance »
Responsables: Aude-Claire Fourot, Simon Fraser University (afourot@sfu.ca) et Rémi Léger, Simon Fraser University (rleger@sfu.ca)
Description de la table-ronde:
La récente commémoration du 150e anniversaire de la Confédération canadienne invite à faire le point sur notre façon de penser le Canada et d’y enseigner les enjeux politiques qui l’ont animé tout au long de son histoire. Au fil des décennies, les thématiques étudiées se sont multipliées et les approches mobilisées ont évolué, les chercheurs s’intéressant de plus en plus aux manières dont la société civile et les institutions politiques construisent, perpétuent, mais contestent également des rapports de force asymétriques et fondés sur l’exclusion. Ce panel est organisé dans le cadre du lancement d’un manuel d’introduction aux enjeux politiques contemporains « Le Canada dans le monde : acteurs, idées, gouvernance » (Presses de l’Université de Montréal, 2019). Destiné à accompagner des étudiant(e)s qui étudient la science politique en français, notamment en milieu minoritaire, il privilégie des grilles d’analyse façonnées par une multitude de perspectives. Ce lancement est l’occasion d’avoir une discussion sur l’enseignement en français qui prenne en compte la spécificité des contextes linguistiques institutionnels comme ceux des étudiant(e)s plurilingues ou qui n’ont pas la langue d’enseignement comme première langue parlée. En plus de présenter son chapitre, chaque participant à la table-ronde proposera des pistes de réflexion pour relever certains de ces défis.
Participant-e-s:
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- Martin Normand, Université d’Ottawa (mnormand@uottawa.ca)
- Louis Simard, Université d’Ottawa (louis.simard@uottawa.ca)
- Mélanie Bourque, UQO (melanie.bourque@uqo.ca)
- Eric Montigny, Université Laval (eric.montigny@pol.ulaval.ca)
- Claude Couture, Université de l’Alberta (claude.couture@ualberta.ca)
- Philippe Dumas, ENAP (philippe.dumas@enap.ca)
- Stéphane Roussel, ENAP (stephane.roussel@enap.ca)
TR02. Table-ronde autour de l’ouvrage « Une île, une nation »
Responsable : Valérie Vézina, Kwantlen Polytechnic University (valerie.vezina@kpu.ca)
Description de la table-ronde:
Une île, une nation. Cette affirmation peut sembler aller de soi, car quoi de mieux qu’un territoire naturellement circonscrit pour représenter de manière claire et délimitée le concept de « nationalisme » ? Pourtant, la partition d’une dizaine d’îles dans le monde – pensons ici aux déchirements irlandais – et le fait qu’elles varient en taille – autant en ce qui a trait à la superficie qu’à la population – laissent planer le doute sur l’idéal-type que constitue l’île dans l’étude des nationalismes. Il n’en demeure pas moins qu’elle a toujours eu un petit je-ne-sais-quoi qui fait de ce lieu un laboratoire unique pour observer la façon dont se construit l’idée d’une nation, d’un pays.
L’ouvrage de Valérie Vézina intitulé Une île, une nation? a pour but d’étudier la manière dont le facteur insulaire, nommé « îléité », influe sur les aspirations nationalistes des îliens. Le cadre d’analyse est ici appliqué aux milieux insulaires de nations sans États. Afin de mieux comprendre l’îléité, quatre de ses dimensions sont examinées, soit les aspects territorial, politique, économique et culturel. Le livre présente également une analyse en profondeur de deux cas, soit ceux de Terre-Neuve et de Puerto Rico, et dessine des liens entre chacune de ces dimensions et les modalités du nationalisme dans ces milieux.
La présente table-ronde se veut donc une discussion autour de cet ouvrage. Les différents participants auront l’occasion de se pencher sur plusieurs questions: doit-on remettre au coeur des études sur le nationalisme le territoire? Est-ce que différents territoires offrent différents types de nationalismes? Le modèle proposé par Valérie Vézina permet-il d’étudier de manière tangible, via une analyse géopolitque, l’îléité? Pourrait-on appliquer ce modèle à d’autres territoires, non-insulaires?
Participant-e-s:
- Frédérick Guillaume Dufour, UQAM (fgdufour@gmail.com)
- Jean-Charles St-Louis, Université de Montréal (jean-charles.st-louis@umontreal.ca)
- Félix Mathieu, UQAM (mathieu.felix.2@courrier.uqam.ca)
TR03. Des sans-abri aux élites politiques: les défis de l’entretien de recherche lors des terrains exigeants
Responsables : Simon Thibault, Université de Montréal (s.thibault@umontreal.ca)
Description de la table-ronde :
L’entretien de recherche qualitatif est une méthode prisée en sciences sociales, en particulier parce qu’elle permet « un accès direct à l’expérience des individus » et à leurs discours, riches en nuances et détails (Savoie-Zajc, 2009 : 356). Mais l’entretien s’avère être un art complexe qui pose son lot d’obstacles. Les réalités que l’on tente d’éclairer à l’aide des entretiens « ne se laissent pas facilement appréhender », en raison des interactions complexes « qu’implique nécessairement la relation d’entretien » (Poupart, 1997 : 173), sans oublier les conditions adverses que les chercheur·e·s doivent surmonter pour établir un rapport de confiance avec les répondant·e·s.
Cette table ronde se veut une occasion de réfléchir à cette complexité. Elle donnera la parole à des chercheur·e·s qui ont mené des entretiens dans des conditions difficiles et parsemées d’embuches. Dans de telles situations, l’accès aux répondant·e·s constitue l’un des plus grands défis. Le manque de temps, les craintes quant aux possibles risques professionnels ou physiques encourus, un contexte sociopolitique ou bureaucratique peu propice à la confidence, la méfiance envers les chercheur·e·s et leurs pratiques, la précarité et la fragilité des populations ciblées, l’auto-exclusion de répondant·e·s croyant ne pas être dignes d’intérêt ; tous ces enjeux font partie des obstacles avec lesquels les chercheur·e·s en recherche qualitative doivent composer.
Comment faire face à ces situations et relever les défis de l’entretien de recherche lors de terrains exigeants ? À la lumière de leurs expériences, les invité·e·s répondront à cette question en révélant leurs stratégies pour décrocher des entretiens auprès de participant·e·s difficiles d’accès, mettre en confiance les personnes interrogées, susciter des témoignages authentiques et obtenir la collaboration des répondant·e·s. Cette table ronde, qui donnera la parole à des chercheur·e·s à différents stades de leur carrière, sera aussi l’occasion d’échanger sur les questions éthiques liées à la pratique de l’entretien de recherche dans de tels contextes.
Participant-e-s:
- Laurence Bherer, Université de Montréal (laurence.bherer@umontreal.ca)
- Dominique Caouette, Université de Montréal (dominique.caouette@umontreal.ca)
- Julie Cunningham, Université Laval/INRS
- Islam Derradji, Université de Montréal
- Marie-Ève Reny, Université de Montréal
- Simon Thibault, Université de Montréal (s.thibault@umontreal.ca)
TR04. Au coeur des politiques d’asile: perspectives ethnographiques. Lancement du numéro thématique de la Revue Politique et Sociétés
Responsables: Sule Tomkinson, Université Laval (sule.tomkinson@pol.ulaval.ca)
Description de la table-ronde:
Cette table ronde s’articule autour de deux objectifs. Premièrement, il s’agit du lancement officiel du prochain numéro thématique de la revue Politique et Sociétés (vol. 39, no 1). Malgré l’actualité médiatique récurrente de la question des réfugiés et sa centralité dans les débats politiques, pour l’instant, on sait très peu sur les procédures et les pratiques à travers lesquelles les États décident qui a le droit au statut de réfugié. Ce numéro spécial de Politique et Sociétés, et par conséquent la table ronde, apporte une contribution à la compréhension des politiques d’asile « par le bas », c’est-à-dire à partir des pratiques et des représentations de différents acteurs directement impliqués dans leur mise en œuvre. Deuxièmement, cette table ronde permettra au coresponsable du numéro thématique (Sule Tomkinson) de diriger un débat sous l’angle du thématique du colloque – égalité et l’illégalité – avec la participation des divers acteurs (auteurs, directrice de la revue, avocat spécialisé en droit de l’immigration et de la protection des réfugiés, et une personne issue de milieux de pratique). Par conséquent, il propose un regard comparatif relatif aux acteurs concernés, aux institutions et aux pratiques de l’administration responsable de l’asile dans différents pays européens (Belgique, France, Norvège, Suisse), au Canada et en Égypte.
Participant-e-s:
- Françoise Montambeault, Université de Montréal (francois.montambeault@umontreal.ca)
- Mouloud Idir, Centre Justice et Foi
- Ahmed Hamila, Université de Montréal
- Sule Tomkinson, Université Laval (sule.tomkison@pol.ulaval.ca)
TR05. Table-ronde autour du livre « Ré-imaginer le Canada: vers un État multinational? »
Responsables : Félix Mathieu, Université du Québec à Montréal (mathieu.felix.2@courrier.uqam.ca) et Dave Guénette, Université Laval (dave.guenette.1@ulaval.ca)
Description de la table-ronde:
En 1998, la Cour suprême du Canada rendait le Renvoi relatif à la sécession du Québec, dans lequel elle se prononçait sur certains des enjeux les plus fondamentaux de notre système de gouvernement constitutionnel. La Cour a identifié quatre principes sous-jacents de l’ordre politico-constitutionnel canadien, lesquels inspirent et nourrissent le texte écrit de la Constitution. Piliers de l’architecture institutionnelle, ces principes sont le fédéralisme, la démocratie, le constitutionnalisme, ainsi que la protection des minorités. Ceux-ci représentent non seulement des valeurs fondamentales portées par la Constitution canadienne, mais ce sont aussi et surtout des postulats normatifs nécessaires pour penser l’aménagement la diversité profonde dans les sociétés complexes.
Fort de contributions provenant à la fois du droit et de la science politique, Ré-imaginer le Canada : vers un État multinational ? offre une réflexion tant rétrospective que prospective quant à la valeur de ces principes pour ré-imaginer le Canada sur des bases plus hospitalières à l’égard de tous les partenaires de l’association politique. Cette table ronde a pour vocation de discuter d’un point de vue critique des différentes contributions que rassemble l’ouvrage collectif.
Mot de bienvenue et modérateur :
- Félix Mathieu, UQAM (mathieu.felix.2@courrier.uqam.ca)
Commentateurs principaux :
- Noura Karazivan, Université de Montréal (noura.karazivan@umontreal.ca): « Commentaire critique de Ré-imaginer le Canada: vers un État multinational? »
- Simon Dabin, Université de Montréal (simon.dabin@umontreal.ca): « Commentaire critique de Ré-imaginer le Canada: vers un État multinational? »
Discutants (auteurs de l’ouvrage) :
- Dave Guénette, Université Laval (dave.guenette.1@ulaval.ca)
- Catherine Viens, UQAM (viens.catherine.5@courrier.uqam.ca)
- Alain-G. Gagnon, UQAM (gagnon.alain@uqam.ca)
- Jean-Olivier Roy, Université Laval (jean-olivier.roy.1@ulaval.ca)
TR06. Lancement: Cahiers Tocqueville des Jeunes Chercheurs
Présidence: Jérémy Elmerich, UQAM et Thibaut Dauphin, Université de Bordeaux
Déroulement:
- Présentation des Cahiers Tocqueville des Jeunes Chercheurs et de ses objectifs
- Présentation du premier numéro
- Diffusion de « Passé, présent et devenir du comparatisme : un entretien avec Jane Jenson »
- Questions et discussion
ATELIERS
A01. Participation et politiques publiques
Responsables: Jérôme Couture, Université Laval (jerome.couture@pol.ulaval.ca) et Nathalie Schiffino, Université catholique de Louvain
Description de l’atelier:
L’action publique a traditionnellement été conçue et perçue comme le produit d’une élite politico-administrative vis-à-vis duquel le citoyen ordinaire n’aurait qu’un rôle marginal. Selon ce point de vue, les citoyens exercent une influence indirecte sur les politiques publiques à travers leurs actions pour sélectionner, supporter et sanctionner les élus. L’analyse des politiques publiques a mis en avant la fermeture et la sélectivité des espaces de formulation des politiques publiques. Elle s’intéresse avant tout à l’action des organisations et des personnes disposant des ressources nécessaires pour se constituer en acteurs dans les arènes de négociation. Pour agir efficacement dans ces espaces, il est en effet nécessaire de disposer d’une maîtrise suffisante des règles et des cadres cognitifs qui les régulent. Or, en raison de la complexité et de la fragmentation de l’univers des politiques publiques, les coûts d’entrée dans les espaces de formulation des politiques publiques sont élevés. Seuls les citoyens organisés et mobilisés (stakeholders) peuvent se constituer et être reconnus en tant qu’acteurs légitimes. Les citoyens seraient ainsi condamnés à demeurer des policy outsiders. Des auteurs comme Archon Fung ont étudié les liens entre le fonctionnement démocratique d’un système politique et le design ou le contenu des politiques publiques. Ils ont montré que, même si les politiques respectent un principe d’égalité entre les citoyens (de protection, de traitement), elles maintiennent voire accentuent des divisions entre eux, ce que Anne Schneider et Helen Ingram appellent les politiques dégénératives. Par ailleurs, des pratiques de participation citoyenne aux processus de décisions publiques se sont multipliées depuis trente ans. Cette participation prend la forme d’innovations démocratiques variées telles qu’inventoriées par Graham Smith, dont une similarité majeure est d’être initiées par les autorités publiques hors des campagnes électorales afin d’inviter les citoyens à contribuer à des décisions sur des thèmes précis (throughput democracy. La participation publique est potentiellement un moment clé dans le traitement d’un problème public. La multiplication et l’institutionnalisation des procédures participatives qui renforcent la place accordée aux citoyens dans les processus de décision publique pourraient réveiller leur intérêt pour la fabrique des politiques publiques. Si les innovations démocratiques reconnaissent le citoyen, ou du moins l’usager, en tant qu’acteur des politiques publiques, la littérature se doit de continuer à investiguer les effets de l’ouverture de ces espaces participatifs: les arènes de négociation fonctionnent-elles autrement? Les conditions de la participation publique permettent-elles de rééquilibrer le pouvoir des citoyens vis-à-vis des groupes d’intérêt et des élites politico-administratives? Les innovations démocratiques ont-elles un effet performatif en termes de fabrique des politiques publiques? Dans les recherches existantes, un acteur reste souvent invisible alors qu’il sert la démocratie et les politiques publiques : le fonctionnaire. Or il est crucial de comprendre et d’expliquer comment les agents publics s’adaptent à l’irruption des citoyens dans la conduite courante des politiques dont ils ont la charge. Cet atelier sera parrainé par le Centre d’analyse des 10 politiques publiques de l’Université Laval (CAPP). La publication d’un ouvrage collectif est prévue à la suite de l’atelier.
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Panel A1.1
- Jérôme Couture, Université Laval (jerome.couture@pol.ulaval.ca) et Nathalie Schiffino, Université catholique de Louvain: Participation et politiques publiques
- Jessica Sainty, Université d'Avignon (jessica.sainty@univ-avignon.fr.): De la participation citoyenne à la pédagogie budgétaire : quand les fonctionnaires cadrent discrètement un budget participatif
- Tania Gosselin, UQAM (gosselin.tania@uqam.ca) et Caroline Patsias, UQAM (patsias.caroline@uqam.ca): Les conceptions de la politique à Montréal
23 mai 2019 de 9h30-11h100 @ C-1017-15 -
Panel A1.2
- Alice Mazeaudet et Magali Nonjon, Sciences Po (magali.nonjon@sciencespo-aix.fr): Entre compétence transversale et métier : la mise en administration sous tensions des politiques participatives françaises
- Louis Simard, Université d'Ottawa (lsimard@uottawa.ca): Comprendre l’acceptabilité sociale : nouvelle norme d’action politique publique
- Samuel Defacqz (samuel.defacqz@umrpacte.fr) et Claire Dupuy : La résilience de la démocratie représentative ? Les usages d’un dispositif participatif par les parlementaires français
23 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-1017-15 -
Panel A1.3
- Salomé Valette, INRS (salome.valette@umrpacte.fr): Qu'en est-il de la participation politique des aînés à l’échelle municipale? Apport théorique
- Mohammed Djouldem, Université de Montpelier (mohamed.djouldem@univ-montp3.fr) : L'action publique locale à l'épreuve de la démocratie protestataire
- Philippe Mongrain, Université de Montréal (philippe.mongrain.1@umontreal.ca): To Trust, or Not to Trust: A Study of Canadians’ Confidence in the News Media
23 mai 2019 de 16h00-17h30 @ C-1017-15
A02. Science politique et féminismes: un couple (im)possible?
Responsable: Priscyll Anctil Avoine, UQAM (anctil_avoine.priscyll@courrier.uqam.ca) et Danielle Coenga-Oliveira, UQAM (coenga_oliveira.danielle@courrier.uqam.ca)
Description de l’atelier:
L’objectif de cet atelier est de questionner la pénétration des épistémologies féministes dans la science politique conventionnelle (SPC) (Vickers, 2015). Il s’agira de s’interroger sur les éléments de convergence, mais aussi sur les résistances de la SPC à intégrer les approches féministes dans ses analyses. Ainsi, nous voulons discuter, à partir de diverses géographies, épistémologies et cas d’études, des interactions des féminismes dans la théorie et la pratique de la discipline des sciences politiques.
En ce sens, plusieurs questions motivent les débats : Est-ce que le genre est une catégorie analytique et pratique centrale à la science politique? Quels sont les dialogues entamés entre les théoriciennes féministes et la discipline de la SPC ? Quelles sont les barrières imposées par la SPC aux études féministes, aux femmes et groupes minoritaires (autochtones, racisés, LGBTIQ+, personnes en situations d’handicap, etc.) ?
L’atelier veut ainsi rassembler des contributions qui toucheront l’imbrication des épistémologies féministes et de la science politique. Les thématiques suivantes sont quelques-unes des possibilités qui pourront être explorées par les communications : l’épistémologie féministe; la catégorie genre et la représentativité des femmes en science politique (Vickers, 2015); les approches féministes en relations internationales et la critique féministe au positivisme en science politique (Prügl, 2015); le genre, le développement et les alternatives féministes à l’État (Verschuur, Guérin et Guétat-Bernard, 2015); la politique étrangère féministe (D’Aoust, 2012); l’analyse féministe des conflits armés (Shekhawat, 2015); l’inclusion des questions LGBTQI+ au sein de la discipline (Samelius, Lotta et Wagbert, 2005), etc.
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Panel A2.1: Le politique, les violences genrées et le contributions féministes
- Sarah Thibault, UQAM (sarah.b.thibault@gmail.com): Interroger les frontières du politique: une réflexion sur la place du personnel dans les épistémologies féministes et au sein des mouvements de lutte contre les violences sexuelles
- Stéphanie Mayer, UQAM (stef.mayer@gmail.com): Discussion autour des différentes acceptions de la notion de "conflit" pour éclairer les réalités intimes interpersonnelles
- Annvor Seim Vestrheim, UQAM (annvorsvestrheim@gmail.com): La violence des incels: l'apparition d'un nouveau discours antiféministe?
- Sarah-Florence Benjamin, UQAM (benjamin.sarah-florence@courrier.uqam.ca): Humour, politique et études féministes: les défis de lier rigolade et violence
22 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-5143 -
Panel A2.2: Science politique, savoirs situés et études féministes
- Denis Carlier, UQAM (denis.carlier@gmail.com): Rapports sociaux de gente et positionnalité dominante en science politique
- Sabrina Clermont-Letendre, UQAM (sabclermontl@icloud.com): Pensées réfractaires: les relations internationales face aux approches féministes et postcoloniales
- Alessandra Bonci, Université Laval (alessandra.bonci.1@ulaval.ca): Pieuses et politiques: pour une narrative des femmes au sein des sciences politiques
- Vanessa Aboudi, Université de Yaoundé II (vanessaaboudi18@yahoo.com): La marginalisation des études féministes et de genre dans le curriculum universitaire francophone au Cameroun: quel impact sur la science politique?
22 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-5143 -
Panel A2.3: Antiféminismes, militantismes et résistances féministes
- Sophie-Anne Morency, UQAM (sophh.morencyy@gmail.com): L'humour comme média de propagande antiféministe
- Mélissa Castilloux, UQAM (castilloux.melissa@courrier.uqam.ca): Quand l'antiféminisme raconte des histoires: le cas des sqats légaux à Calais
- Sarah Rétif, Université de Tours (retifsarah@gmail.com): Intersectionnalité et lieux inexplorés du politique: les pratiques quotidiennes ordinaires dans les quartiers populaires
- Maude Pérusse-Roy, Université de Montréal (maude.perusseroy@gmail.com): L'expérience des femmes militantes en contexte de protestation: réflexion sur l'action politique et la violence
23 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-6143 -
Panel A2.4 : Représentation politique et luttes féministes
- Pascasie Minani, Université d'Ottawa (pmina012@uottawa.ca): Types de représentation politique et apport du féminisme à la littérature sur cette théorie: au-delà de deux courants de pensée
- Julie Balestreri, Université de Montréal (contact@julie-be.com): Le paradoxe du positionnement féministe: Indira Gandhi, une femme au pouvoir exécutif
- Katherine V.R. Sullivan, Université de Montréal (katherine.sullivan@umontreal.ca): Les maire(sse)s canadien(ne)s branché(e)s
23 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-6143
A03. Les politiques de « lutte contre les inégalités » en contexte de « crise » des finances publiques
Responsables: Simon Tremblay-Pépin, Université Saint-Paul (stremblay@ustpaul.ca), Mohamed Djouldem, Université Paul Valéry (mohamed.djouldem@univ-montp3.fr) et Virginie Anquetin, Université Paul Valéry (virginie.anquetin@univ-montp3.fr)
Description de l’atelier:
Des travaux récents de sciences sociales francophones consacrés à des grandeurs telles que « la dette », « le déficit », « la dépense », ou aux formats techniques tels que « la comptabilité » ou « le budget », ont permis de dénaturaliser les justifications « techniques » ou « économiques » des acteurs concernés en explicitant les logiques sociales et politiques de leurs interventions auprès ou au sein des administrations d’Etat et dans l’espace public. Ces recherches invitent à une analyse décloisonnée de l’activité des institutions publiques, en montrant que la production de tableaux de bord, d’indicateurs ou de ratios peut s’avérer constituer un acte de communication politique, ou réciproquement, que des modalités de gestion des finances publiques adoptées dans un but d’accroissement de la puissance de l’Etat s’avèrent avoir une incidence profonde et inattendue sur son action et ses priorités.
Nous souhaiterions inscrire cet atelier dans le prolongement de ces approches en examinant les luttes institutionnelles qui se déroulent au nom de la « rationalisation budgétaire », de la « crise des finances publiques » ou de « l’austérité » dans les institutions dont l’activité a un impact au niveau local, et qui tendent à placer sous tension les politiques de redistribution par la fiscalité et par les dépenses sociales, les administrations qui les organisent et les groupes qui en bénéficient – entraînant une redéfinition des frontières du légal et de l’illégal.
Trois axes de questionnement seront privilégiés :
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Axe 1 – Le développement des bureaucraties financières et l’évolution du rôle des argentiers des administrations. Comment interviennent les agents budgétaires, comptables et financiers à l’intérieur des collectivités locales ou de leurs organisations auxiliaires, des ministères ou d’organisations supranationales? Comment s’établissent les rapports de force entre services « financiers » et « dépensiers » ? Quels rapports entretiennent juristes et argentiers pour la définition de critères d’éligibilité à des prestations ? Cet axe permettra également d’examiner comment les acteurs engagés dans ces luttes d’institutions forment leurs diagnostics sur les « besoins de dépense » ou au contraire ceux de « restriction ».
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Axe 2 – La dimension polémique publique des luttes institutionnelles à travers les mobilisations et controverses autour de la « lutte contre les inégalités », « l’austérité budgétaire » ou « l’assistanat ». Quels discours, « techniques » ou « politiques », sont diffusés et quels experts mobilisés publiquement par des acteurs administratifs ou politiques pour justifier la réduction de certaines politiques de redistribution ? Certains segments de l’administration sont-ils susceptibles de s’appuyer sur des mobilisations dans l’espace public, pour construire des rapports de force avec d’autres segments de l’administration ? Comment les administrations publiques travaillent-elles également à démobiliser ?
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Axe 3 – Le contrôle et les contrôleurs des politiques d’action financière. Cet axe invite à la présentation d’enquêtes portant sur l’identification des « experts » qui sont en position d’établir si les gouvernements mènent ou non des politiques « budgétairement conformes », ainsi que sur les acteurs gouvernementaux impliqués dans ces évaluations.
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Panel A03.1 : Enjeux fiscaux et convergence budgétaire en Europe
- Damien Piron, Unviersité de Liège (damien.piron@uliege.be) et Quentin Detienne, Université de Liège (qdetienne@uliege.be): Les systèmes nationaux de pension à l’épreuve de la convergence budgétaire européenne : questions comptables et enjeux juridiques
- Virginie Anquetin, Université Paul Valéry Montpellier 3 (virginie.anquetin@univ-montp3.fr): Les effets de la « rationalisation » fiscale intercommunale sur la production du crédit politique mayoral. L’exemple de la métropole montpelliéraine
- Audrey Freyermuth, Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence / CHERPA (audrey.freyermuth@hotmail.fr): Les usages politiques de « la raison budgétaire ». L’exemple des politiques culturelles locales
22 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-6143 -
Panel A3.2 : Les inégalités, la pauvreté et la fiscalité
- Vivian Labrie, Institut de recherche et d'informations socio-économiques : Les mesures du panier de consommation et les inégalités: historique et concepts
- Simon Tremblay-Pepin, Université Saint-Paul (stremblay@ustpaul.ca): La mesure du panier de consommation et les inégalités: résultats de recherche
- Mohamed Djoudelm, Université Paul Valéry Montpellier (mohamed.djouldem@univ-montp3.fr): Les inégalités socio-fiscales. Le jeu des arguments dans l'espace médiatique
22 mai 2019 de 14h00-15h30 @ C-6143
A04. Les dynamiques d’inclusion et d’exclusion au Québec et au Canada
Responsables: Audrey Gagnon, Université Concordia (audrey.gagnon@mail.concordia.ca) et Antoine Bilodeau, Université Concordia (antoine.bilodeau@concordia.ca)
Description de l’atelier:
L’introduction de la Charte des droits et libertés Canadiennes en 1982, la légalisation du mariage entre personnes de même sexe en 2005 ou encore l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées témoignent des avancées en termes de diversité ethnoculturelle et sexuelle et de genre au Canada. Néanmoins, considérant que la marginalisation, l’exclusion et la discrimination des membres des groupes minoritaires demeurent, il apparaît essentiel de faire le point sur les rapports entre les membres de la majorité et des minorités au Québec et dans le reste du Canada. Cet atelier sera divisé en trois séances. La première séance abordera des questions d’importance sur les phénomènes du rejet de la diversité, notamment de la montée des groupes haineux Canada. Quelles formes prend l’extrémisme de droite au Canada? Comment les groupes haineux cadrent-ils leur discours dans un contexte multiculturel? Quel est l’impact de certains projets de loi sur les discours à propos des minorités religieuses et ethnoculturelles au Québec? Quel est l’impact des préjugés et des stéréotypes sur le comportement électoral des citoyens? La deuxième séance s’intéresse à la relation entre les membres de la nation majoritaire et minoritaire ainsi que des communautés autochtones au Canada. Quelles sont les attitudes des Canadiens envers le Québec? Quelle est l’opinion des membres du groupe majoritaire et des élus concernant les enjeux liés à la diversité au Canada? Comment le mouvement souverainiste québécois reçoit-il les revendications autonomistes des communautés autochtones? La troisième séance s’intéresse aux pratiques d’inclusion des minorités ethnoculturelles et sexuelles au Canada. Comment encourager la participation des femmes et des personnes racisées au sein des groupes sociaux? Comment les femmes musulmanes arrivent-elles à concilier leurs appartenances citoyennes et leurs constructions identitaires? Comment expliquer les préférences politiques des minorités visibles au Canada? Tel est le genre de questions qui seront abordées dans cet atelier.
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Panel A04.1: Stigmatisation et discrimination de « l’autre »: les dynamiques d’exclusion au Canada
- Maxime Bérubé, Université Concordia (m.berube@umontreal.ca): Les extrémismes de droite comme phénomène exclusionniste : Étude du contexte Canadien et essai définitionnel
- Audrey Gagnon, Université Concordia (Audrey.gagnon@mail.concordia.ca): Le cadrage de rhétoriques anti-immigration : le cas des Soldats d’Odin au Canada
- Jihène Hichri, Université du Québec à Montréal (hichri.jihene@courrier.uqam.ca), Maxime Bérubé, Université Concordia (m.berube@umontreal.ca), Vivek Venkatesh, Université Concordia, Isabelle Gauvin, UQAM et Olivier Arvisais, UQAM: L’exclusion sociale dans un environnement numérique : Quels enseignements tirer d’une analyse mixte de cyber-discussions?
- Joanie Bouchard, Université Laval (joanie.bouchard.8@ulaval.ca): Politique et préjugés: l'impact des stéréotypes sur le comportement électoral
24 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-2059 -
Panel A04.2: Relations entre les nations majoritaires, minoritaires et les communautés autochtones
- Benjamin Ferland, Université d’Ottawa (bferland@uottawa.ca) et Luc Turgeon, Université d’Ottawa (luc.turgeon@uottawa.ca): Les attitudes des Canadiens envers le Québec: identité ou intérêt?
- Antoine Bilodeau, Université Concordia (antoine.bilodeau@concordia.ca) et Luc Turgeon, Université d’Ottawa (Luc.Turgeon@uottawa.ca): Les frontières de la nation et les attitudes envers l’immigration : Une comparaison du Québec et du Reste du Canada
- Colin Scott, Université McGill (colin.scott2@mail.mcgill.ca) et Mike Medeiros, Université d’Amsterdam (m.medeiros@uva.nl): Expliquer l’appui à l’interdiction des symboles religieux auprès des politiciens
- Catherine Maertens, Université Concordia (catherinemaertens7@gmail.com): La réception des revendications autonomistes des Inuit du Nunavik par le mouvement souverainiste
24 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-2059 -
Panel A04.3: Intégration politique et sociale: les dynamiques d’inclusion des groupes minoritaires au Canada
- Geneviève Pagé, Université du Québec à Montréal (page.genevieve@uqam.ca): De quoi avons-nous peur? Les résistances politiques à l’inclusion dans le mouvement féministe
- Audrey Anne Blanchet, Université de Sherbrooke (audrey-anne.blanchet@usherbrooke.ca): Identité et citoyenneté chez les femmes musulmanes intellectuelles québécoises : les cas d’Asmaa Ibnouzahir et de Kenza Bennis
- Alexie Labelle, Université de Montréal (alexie.labelle@umontreal.ca): La praxis intersectionnelle, une arme à double tranchant? Confronter le privilège blanc au sein du mouvement LGBTQ québécois
- Clayton Ma, Université Concordia (Clayton.Ma@outlook.com): Des différences visibles mais distinctes: une approche socio-psychologique aux préférences politiques des minorités visibles au Canada
24 mai 2019 de 14h00-15h30 @ C-2059
A05. Inégalités et logement: quelles réponses politiques?
Responsables: Jean-Vincent Bergeron-Gaudin, Université de Montréal (jean-vincent.bergeron-gaudin@umontreal.ca) et Renaud Goyer, UQAM (renaud.goyer@umontreal.ca)
Description de l’atelier:
La crise des suprimes survenue aux États-Unis en 2008 a rappelé à la face du monde le rôle central qu’exerce le logement dans la production du système capitaliste. Relégué au statut de simple marchandise, le logement est non seulement acheté, échangé et vendu comme n’importe quel autre bien de consommation, mais il fait également l’objet d’une importante spéculation financière dénaturant sa fonction première de réponse à un besoin fondamental. Cet encastrement dans l’économie en fait un puissant révélateur des inégalités qui traversent les sociétés contemporaines. Des inégalités économiques, dans la mesure où le logement divise et segmente les individus selon leur position sur le marché de l’immobilier, entre propriétaires et locataires, entre spéculateurs et expulsé-e-s, entre promoteurs et résident-e-s déplacé-e-s. Des inégalités spatiales qui répartissent les ménages dans l’espace, valorisent ou stigmatisent certains quartiers et conditionnent la distribution des services. Des inégalités sociales aussi, du fait que l’accès au logement n’est pas vécu de la même façon que l’on soit un homme ou une femme, un jeune ou un individu âgé, une personne blanche ou racisée, et varie selon les catégories sociales. Dans l’ensemble, le logement demeure une question éminemment politique, qui conduit presque immanquablement à une réflexion sur les rapports de domination et les modes de répartition du pouvoir au sein des sociétés.
Cet atelier propose de s’intéresser au thème des inégalités et du logement, en posant la question des différentes réponses politiques à ce problème. Plusieurs angles d’approche peuvent être envisagés. En premier lieu, comment les États, par des institutions, des politiques, des programmes ou des lois, interviennent-ils pour combattre ces inégalités? De quelle façon ces interventions (re)configurent-elles les intérêts des acteurs à l’égard du logement? Ces interventions sont-elles efficaces? À l’opposé, comment les inégalités relatives au logement peuvent-elles servir de condition à l’émergence de mouvements de protestation? Qui défendent ces mouvements (locataires, personnes sans-abris, squatteur-e-s, etc.) et quelle est la nature de leurs revendications? Dans un registre plus informel, comment les inégalités en logement sont-elles vécues au quotidien, dans le privé, par ceux et celles qui les subissent, par exemple les locataires face à leur propriétaire ou les femmes qui sont plus sujettes à subir de la discrimination ou du harcèlement? Enfin, par quelles stratégies certains acteurs du marché de l’immobilier (promoteurs, institutions financières, etc.) réussissent-ils à maintenir leur pouvoir sur l’accès au logement et du même coup, à renforcer ou reproduire des inégalités? Les pistes d’analyse sont nombreuses.
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Panel A05.1: Les politiques du logement et leurs groupes « cibles »
- Geneviève Breault, UQAM (breault.genevive.3@courrier.uqam.ca): Le développement du logement social et communautaire à Montréal : une réponse suffisante pour loger les classes populaires?
- Lola Vives, Université de Lyon (vives.lola@gmail.com): Le logement comme acteur de la mise en oeuvre du programme "Un chez-soi d'abord"
- Marie-Eve Desroches, INRS (marie-eve.desroches@ucs.inrs.ca): La création de logements avec soutien communautaire : une façon d’exercer du care et de réduire les inégalités de santé
- Julien Simard, INRS-UCS (zmardjulien@gmail.com): "Loi modifiant le Code civil du Québec afin de protéger les droits des locataires aînés" : généalogie et bilans
22 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-1017-15 -
Panel A05.2: Les acteurs du logement et leurs rapports inégaux
- Louis Gaudreau, UQAM (gaudreau.louis@uqam.ca), Marc-André Houle, Collège Maisonneuve et Gabriel Fauveaud, Université de Montréal: La promotion immobilière à Montréal et les rouages de la production d’inégalités résidentielles
- Jean-Vincent Bergeron-Gaudin, Université de Montréal (jean-vincent.bergeron-gaudin@umontreal.ca), Pascale Dufour, Université de Montréal (pascale.dufour@umontreal.ca) et Anne Latendresse, UQAM (latendresse.anne@uqam.ca): Inégalités sociales et logement : l’émergence tardive de l’analyse féministe dans les luttes relatives au logement au Québec
- Renaud Goyer, ESG-UQAM (renaud.goyer@umontreal.ca): Expérience du logement et inégalités sociales : la violence symbolique au sein des rapports locatifs
22 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-1017-15
A06. Démocratie(s) et environnement: à la croisée des chemins?
Responsables: Florence Larocque, Université de Montréal (fl2287@columbia.edu) et Juliette Roussin, Université de Montréal (juliette.roussin@umontreal.ca)
Description de l’atelier:
La démocratie est-elle un outil adapté pour protéger l’environnement, lutter contre les changements climatiques et réaliser la justice environnementale? Ou bien les institutions et les pratiques démocratiques font-elles obstacle à une gestion compétente et efficace des défis environnementaux?
On pourrait penser qu’il existe une relation naturelle entre démocratie et écologie. En favorisant la représentation, la participation et la consultation des citoyens ainsi que la liberté de presse et de recherche scientifique, la démocratie aboutirait à des politiques plus respectueuses de l’environnement (Eckersley 2004, Bäckstrand et al. 2010). Ce lien d’implication semblerait d’autant plus probant que, souvent, les revendications collectives pour le redressement d’injustices environnementales émanent de populations marginalisées, reléguées dans la “seconde zone” de la citoyenneté, qui recouvrent simultanément leurs droits politiques et leur titre égal à vivre dans un environnement sain et décent en se mobilisant.
D’un autre côté, la réticence des gouvernements et parlements élus à traiter les impératifs environnementaux comme une priorité politique, le manque de moyens qu’ils leur allouent, font douter de la capacité ou de la volonté des démocraties à protéger l’environnement (Smith 2003). De même, les succès électoraux de partis aux ambitions environnementales minimales et la faiblesse nationale des partis verts suggèrent que la motivation et les qualifications manquent peut-être aux dirigeants démocratiques pour faire face aux défis environnementaux (Inglehart 1995, Carter 2013).
En interrogeant la capacité écologique de la démocratie, cet atelier vise à explorer la multiplicité de ses acteurs, niveaux et modalités d’action. La façon dont les problèmes environnementaux sont identifiés, analysés, et traités varie selon que la “démocratie” est électorale, représentative, participative ou délibérative, qu’elle se déploie à une échelle nationale, transnationale ou locale, qu’elle implique des acteurs de la société civile (citoyens, groupes communautaires, ONG, entreprises), des élus, ou des États.
L’atelier réunit des contributions des différents sous-champs de la science politique et d’autres disciplines, pour croiser les perspectives empiriques, normatives et critiques. Il s’organise en quatre panels.
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Panel A06.1: Inclusions démocratiques et injustices environnementales
- Sara Munoz, Université de Montréal (sarah.munoz@umontreal.ca) : Les fondements politiques de la marginalisation et de l’injustice environnementale dans la migration communautaire
- Caroline Patsias, UQÀM (patsias.caroline@uqam.ca): Transformations de la participation et expression des inégalités sociales. L’exemple de l’expression de la justice environnementale au sein de trois conseils d’arrondissement montréalais
- Guy-Serge Côté, Université d’Ottawa (gcot2@uottawa.ca): La démocratie écologique: Est-ce possible de verdir la démocratie?
24 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-3134 -
Panel A06.2: L’écologie des innovations démocratiques
- Antoine Verret-Hamelin, Université Laval (av.hamelin@gmail.com): Le choix écologique du hasard politique
- Ariane Lafortune, Cégep Édouard Montpetit (ariane.lafortune@cegepmontpetit.ca), Yoséline Leunens, Université de Montréal (yoseline.leunens@umontreal.ca), Pierre de Coninck, Université de Montréal (pierre.de.conink@umontreal.ca): Délibérations citoyennes et désignation de territoires incompatibles avec l'activité minière
- Dieudonné Toukéa, CIRAD, Université de Douala-Cameroun (dtoukea@yahoo.fr) et Patrice Bigombe Logo, GRAPS, Université de Yaoundé 2 Soa (patricebigombe@hotmail.com): La démocratie écologique en Afrique Centrale : Une analyse de la participation des acteurs locaux à la gestion durable des forêts en contexte post-autoritaire au Cameroun
- Laurence Bherer, Université de Montréal (laurence.bherer@umontreal.ca) et Françoise Montambeault, Université de Montréal (montambeault.francoise@umontreal.ca): Faciliter les initiatives citoyennes en environnement : micro-aide et logique d’action
24 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-3134 -
Panel A06.3: Ressources naturelles et conflits en contexte démocratique
- Ana Catarina Zema, Université de Brasília (ana.zema@gmail.com), Roberta Amanajás, FIAN - Organização pelo Direito Humano à Alimentação e à Nutrição Adequadas, Doris Sayago, Université de Brasília (doris.sayago@gmail.com): La lutte du peuple autochtone Juruna contre le projet minier de Belo Sun
- Yves-Patrick Mbangue Nkomba, Université de Yaoundé II (mbanguos@gmail.com): Les mobilisations acteurielles contre l’extractivisme en contexte local et la restauration des sites d’exploitation miniers au Cameroun
- Dominique Caouette, Université de Montréal (dominique.caouette@umontreal.ca): Quand la mine Mariculum plie bagage : contestation et mobilisation des communautés et travailleurs miniers de Sipalay City, Philippines
24 mai 2019 de 14h00-15h30 @ C-3134 -
Panel A06.4: Face aux défis climatiques, de nouveaux acteurs
- Annie Chaloux, Université Sherbrooke (annie.chaloux@usherbrooke.ca) et Emmanuel Sfiligoi, Université Sherbrooke (emmanuel.sfiligoi@usherbrooke.ca): Coopération climatique internationale: nouvelles avenues paradiplomatiques pour le Québec
- Margaux Ruellan, Université de Montréal (margauxruellan13@gmail.com): Les villes devraient-elles avoir leur mot à dire en matière d'immigration ? Le cas des villes sanctuaires
- Alain Létourneau, Université de Sherbrooke (alain.letourneau@usherbrooke.ca): Inclusion démocratique : retour sur un cas de gouvernance décentrée de l’adaptation aux changements climatiques
- Muriel Sacco, Germe ULB (msacco@ulb.ac.be): Recomposition du rôle des acteurs administratifs et gouvernementaux dans la politique d’économie circulaire bruxelloise
24 mai 2019 de 15h45-17h15 @ C-3134
A07. Penser les élites économiques aujourd’hui: circulation, concentration et influence
Responsables: Saidatou Dicko, UQAM et Laurent Alarie, Université d'Ottawa (laurentalarie@uottawa.ca)
Description de l’atelier:
L’étude des élites aborde la question des inégalités en s’intéressant aux membres de la frange sociale supérieure cumulant honneurs, pouvoir et richesse. Ayant atteint son âge d’or entre les années 1960 et 1980, l’étude des élites a perdu de son attrait dans les dernières décennies. Ce déclin s’expliquerait entre autres par l’adhésion des chercheurs à la critique pluraliste qui postule la diversité des intérêts élitaires, la fragmentation du pouvoir et l’accès différencié aux ressources (Scott, 2008). Cependant, depuis quelques années des études se penchent à nouveau sur le phénomène des élites, réactivées par la crise de 2008 et par la concentration toujours plus grande des richesses aboutissant à des inégalités socioéconomiques sans précédent dans l’histoire humaine.
La question de l’élite du pouvoir (Mills 1969) est alors traitée par de nombreux chercheurs en science sociale mobilisant des notions telles que le champ du pouvoir (Bourdieu 1989, 2011) ou la structure du pouvoir (Domhoff et Dye 1987) afin de comprendre le phénomène de la concentration et de la circulation des élites.
L’objectif de cet atelier est d’aborder plus spécifiquement les élites économiques à travers les multiples rapports qu’elles entretiennent avec d’autres membres ou sphères de la société, et ce par le biais de différentes perspectives et méthodes. Nous espérons rassembler des chercheurs des deux côtés de l’atlantique. Les contributions recherchées peuvent prendre la forme d’études de cas, d’analyses comparées ou de réflexions théoriques ou épistémologiques sur le concept d’élite.
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Panel A07.1: Penser les points de passage entre l’élite économique et politique, leur circulation et les modes de reproduction des élites
Présidence: Laurent Alarie, Université d’Ottawa- François Denord, CNRS, CESSP et Paul Lagneau-Ymonet, Paris-Dauphine, PSL Research University: Le pouvoir économique dans la France contemporaine
- Hanen Khemakhem, ESG-UQAM et Manel Maalej, Université de Sfax: L’élite au sommet des organisations : cas des conseils d’administration
- Alain Robichaud, Université de Montréal: L’influence de l’élite économique par l’entreprise
22 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-3134P
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Panel A07.2: Penser les élites, la façon dont elles se structurent et l’impact qu’elles ont dans des sociétés caractérisées par de fortes inégalités socioéconomiques
Présidence: Saidatou Dicko, ESG-UQAM- Nordin Lazreg, Collège Maisonneuve (nordin.lazreg@umontreal.ca), Alejandro Angel, Universidade Federal de Santa Catarina et Denis Saint-Martin, Université de Montréal (denis.saint-martin@umontreal.ca): Combien valent les politiciens? Résultats préliminaires de l’analyse des déclarations de patrimoine des parlementaires en Amérique latine
- Nicolas Zorn, Université de Montréal (nos_opinions@hotmail.com): Variety of Top Income Pathways: A Fuzzy-Set Analysis
- Lise Gillot, Laboratoire Arènes et Laboratoire Caribéen de Sciences sociales (lisegillot@gmail.com): Violence intersectionnelle des élites économiques en Guyane
- Julien Dutour, Université Versailles Quentin-en-Yvelines (julien.dutour@gmail.com): Les élites économiques dans la révolution tunisienne. L'importance de la relation entre élites locales et pouvoir autoritaire comme cause du soulèvement révolutionnaire à Sidi Bouzid (2010)
22 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-3134 -
Panel A07.3: Penser l’interaction entre la production de savoirs dominants et la prégnance sociale et politique des élites économiques
Présidence: Laurent Alarie, Université d’Ottawa- Guillaume Gentile, Université Paris-Dauphine PSL (guillaume.gentile@dauphine.psl.eu): Une remise en question de la domination des élites économiques sur le politique ? Analyse d’une Commission d’enquête parlementaire sur le contrôle des investissements étrangers en France
- Julien Landry, Université de l'Alberta (jlandry_06@hotmail.com) : À qui la conscience de classe ? Les think tanks et l’élite économique au Canada
- Olivier Nay, Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne (o.nay@free.fr): Les institutions financières internationales: domination des savoirs économiques, canalisation de la critique sociale
- Stephane Moulin (stephane.moulin@umontreal.ca) et Guillaume Gingras, Université de Montréal: Une aubaine et un piège? Le rôle de l’école privée dans les stratégies scolaires des élites au Québec
23 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-3134 -
Panel A07.4: Analyse de réseaux, croisement des capitaux et financiarisation: différentes méthodes pour appréhender les élites sous différentes facettes
Présidence: Mohamed Amine Brahimi, EHESS-Paris- Audrey Laurin-Lamothe, York University (audrey.laurin_lamothe@yorku.ca): Financiarisation et élites économiques au Québec : se doter d’une méthodologie adéquate pour révéler les différentes formes d’accumulation contemporaine
- Sébastien Michon, Université de Strasbourg (smichon@unistra.fr): Les circulations entre Parlement européen et groupes d’intérêts économiques. Contribution à l’étude des relations entre politique et socio-économie
- Laurent Alarie, Université d'Ottawa (laurentalarie@hotmail.com): L'interaction du réseau des élites économiques et politiques au Québec. Les cas de Québecor inc. et de Power Corporation du Canada
23 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-3134
A08. (In)égalités de reconnaissance(s): l’intégration de la diversité dans les sociétés libérales contemporaines
Responsables : Thierry Dominici, Université de Bordeaux (dominici.thierry2@wanadoo.fr), Jean-Olivier Roy, Université Laval (jean-olivier.roy.1@ulaval.ca) et David Bertrand, Université de Bordeaux (david.bertrand@u-bordeaux.fr)
Description de l’atelier:
Pour Charles Taylor, « La reconnaissance n’est pas simplement une politesse que l’on fait aux gens : c’est un besoin humain vital », une nécessité qui prend une importance particulière pour les groupes et les peuples historiquement inscrits dans un rapport de domination. Les théories de la reconnaissance ont ainsi renouvelé l’intérêt pour la dimension morale et symbolique de la lutte politique naîtrait du « non-respect d’attentes de reconnaissance profondément enracinées ». Pour Axel Honneth, la lutte pour la reconnaissance, moteur du progrès politique des sociétés, se réalise dans trois sphères : affective, juridique et culturelle. Or, si la reconnaissance culturelle passe par l’appréciation des qualités individuelles en société, l’identité reste un phénomène intersubjectif. L’éclosion, dans les sociétés contemporaines, de mobilisations pour la reconnaissance culturelle, visant à une égale estime symbolique des diverses identités – individuelles comme collectives – a donné jour à de nombreuses réflexions, s’opérant par le biais du multiculturalisme mais aussi autour de l’émergence de la politique dite de l’identité. Ce phénomène est à l’origine de questionnements sur le droit et sa neutralité d’un point de vue culturel et souligne que le politique est le produit d’un ordre social inégalitaire qui lui préexiste. Ce phénomène imprègne toujours les réflexions sur la (re)conciliation entre démocratie et diversité. C’est-à-dire, la (re)conciliation entre la lutte pour la reconnaissance et l’égalité, entre le droit de l’État et les systèmes coutumiers, et enfin entre l’identité et l’altérité. Ces demandes de reconnaissance continuent de s’articuler autour des problématiques mises au jour par les trois premiers pôles de revendication identifiés par James Tully qui sont: les peuples autochtones, les mouvements nationalistes, et les mobilisations féministes.
De fait, si la reconnaissance culturelle précède le droit de l’État, ce dernier se limite-t-il aujourd’hui à entériner a posteriori une reconnaissance acquise par d’autres moyens ? Au regard du constitutionnalisme, comment ces demandes se traduisent-elles dans l’appareil juridique ? La démarche de la reconnaissance n’implique-t-elle pas elle-même un rapport de domination, entre l’autorité reconnaissante et l’entité reconnue ? Existe-t-il des possibilités d’un réaménagement des systèmes juridiques propice à la conciliation des diversités au sein des démocraties? Enfin, existe-t-il des points d’achoppement ouvrant la voie à des liens entre les différentes luttes pour la reconnaissance ?
L’objectif scientifique est de proposer une lecture, à la fois interdisciplinaire et comparée, de la manière dont ces revendications interrogent l’ordre juridique des sociétés pluralistes et sont traitées en leur sein. Le propos nodal de cet atelier sera d’aborder les différents processus de conciliation entre les régimes pluralistes et leurs diversités (culturelle, nationale et de genre).
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Panel A08.1: L’apport des théories de la reconnaissance en sciences sociales : articuler démocratie et diversité
Président de séance : Claire Blandin, Université Paris-XIII (claire.blandin@univ-paris13.fr)- Bernard Gagnon, Université Rimouski (bernard_gagnon@uqar.ca): Convergences et divergences entre la reconnaissance de la diversité profonde et le pluralisme libéral
- Marwan Mohammed, CNRS (marwan.mohammed@ens.fr): Accusation de communautarisme et déni de reconnaissance
- Youssef Sadik, Université Mohammed V (youssefsadik@yahoo.fr): Le projet démocratique et la question identitaire au Maghreb
- Samuel Shapiro, Université Laval (samuel.shapiro.1@ulaval.ca) : La nation et le quotidien au Parlement du Québec : une perspective anthropologique
22 mai 2019 de 9h30-11h00 @C-1017-11 -
Panel A08.2: L’apport des théories de la reconnaissance en sciences sociales : articuler identités et reconnaissances
Président de séance : Professeur Bernard Gagnon- Jean-Louis Fabiani, Central European University (fabianij@ceu.edu): De la reconnaissance culturelle en régime d’asymétrie
- Christian Lazzeri, Université Paris-Nanterre (christianlazzeri@orange.fr): Reconnaissance et construction de l’identité
- Michel Seymour, Université de Montréal (michel.seymour@umontreal.ca): Will Kymlicka et les droits ciblés des minorités nationales
22 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-1017-11 -
Panel A08.3: Les enjeux de la reconnaissance dans les mobilisations féministes
Présidence de séance: Marwan Mohammed, CNRS- Claire Blandin, Université Paris XIII (claire.blandin@univ-paris13.fr): Mobilisations médiatiques en amont de la loi Veil : quelle place pour la presse féminine?
- Alizée Pichot, chercheuse, journaliste (alizee.pichot@gmail.com): Youtube Féministe : désinstitutionnalisation et subjectivisation des discours pour une reconnaissance citoyenne
- David Bertrand, Université de Bordeaux (david.bertrand@u-bordeaux.fr): Luttes pour la reconnaissance et mobilisation stratégique des identités sociales : l’exemple des féminismes en ligne en France
- Viviane Michel, Présidente de Femmes autochtones au Québec (communication@faq-qnw.org): La reconnaissance des femmes autochtones au Québec
22 mai 2019 de 14h00-15h30 @ C-1017-11 -
Panel P08.4: Reconnaissance et processus référendaire
Président de séance : David Bertrand- Thierry Dominici, Université de Bordeaux (dominici.thierry2@wanadoo.fr): Retour sur le référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie
- Guillaume Rousseau, Université Sherbrooke (guillaume.rousseau@usherbrooke.ca): Pour une relecture de l’exigence de clarté de la question référendaire à la lumière du référendum sur le Brexit : contribution au débat sur la légalité du projet de souveraineté-association « fondé sur le principe de l’égalité des peuples
- Xavier-Hubert Rioux, Université ENAP Banting (hubrioux@gmail.com): Les nations celtes face au Brexit. Un point de vue économique
- Carles Puigdemont, ex-président de la Generalitat de Catalunya (republicat@republicat.cat) : Sur le référendum d’indépendance de la Catalogne
23 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-1017-11 -
Panel A08.5 : La reconnaissance des minorités linguistiques
Président de séance : Nathalie Bernardie-Tahir, Université de Limoges (nathalie.bernardie-tahir@unilim.fr)- Etienne Schmitt, Université de Corse : Les enjeux de la reconnaissance dans les sociétés aphones
- Eric Poirier, Université Sherbrooke (eric.poirier5@usherbrooke.ca): L’actualité de la charte de la langue française : ce qui reste de la loi 101
- Lauréna Haurat-Pérez, Université de Bordeaux (laurenahaurat@gmail.com): L’euskara comme support de l’identité basque dans le mouvement indépendantiste : entre lutte de reconnaissance et droit à l’égalité
23 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-1017-11 -
Panel A08.6: La reconnaissance des minorités nationales
Président de séance : Youssef Sadik, Université Mohammed V- Ivan Carel, UQAM (ivancarel@hotmail.com): Le nationalisme québécois
- Gustavo Gabriel Santafe, UQAM (santafe.gustavo_gabriel@courrier.uqam.ca) : Nation légale et nation illégale. Vers une nouvelle typologie pour comprendre les rapports de force entre communautés nationales : le cas de l’Espagne et de la Catalogne
- Charles Berthelet (berthelet.charles@courrier.uqam.ca) et Marjolaine Lamontagne (lamontagne.marjolaine@courrier.uqam.ca), UQAM: Deux poids, deux mesures ? L’(il)légalité des référendums écossais (2014) et catalans (2017) sous l’angle de la culture et des institutions
23 mai 2019 de 16h00-17h30 @ C-1017-11 -
Panel A08.7: La reconnaissance des identités autochtones en Amérique du Nord
Président de séance : Thierry Dominici, Université de Bordeaux (thierry.dominici@wanadoo.fr)- Jean-Olivier Roy, Université Laval (jean-olivier.roy.1@ulaval.ca): Autochtonies et nationalismes
- Wanda Mastor, Université de Toulouse (w.mastor@free.fr): La reconnaissance des native americans aux États-Unis
- Sébastien Malette, Université de Carleton (sebastienmalette@cunetcarleton.ca) et Guillaume Marcotte, (gmarcott@monusb.ca): L’identité métisse dans l’ouest du Québec : le cas du soldat métis Patrick Riel
24 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-1017-11 -
Panel A08.8: Les problématiques insulaires face au droit de l’Etat
Président de séance : Sébastien Malette, Université de Carleton (sebastienmalette@cunetcarleton.ca)- Carlo Pala, Université de Sassari (carlopala@uniss.it): L’autonomie à quel niveau ? Pratiques politiques et sociales de l’autodétermination en Italie. Le cas de la Sardaigne
- Thibaut Dauphin, Université de Bordeaux (thibaut.dauphin@u-bordeaux.fr): Reconnaisance politique et culturelle dans un Etat unitaire : l’indépendantisme dans les îles Ryuku et l’autonomisme du peuple autochtone Aïnou dans le Japon contemporain
- Nathalie Bernardie-Tahir, Université de Limoges (nathalie.bernardie-tahir@unilim.fr): Migrations et constructions identitaires dans les espaces insulaires
24 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-1017-11 -
Panel A08.9: Territoires, migrations et identités
Président de séance : Jean-Olivier Roy- Elise Roullaud, Université de Nantes (elise.roullaud@univ-nantes.fr): Construction de la catégorie "étrangers" dans le cadre de la construction de l'espace Schengen (1985-1990)
- Xavier Dalencour, Université d’Etat d’Haïti (xdalencour@gmail.com): Identité de couleurs, identité de classe, un positionnement ambigu
- Conclusion des organisateurs
24 mai 2019 de 14h00-15h30 @ C-1017-11
A09. Les limites de l’action collective
Responsables : Joelle Dussault, UQAM (dussault.joelle@courrier.uqam.ca) et Luc Chicoine, UQAM (chicoine.luc@courrier.uqam.ca)
Description de l’atelier:
L’action collective, comme moyens d’action intentionnels de revendication par un groupe organisé (Neveu, 2013) est la notion mobilisée dans ce cadre-ci comme fait politique immanent des inégalités sociales dans l’objectif de déconstruction des rapports de dominations et de leurs effets. Or, ces actions collectives, nécessairement inscrites dans le conflit, sont confrontées à de nombreuses résistances qui les freinent.
Les contraintes les plus visibles sont situées à l’extérieur des milieux militants eux-mêmes. Ces dernières s’inscrivent dans des rapports de pouvoir, notamment avec l’État qui s’arroge du monopole de la légitimité politique via sa gestion de la violence. Or, si les théories dominantes de l’étude des mouvements sociaux s’intéressent à ces dynamiques à titre de variables indépendantes, cela n’empêche pas plusieurs chercheur-es d’étudier directement ces forces afin de comprendre plus finement les ressorts qui les influencent. Cet objet d’étude crée certains inconforts : théoriques évidemment mais aussi empathiques puisqu’il devient nécessaire pour le ou la chercheure de se rapprocher d’acteurs et actrices en charge d’appliquer des mesures reproduisant des rapports de domination.
En plus de ces éléments exogènes aux mouvements, différents freins endogènes peuvent limiter l’action collective. Puisque les milieux militants reproduisent malgré eux les rapports de domination présents dans la société, de plus en plus de mobilisations internes aux groupes s’organisent afin de les déconstruire, insistant notamment par leur mise en visibilité. Ainsi, L’analyse des dynamiques interne des groupes d’action collective devient incontournable afin de théoriser adéquatement leurs capacités d’action.
L’atelier présenté vise à documenter les différentes formes de limites à l’action collective, leurs effets possibles et les moyens que prennent les groupes militants pour y faire face. Les limites sont ici prises comme des formes relevant des rapports de domination visant à «prévenir, contrôler ou contraindre l’action collective» (Earl, 2011). La mise en application des différentes formes de répression et de limitation que subissent les groupes qui se mettent en action sont à la fois faites par des agents répressifs de l’État, des agents privés, des groupes volontairement opposés à certaines mobilisations collectives, mais aussi relevant de la reproduction de rapports de pouvoirs au sein des groupes militants.
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Panel A09.1: Tous les coups sont permis? La répression des mouvements étudiants
- Julie Beauchamp, UQAM : « They say cut back, we say fight back! » Néolibéralisme et contrôle de la contestation étudiante en Angleterre
- Charles Carrier-Plante, UQAM : Une répression structurante : sur la constitution d’un espace de soutien juridique au sein des mouvements anti-autoritaires et étudiants montréalais (2011-2015)
- Luc Chicoine, UQAM (chicoine.luc@gmail.com): Le rôle des membres du rectorat dans l’évolution de la répression sur les campus lors des mobilisations étudiantes : une étude de cas sud-africaine
23 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-2059 -
Panel A09.2: Institutionnalisation et militantisme en contexte institutionnel
- Joëlle Dussault, UQAM (dussault.joelle@courrier.uqam.ca): Collectivisation des enjeux de travail en santé et services sociaux : l’effet des rapports de genre sur les mobilisations en milieu institutionnel
- Luc Chicoine, UQAM (chicoine.luc@gmail.com): Le mouvement étudiant au Québec : comment peut-il demeurer perturbateur malgré son institutionnalisation ?
- Laurence Guénette, UQAM : Les militant-e-s du mouvement vert québécois et le droit
23 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-2059 -
Panel A09.3: Parcours de vie et désengagement
- Alexie Labelle, Université de Montréal (alexie.labelle@umontreal.ca) : Pourquoi s’engager ? Une analyse intersectionnelle du militantisme des personnes LGBTQ racisées au Canada
- Nore Duchesne, UQAM (noreduchesne@riseup.net): Parler de défaite : processus de cadrage, contestation, dynamique de pouvoir: Une étude de cas du mouvement contre l’austérité et du mouvement Printemps 2015
- Geneviève Vaillancourt, UQAM : Division sexuelle du travail militant dans les Black Blocks : des outils et des corps
23 mai 2019 de 16h00-17h30 @ C-2059
A10. Au-delà du discours sur la réconciliation. Pratiques et perspectives sur les relations entre les peuples autochtones et l’État
Responsables : Sabrina Bourgeois, Université Laval (sabrina.bourgeois.1@ulaval.ca), Simon Dabin, Université de Montréal (simon.dabin@umontreal.ca), Claire Levacher, Université Laval (claire.levacher.1@ulaval.ca), Jedidat Matoush, Université Concordia (Jedmatoush85@hotmail.com), Laurence Richard-Nobert, Université Concordia (laurence.richard.n@gmail.com) et Jean-Olivier Roy, Université Laval (jean-olivier.roy.1@ulaval.ca)
Description de l’atelier :
En quelques décennies à peine, les Autochtones ont su se tailler une place centrale sur la scène politique canadienne. Le nombre grandissant de revendications territoriales, les négociations d’ententes d’autonomie gouvernementale ainsi que les mobilisations politiques et sociales, notamment le mouvement Idle No More, attestent d’une agentivité autochtone considérable et toujours grandissante vis-à-vis des contraintes institutionnelles et étatiques. De même, la Commission de vérité et réconciliation, la Commission d’enquête sur les femmes et filles autochtones disparues et assassinées et la plus récente Commission sur les relations entre les Autochtones et les services publics au Québec sont des exemples d’une ouverture grandissante, mais toujours insuffisante, de la part de l’État et des provinces vis-à-vis des revendications des Autochtones. Bien que les Autochtones aient été historiquement exclus des institutions et de la majorité des processus politiques, ces institutions fédérale et provinciales, de même que les Autochtones eux-mêmes, semblent s’adapter à un nouveau contexte social et politique. En effet, ce contexte est caractérisé par des rapports plus fréquents, mais aussi plus complexes, entre les différentes autorités. Suivant ces perspectives, cet atelier propose d’interroger les transformations contemporaines des relations entre les nations autochtones, les gouvernements fédéral et provinciaux ainsi que la population canadienne plus largement. Assiste-t-on aujourd’hui à un changement de paradigme dans ces relations? Quels mécanismes conditionnent la persistance d’inégalités sociales et économiques? Quels processus sont mis en œuvre pour assurer une plus grande participation des Autochtones à la définition des politiques de développement qui concernent leurs territoires et communautés ? Quelle est la place réelle accordée à la consultation et au consentement dans la gouvernance des ressources minières? Quelles actions sont entreprises en lien avec les discours concernant la réconciliation et la mise en œuvre de politiques de “nation à nation”? Les conclusions des différentes commissions menées depuis la Commission royale sur les peuples autochtones sont-elles des outils qui permettent d’envisager cette réconciliation de même que l’égalité des rapports sociaux et politiques?
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Panel A10.1: Citoyennetés et droits autochtones : des communautés aux milieux urbains
Présidence : Daniel Salée, Université Concordia- Viviane Michel, présidente, Femmes autochtones du Québec (vmichel@faq-qnw.org) : Femmes autochtones : luttes, enjeux et reconnaissance
- Marie-Ève Bordeleau, conseillère à la ville de Montréal sur les enjeux autochtones : La mise en œuvre de la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones à Montréal
- Mylène Jaccoud, Université de Montréal (mylene.jaccoud@umontreal.ca): Victimisation et criminalisation des femmes autochtones : bilan et perspectives
- Lydia Risi, Université de Concordia : Réconcilier deux univers juridiques: les pratiques légales cries et le système judiciaire canadien
22 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-2059 -
Panel A10.2: Gouvernance des ressources et territoires autochtones : Perspectives croisées sur la consultation et le consentement
Présidence: Laurence Richard-Nobert- Martin Papillon, Université de Montréal (martin.papillon@umontreal.ca) et Thierry Rodon, Université Laval (thierry.rodon@pol.ulaval.ca) : Appropriation des normes et performativité du principe de consentement au Canada
- Alexandre Bacon, Consultant et conseiller stratégique Premières Nations (alexandre_bacon@yahoo.ca): Mobilisation des acteurs et mécanismes de partage des savoirs autochtones dans les démarches de consultations et de gouvernance des territoires
- Claire Levacher (claire.levacher.1@ulaval.ca) et Sabrina Bourgeois (sabrina.bourgeois.1@ulaval.ca), Université Laval : Du Québec à la Nouvelle-Calédonie : Les capacités de négociation des autochtones en contexte de développement minier
- Ana Catarina Zema, Université de Brasilia (ana.zema@gmail.com): Les droits des peuples autochtones menacés au Brésil », Ana Catarina, Université de Brasilia
22 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-2059 -
Table-ronde A10.3. Les relations de « nation à nation »: quelles perspectives pour la gouvernance des territoires autochtones
Présidence: Thierry Rodon, Université Laval Introduction : Jedidat Matoush, Université Concordia (jedmatoush85@hotmail.com) Participant-e-s :- Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL)
- Hélène Boivin, nation innue (helene.boivin@mashteuiatsh.ca)
- Constant Awashish, Grand chef de la nation atikamekw (awashish@atikamekwsipi.com)
22 mai 2019 de 14h00-15h30 @ C-2059
A11. Production et circulation des normes de la violence: une tentative d’exploration d’une entreprise asymétrique
Responsables : Delphine Griveaud, Fonds national pour la recherche scientifique et Université catholique de Louvain (delphinegriveaud@gmail.com) et Sylvain Antichan, Université Lumière Lyon 2, Triangle (sylvain.antichan@yahoo.fr)
Description de l’atelier :
Cet atelier se propose de penser, à nouveau frais, la question de la production des normes autour de la violence. Pour ce faire, il cherche principalement à explorer les tensions entre la norme dans son acception juridique et la norme dans son acception durkheimienne. Dans la première, la norme renvoie à une réglementation ou une bonne pratique, produites par des politiciens, des experts, des juristes, dans des arènes politiques nationale ou internationale. Dans la seconde, elle renvoie à des façons de faire, penser et d’agir socialement structurées. Existe un décalage fondamental entre des normes juridiques homogènes, dites universelles et des normes sociales plurielles, éclatées entre différents pays et en leur sein. Dans quels milieux et comment sont produites ces normes juridiques ? Que font les sociétés, qu’elles soient dites en sortie de conflit ou démocratiques, de ces normes ?
Une première scène d’investigation réside dans les politiques dites de sortie de conflit. Celles-ci sont dessinées par un milieu restreint de pacificateurs, issus et formés dans les pays du Nord, qui définissent des standards internationaux, repris d’un pays à un autre. Ce faisant, ils contribuent à catégoriser ce qui relève ou non de la violence, excluant certaines pratiques de ce périmètre, façonnant ou légitimant des inégalités et surimposant leurs critères aux normes des sociétés locales.
De tels décalages ne sont pas propres aux seuls standards internationaux mais traversent aussi les situations nationales. C’est par exemple le cas des normes antiterroristes en France. Les rapports parlementaires reconnaissent qu’une part significative des perquisitions administratives autorisées par l’état d’urgence ont concerné « des personnes d’inégale dangerosité ». Ainsi, les normes se diffusent à travers des appropriations multiples y compris détournées, parfois (quasi) reconnues officiellement sans qu’elles en soient délégitimées. Dans le droit français, il existe près de 200 qualificatifs de condamnation mais la plupart d’entre eux ne sont jamais mobilisés (80 de ces qualificatifs représentent 80% des jugements). A quoi servent ces normes si elles ne sont pas appliquées voire inapplicables ?
Ces exemples ne visent qu’à suggérer les problèmes de recherche qu’entend traiter cet atelier. L’idée de circulation des normes ne va pas de soi tant elle traverse des espaces sociaux hétérogènes et passe entre les mains d’acteurs aux logiques sociales différentes et qui, parfois, ne se rencontrent jamais. Les normes émergent, circulent, s’imposent et se transforment ; on y résiste, aussi, à grand bruits ou en silence. Dès lors, l’investigation peut se donner pour objet les décalages entre ces normes juridiques et les normes « ordinaires » locales mais également les conditions de la diffusion et de la (dé)légitimation de standards internationaux et règles de droit. A notre sens, la réponse à ces questions passe par une sociologie fine, à l’interstice des trois champs : l’étude des entrepreneurs de ces normes ; l’appréhension au concret de la production et des mises en œuvre différenciées de ces dernières ; une ethnographie des normes « ordinaires ». Cet atelier entend regrouper des propositions allant dans ce sens, toujours basées sur des enquêtes empiriques rigoureuses.
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Panel A11.1: Normes et (re)production d’un ordre social
- Elsa Rambaud, Centre Nantais de Sociologie / Université de Leicester (elsarambaud@free.fr): La norme et la règle humanitaire : sociologie d'un travail de grammairien
- Houda Asal, Commission des Droits de la Personne et des Droits de la Jeunesse (houda.asal@cdpdj.ca): Les actes haineux et xénophobes au Québec
- Cyril Magnon-Pujo, Triangle, Université Lyon 2 (cyril.magnon-pujo@univ-lyon2.fr): Discussion
24 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-5134 -
Panel A11.2: Production et sites de production des normes
- Laury Chayer, McGill et Martin Roy, Université D’Ottawa (mroy138@uottawa.ca): Unfuck the World » Enquête sur la violence des usages de l’égalité
- Corentin Sire, Université de Caen-Normandie et Université de Montréal (corentin-sire@laposte.net) : Légitimation et contestation de la paix de Versailles : La Société des Nations et la définition du terrorisme
- Cyril Magnon-Pujo, Triangle, Université Lyon 2 (cyril.magnon-pujo@univ-lyon2.fr): Discussion
24 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-5143 -
Panel A11.3: Pratiques judiciaires et hybridation des normes
- Antoine Mégie, Université de Rouen (antoine.megie@univ-rouen.fr): Ethnographie politique des procès du terrorisme en France
- Milena Jaksic, Institut des sciences sociales du politique, CNRS (milenajaksic@gmail.com): Les esprits dans le prétoire. Le procès de Dominic Ongwen à la Cour pénale international
- Delphine Griveaud, Fonds national pour la recherche scientifique et Université catholique de Louvain (delphine.griveaud@uclouvain.be): Discussion
24 mai 2019 de 14h00-15h30 @ C-5143 -
Panel A11.4: Appropriations « ordinaires » des normes
- Solveig Hennebert, Université Lyon 2 (hennebert.s@gmail.com): Définir les crimes antisémites. Quelles appropriations d'une catégorie juridique par des citoyens ordinaires ?
- Marion Charpenel, Dysolab, Université de Rouen Normandie (marion.charpenel@sciencespo.fr): Violence des normes et normalisation de la violence : Ethnographie de conversations en ligne sur l’allaitement maternel
- Sylvain Antichan, Triangle, Université Lyon 2 (sylvain.antichan@yahoo.fr): Discussion
24 mai 2019 de 15h45-17h15 @ C-5143
A12. Nations, nationalismes et diversité à l’ère des sociétés complexes
Responsable : Jérémy Elmerich, UQAM (elmerich.jeremy@courrier.uqam.ca)
Description de l’atelier :
Surgis de la modernité, les nations et nationalismes ont peu à peu façonné le monde dans lequel nous vivons. Dans son ouvrage La création des identités nationales, Anne-Marie Thiesse (1999) ne disait pas autre chose, allant même jusqu’à parler d’un « paradigme national » s’étant internationalisé.
Aux premiers moments de ses déploiements, la conscience nationale puis le nationalisme se sont d’abord répandus de l’élite proche du pouvoir vers les premiers récipiendaires du statut de citoyen. À mesure que le corps des citoyens s’étendait et surmontait progressivement les cens qui bornaient sa première composition, les acteurs politiques se trouvaient aux prises avec l’enjeu de sa redéfinition, de la mobilisation de ses composantes, et de l’inclusion des nouveaux titulaires de droits civiques aux grands récits de l’époque. Et tandis que l’État moderne construisait son propre itinéraire sous la norme de l’État-nation – mononational par principe – les nationalismes majoritaires (Gagnon, 2007) qui visaient à l’édifier tant que ceux qui concouraient à la subsistance des nations subétatiques ou à leur accession à l’indépendance confrontaient leurs grands récits.
Les exemples de femmes s’étant engagées de part et d’autre pour la subsistance et l’unité de l’État-nation, ou bien pour l’accession de nations minoritaires à l’indépendance ne manquent pas : Golda Meir en Israël et Margaret Thatcher au Royaume-Uni sont des premières, Pauline Marois au Québec et Nicola Sturgeon en Écosse sont des secondes, pour n’évoquer que quelques notables figures. Leur mobilisation a de loin dépassé la direction de partis politiques et l’exercice du pouvoir qui ne constitue que la partie la plus visible de leur contribution. Si l’on pense au cas québécois, la Fédération des femmes du Québec a joué un rôle considérable lors de la campagne de 1980 et dans la réflexion quant à l’articulation du nationalisme québécois avec la cause des femmes, et c’est Françoise David, ancienne présidente de la FFQ qui a fondé Option citoyenne, qui devait fusionner avec l’Union des forces progressistes pour former un nouveau parti faisant la promotion de l’indépendance.
C’est par l’examen de la question de l’inclusion et de l’exclusion des femmes et de ses modalités tant structurelles que discursives que seront pensées les évolutions des contours des nations et nationalismes au fil du temps. Ce premier atelier enjoindra à penser le rapport entre femmes, nations et nationalismes sous toutes ses modalités et tous ses clivages : majoritaire/minoritaire, droite/gauche, libéral/illibéral, laïque/religieux, etc. Il donnera également la part belle à des réflexions promettant une dimension comparatiste.
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Panel A12.1: Mener et incarner la nation
Présidence : Jérémy Elmerich, UQAM- Anne Thériault, UQAM (annetheri@hotmail.com): La figure mystique de Jeanne Mance dans le roman Ce qu’il reste de moi, de Monique Proulx
- Thibaut Dauphin, Université de Bordeaux (thibaut.dauphin@u-bordeaux.fr): Elisabeth II, actrice ou avatar de la britannicité ?
- Gauthier Mouton, UQAM (gauthier.mouton@orange.fr): Le vecteur nationaliste dans la fabrique de la politique étrangère d’États dirigés par des femmes : Une analyse comparative entre Margaret Thatcher et Tsai Ing-Wen
24 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-5132 -
Panel A12.2: Nationalisme et féminisme, complémentaires ou contraires?
Présidence: Anne Thériault, UQAM- Héloïse Michaud, UQAM (heloisemichaud@gmail.com): Le féminisme, nouveau visage du nationalisme ? Emergence et manifestations du fémonationalisme
- Charles Berthelet, UQAM (berthelet.charles@courrier.uqam.ca): D’images et de mots. Les rapports entre nationalisme et féminisme dans la critique littéraire de l’œuvre romanesque d’Hubert Aquin
- Félix Mathieu (mathieu.felix.2@courrier.uqam.ca): Propos d’ouverture
- Discussion et développements
24 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-5132
A13. Y a-t-il une vie après le « modèle québécois »? Représentations collectives, conflictualité sociale et économie politique
Responsables : Frédérick Guillaume Dufour, UQAM(dufour.frederick_guillaume@uqam.ca) et Emanuel Guay, UQAM (guay.emanuel@courrier.uqam.ca).
Description de l’atelier :
Le « modèle québécois », expression couramment employée pour désigner l’ensemble des institutions et pratiques politiques mises de l’avant dans la foulée de la Révolution tranquille qui distingueraient le Québec au sein de la fédération canadienne, a souvent été déclaré en crise au cours des deux dernières décennies. Les différentes composantes de ce modèle – le taux de syndicalisation plus important qu’ailleurs en Amérique du Nord, les différentes politiques sociales propres à la province telles que les garderies subventionnées, le soutien pour l’économie sociale et des programmes distincts de lutte contre la pauvreté, le financement public de la culture et de l’éducation postsecondaire plus généreux que dans le reste du Canada, etc. – ont été effectivement l’objet de nombreuses critiques, allant de la déresponsabilisation des citoyen-ne-s à l’accroissement « incontrôlé » de la dette provinciale. Cet atelier se propose de mieux cerner les questions et enjeux qui entourent le développement et l’avenir de modèle, en étudiant d’une part ses différentes dimensions et en évaluant, d’autre part, dans quelle mesure l’interaction diachronique entre ces mêmes dimensions peut nous aider à comprendre la situation politique actuelle de la province et son évolution possible dans les prochaines années. Nous mobiliserons à cet effet les théories et méthodes fournies par la sociologie historique et l’économie politique.
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Panel A13.1: Histoire critique du développement du modèle québécois
- Audrey Laurin-Lamothe, York University (audrey.laurin_lamothe@yorku.ca): Les différentes stratégies d’accumulation de l’élite économique québécoise à la lumière de la transformation du modèle québécois de développement.
- Emanuel Guay, McGill (emanuel.guay@mail.mcgill.ca) : Qui sont les maîtres chez nous ? Les noces difficiles de la gauche et du nationalisme.
- Efe Peker, Sociologie, McGill (efe.peker@mail.mcgill.ca): Postcolonialisme, développement et laïcité au Québec depuis la Révolution tranquille.
- Xavier Lafrance, UQAM: Synthèse et conclusion du panel.
24 mai 2019 de 14h00-15h30 @ C-1017-13 -
Panel A13.2: Quel avenir pour le modèle québécois?
- Catherine Haeck, UQAM (haeck.catherine@gmail.com): Les services de garde au Québec, quelques constats et pistes de réflexion
- Charles Guay-Boutet, McGill (cgboutet@hotmail.com): Sauvé par le marché? Retour critique sur les politiques environnementales québécoises basées sur le marché.
- Peter Graefe, McMaster University (graefep@mcmaster.ca): Le renouvellement contemporain du modèle québécois: Restent-ils des passerelles pour des idées et acteurs contestataires?
- Frédérick Guillaume Dufour, UQAM (dufour.frederick_guillaume@uqam.ca): Synthèse et conclusion du panel.
24 mai 2019 de 15h45-17h15 @ C-1017-13
A14. Enquêter sur l’informel: enjeux épistémologiques et méthodologiques
Responsables : Fabien Desage, CERAPS, Université de Lille (fabien.desage@gmail.com), Pascale Dufour, CPDS, Université de Montréal (pascale.dufour@umontreal.ca), Martin Papillo, CPDS, Université de Montréal et Étienne Penissat, CERAPS, Université de Lille (etienne.penissat@gmail.com)
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Panel A14.1: Comment enquêter sur des pratiques illégales/illicites dans l’action publique
Discutant·e·s : Anne-Cécile Douillet, Ceraps, Université de Lille et Denis Saint-Martin, CPDS, Université de Montréal De Foucault à Tilly, les recherches sur l’État ont montré que les pratiques illicites ou illégales (corruptions, fraudes et conflits d’intérêt, contournement des règles bureaucratiques, pratiques discriminatoires, etc.) étaient moins une anomalie de l’action publique qu’un mode de gouvernement voire même une forme centrale de l’exercice de la violence légitime de l’État. Dans la période récente, ce que certain·e·s politistes et sociologues ont appelé l’informalisation de l’action publique en renforçant les pratiques arbitraires et les rapports flous à la loi semble au final participer d’un mouvement d’affaiblissement des régulations étatiques. Mais alors comment objectiver ces pratiques floues et arbitraires qui structurent les stratégies de conduites de l’action publique ? Ces pratiques de gouvernement étant le plus souvent cachées, peu visibles et illégitimes, voire illégales, comment les observer, les tracer et les étudier ?22 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-4145- Annabelle Dias Felix, CPDS, Université de Montréal (annabelle.diasfelix@gmail.com) et Romain Busnel, Ceraps, Université de Lille & CPDS, Université de Montréal: Des barrios et favelas aux zones de production de coca : enjeux méthodologiques et éthiques de l’ethnographie face aux pratiques illicite
- Anthony Amicelle, CICC, Université de Montréal: Enquêter sur les illégalismes financiers et leur gestion
- Camille Herlin-Giret, CNRS / Ceraps, Université de Lille:Droit à l’évasion fiscale ? État, professionnels du conseil patrimonial et évitement de l’impôt
- Massimiliano Mulone, CICC, Université de Montréal: Policiers sous enquête
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Table-ronde A14.2: Enquêter sur les groupes sociaux subalternes
Animateur : Jean-Gabriel Contamin, Ceraps, Université de Lille Conférencier invité : Marwan Mohammed, Centre Maurice Halbwachs, ENS (marwan.mohammed@ens.fr) Depuis les travaux pionniers de l’école de Chicago en sociologie, les chercheur·e·s en sciences sociales ont multiplié les enquêtes consacrées aux groupes subalternes (immigrant·e·s, personnes marginalisées, en situation d’itinérance, classes populaires racisées, populations autochtones, travailleur·se·s précaires), mettant à jour simultanément les processus de domination qui les frappent, et les formes de résistances que ces groupes déploient, de manière souvent discrète. Si les réflexions sont nombreuses sur les effets ambigus que produit la recherche sur les groupes concernés (du renforcement des mécanismes de dépossession à des formes d’émancipation), elles se déclinent dans des protocoles de recherche (certificat éthique, obtention du consentement des enquêté·e·s) beaucoup plus formalisés au Canada qu’en France. L’objectif de cette table-ronde est notamment de réfléchir aux enjeux éthiques et méthodologiques spécifiques, quand l’enquêteur·trice est confronté·e à des enquêté·e·s en situation de vulnérabilité.22 mai 2019 de 11h00-12h45 @ C-4145- Martin Papillon, CPDS, Université de Montréal (martin.papillon@umontreal.ca) : Peut-on encore faire des recherches « sur » les peuples autochtones ?
- Julien Talpin, CNRS / Ceraps, Université de Lille : Enquêter sur les discriminations raciales quand on est blanc. Retour sur un dispositif d’enquête par entretiens
- Elisabeth Greissler, Université de Montréal : L’engagement des jeunes dits « en difficulté » : analyse de stratégies méthodologiques qualitatives
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Panel 14.3: Une citoyenneté post-électorale est-elle possible ?
Discutants : Jean-Vincent Bergeron-Gaudin, CPDS, Université de Montréal et Julien Talpin, Ceraps, Université de Lille Les analyses des comportements électoraux convergent pour faire état d’une diminution importante des taux de participation aux élections, indépendamment des distinctions par pays et par type de scrutin. Pour autant, les analystes des mouvements sociaux et de la participation politique n’y voient pas forcément un délaissement « du politique » par les citoyens et citoyennes et-ou résidents et résidentes, mais observent surtout un redéploiement des pratiques militantes, plus ou moins labellisées comme politiques. Ces dernières témoignent-elles de l’invention de formes de citoyenneté « post-électorale », délaissant le vote et les formes de participation conventionnelle pour d’autres modes et espaces d’action? Comment faire pour mesurer l’existence de cette « alter-citoyenneté » ? Quels liens entretient-elle avec d’autres formes de participation politique, et comment définir dès lors ce qui relèverait de l’informel, étant entendu que ces pratiques sont pour certaines relativement codifiées et organisées ?23 mai 2019 de 14h00-15h30 @ C-4145- Antoine Mazot-Oudin, Ceraps, Université de Lille / CPDS, Université de Montréal: « Ça me fait chier. Mais je vais quand même y aller ». Saisir par le vote des rapports ordinaires (et politique) à » la politique » en milieu populaire en France et au Québec
- Alexia Renard, CPDS, Université de Montréal: Le véganisme comme pratique militante au Québec
- Yannick Gauthier, Ceraps, Université de Lille: La participation informelle formalisée au sein des conseils citoyens
- Elena Waldispuehl, CPDS, Université de Montréal: L’activisme féministe en ligne : vers de nouvelles pratiques de non-mixité ?
- Thomas Chevallier, Ceraps, Université de Lille: Les tensions entre apprentissage de la citoyenneté et travail de politisation des classes populaires dans des espaces de participation informelle de quartier en France et en Allemagne
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Panel A14.4: Comment et pourquoi travailler sur les coulisses de l’action publique ?
Discutant·e·s : Laurence Behrer, CPDS, Université de Montréal et Etienne Pénissat, Ceraps, Université de Lille Quels types de méthodes sont les plus appropriées pour observer les espaces les plus discrets des pratiques politiques et administratives et, plus largement, quels sont les effets de l’accès à certains espaces sur les résultats ? Il apparaît que la prise en compte des coulisses de l’action publique est susceptible de modifier sensiblement notre appréhension d’un certain nombre de phénomènes sociaux et politiques, invitant également à mieux distinguer ce qui relève des discours publics, des façades institutionnelles, et de l’informel, ces deux espaces entretenant des frontières mobiles et poreuses. Il s’agira dans ce panel de développer une réflexion sur les conditions de l'étude ethnographique, méthode privilégiée pour observer l’informel, entendu ici comme les « règles pragmatiques » souvent inavouables de l’action publique.23 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-4145- Sule Tomkinson, Université Laval (sule.tomkinson@pol.ulaval.ca): Comment appréhender les procédures d’asile?
- Fabien Desage, Ceraps, Université de Lille et Julien O’Miel, Ceraps, Université de Lille : Des coulisses aux scènes publiques, et vice-versa : ethnographier les (in)formalités de l’action publique
- Frédéric Mérand, CÉRIUM, Université de Montréal : L’art d’observer les dirigeants
- Thomas Alam, Ceraps, Université de Lille: Dans les coulisses de l’influence. La contribution paradoxale d’un politiste à la production de l’ignorance
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Panel A14.5: Les frontières poreuses de l’engagement
Discutantes : Aude Lejeune, Ceraps, Université de Lille et Françoise Montambeault, CPDS, Université de Montréal Trois hypothèses peuvent être proposées concernant l’articulation entre les formes de participation politique formelle et informelle. Une première hypothèse postule que les deux modes d’action seraient concurrents : le fait d’investir du temps quotidiennement dans un mode de vie éthique limiterait l’engagement dans d’autres formes de participation. L’action informelle prendrait alors la place de la participation plus conventionnelle. La deuxième hypothèse laisse entendre que les liens entre la participation formelle et les groupes plus conventionnels seraient latents, c’est-à-dire que les personnes qui pratiquent des actions collectives individuelles constitueraient un réservoir de militants qu’il s’agirait d’activer lorsque certaines fenêtres d’opportunité s’ouvrent. C’est la thèse de « l’incubateur », selon laquelle les mouvements plus informels agissent comme des espaces de socialisation et d’information, alimentés par les médias sociaux, susceptibles d’être activés. La troisième hypothèse avance que les actions individuelles collectives constituent des actions de retrait, quand le contexte politique est peu ouvert aux activités de protestation. La participation informelle incarnerait alors un engagement infra-politique, quand les modes plus frontaux et oppositionnels de contestation sont bouchés ou trop risqués. Au total, ces différentes hypothèses posent la question de savoir si l’engagement dans des mouvements plus fluides se fait à la place, en attendant ou en refusant de s’engager dans des activités protestataires traditionnelles. A travers l’étude approfondie de mouvements sociaux et/ou de trajectoires militantes, ce panel se penchera sur la question des frontières entre différentes formes d’engagement plus ou moins formalisées, et sur les manières d’observer ces échanges.23 mai 2019 de 16h00-17h30 @ C-4145- Ève-Laurence Hébert, CPDS, Université de Montréal: La participation sur la scène musicale : un tremplin pour l’engagement féministe
- Moutaa Amine El Waer, CPDS, Université de Montréal: Résistances et absence d’action collective. Pré-enquête dans un milieu de travail précaire à Montréal
- Karel Yon, Ceraps, Université de Lille: Les recompositions de l’engagement sur le temps long : retour sur une enquête portant sur les militantes et militants des années 68 en France
- Cécile Talbot, Ceraps, Université de Lille : « Nous ne sommes pas des militantes ». Les contours flous de l’engagement pour l’égalité femmes-hommes dans les métiers artistiques
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Table-ronde A14.6: Ethnographier l’extrême droite et les antiféminismes : enjeux épistémologiques et méthodologiques
Animatrice : Pascale Dufour, CPDS, Université de Montréal Conférencière invitée : Martina Avanza,Université de Lausanne Les approches qualitatives (par entretien et/ ou par observation directe) qui sous-tendent une approche compréhensive du politique ont pour implicite une empathie vis-à-vis des acteurs·trice·s enquêté·e·s. Si la question de la réflexivité de l’enquêteur·trice vis-à-vis de la distance sociale aux enquêté·e·s a fait l’objet d’une littérature désormais conséquente, que faire de la distance morale et politique ? Comment faire de l’ethnographie quand on n’« aime pas ses indigènes » (Avanza, 2008), mais quand d’inattendues formes d’attachements « réversibles et ambigus » (Bizeul, 2007), émergent, plus difficiles à assumer ? Dans quelle mesure le dégoût pour les idées invoquées joue-t-il sur les questionnements épistémologiques ou sur la compréhension des acteurs observés ? En retour, en quoi les dispositions des chercheur·e·s expliquent des accès aux terrains (éloignement/proximité sociale) ?24 mai 2019 de 11h00-12h45 @ C-4145- Samuel Tanner, CICC, Université de Montréal : Comprendre la droite radicale à l’ère 2.0 : réflexion épistémologique et méthodologique
- Estelle Delaine, Ceraps / CESSP, EHESS: Ethnographier le travail parlementaire d’élu.e.s FN.
- Véronique Pronovost, UQAM (vpronovost@gmail.com): Une analyse réflexive d’ouvertures de terrain et de présentations de soi variantes. Étudier l’antiféminisme conservateur états-unien et québécois : enjeux et spécificités
- Christèle Lagier, LNBC, Université d’Avignon – Cherpa IEP d’Aix en Provence : Discours de femmes à l’extrême-droite vus du Wikipédia : contextualité, détournements discursifs et déplacements politiques
A15. Formes et enjeux du racisme et de l’islamophobie au Québec
Responsables : Amine Brahimi, EHESS (amine_brahimi@hotmail.ca), Jean-Charles St-Louis, Université de Montréal (jean-charles.st-louis@umontreal.ca), Saaz Taher, Université de Montréal (saaz.taher@umontreal.ca) et Khaoula Zoghlami, Université de Montréal (khaoula.zoghlami@umontreal.ca)
Description de l’atelier :
L’utilisation et les applications, dans différents espaces sociaux, du racisme comme concept pose « problème » (Balibar, 2005). Inséré dans un discours plus large sur le racisme, l’usage du terme d’« islamophobie » soulève également de multiples débats. Dans le champ médiatico-politique comme dans le champ académique, plusieurs intervenant.e.s en contestent la pertinence, voire remettent en question l’existence des formes de discrimination que ces deux termes désignent. Le déni de l’islamophobie passe ainsi à la fois par un rejet du terme (présenté comme une manière de faire taire la critique sur la religion) et par une négation des discriminations multiples concrètes vécues par les musulman.e.s (Romani, 2015). Or, force est de constater que la stigmatisation des personnes dites musulmanes et les diverses manifestations de violences à leur égard représentent une réalité au Québec, tant dans les sphères médiatiques et politiques que dans les interactions quotidiennes entre individus (Beauregard, 2014; Eid, 2015). Ces phénomènes s’inscrivent par ailleurs dans des dynamiques d’altérisation et de racisation de longue date qui puisent dans les principales représentations de la modernité et de l’Occident (Haque 2009; Bilge 2010, 2012; Benhadjoudja 2015).
Pourquoi a-t-on du mal à nommer le racisme et l’islamophobie et que cela implique-t-il pour les recherches scientifiques visant à les étudier ? Comment les diverses manifestations de ces phénomènes s’observent-elles dans le discours et les représentations sociales au Québec ? Ce sont ces questions que cet atelier vise à explorer. Que ce soit sous le prisme du racisme que subissent les musulman.e.s ou à travers l’étude de la fabrication de l’islamophobie dans les discours publics ou scientifiques, plusieurs terrains de recherche ont été ouverts ces dernières années. L’objectif de cet atelier est donc de rassembler diverses contributions documentant non seulement les implications du racisme et de l’islamophobie au Québec, mais ouvrant également un espace de réflexion pour penser les façons de travailler avec ces concepts.
L’atelier est articulé autour d’un premier panel sur les défis théoriques et empiriques de l’étude des concepts de racisme et d’islamophobie dans la recherche académique. Le deuxième panel se penche sur les discours publics portant sur l’islam et les musulman.e.s, alors que le troisième s’intéresse à différentes manifestations de l’islamophobie dans les sphères politiques et juridiques.
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Panel A15.1: « Race, racisme et islamophobie » : défis théoriques et empiriques
- Saaz Taher, Université de Montréal (saaz.taher@umontreal.ca): Penser les dimensions raciales de l’islamophobie : La figure de la femme en burqa dans le discours public suisse
- Leslie Touré Kapo, Institut National de la Recherche Scientifique – Urbanisation Culture Société (leslie.kapo@ucs.inrs.ca): Violence et radicalisation dans "la capitale du Vivre Ensemble"
- Khaoula Zoghlami, Université de Montréal (khaoula.zoghlami@umontreal.ca): Les musulman-e-s devraient-ils avoir des porte-paroles ? Les défis de la représentation politique chez les communautés racialisées au Québec
- Oumalker Idil Kalif, Université de Montréal (oumakalif@gmail.com): Femmes noires musulmanes : présences, absences et invisibilisation au Canada
22 mai 2019 de 14h00-15h30 @ B-3202 -
Panel A15.2: Discours publics et traitement médiatico-politique de l’islam et des musulman.e.s
- Mélanie Beauregard, Université d’Ottawa (melanie.beauregard@gmail.com): La construction discursive des femmes musulmanes. Analyse critique des discours d’opinion médiatiques québécois sur ces femmes
- Georges Chakour, UQAM (george_chakour@hotmail.com): L’islamiste et le chroniqueur : Analyse de l’usage du terme « islamisme » dans la presse francophone québécoise
- Michaël Séguin, Université de Montréal (michael.seguin@umontreal.ca): L’importation de l’islamophobie “fabriquée en Israël” par la presse québécoise : une analyse critique de discours
- Jean-Charles St-Louis, Université de Montréal (jean-charles.st-louis@umontreal.ca): Certitudes, convergences et coalitions dans les consultations publiques : les mutations des discours sur “ la nation ” et le renouvellement des pratiques d’assujettissement, 1995-2008
23 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-4141 -
Panel A15.3: Controverses québécoises et manifestations de l’islamophobie au quotidien
- Mohamed Amine Brahimi, EHESS (amine_brahimi@hotmail.ca) et Abdelkarim Amengay, Université d’Ottawa (aamen016@uottawa.ca): Islam et discours politique au Québec : Étude des campagnes électorales provinciales de 2014 et 2018
- Samar Ben Romdhane, Université Laval (samar.ben-romdhane.1@ulaval.ca): Que fait la trajectoire argumentative des controverses publiques : polémicité et dynamiques d'altérisation
- Leila Bdeir (bdeirl@vaniercollege.qc.ca) et Krista Riley (rileyk@vaniercollege.qc.ca), Cégep Vanier: Les expériences des étudiant.e.s musulman.e.s au cégep : un projet de recherche-action participative
- Siegfried Louis Mathelet, chercheur indépendant (siegfried_mathelet@hotmail.com): Islamophobie et extrême droite au Québec : le cas de Storm Alliance et la thèse de la “normalité pathologique”
23 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-4141 -
Panel A15.4: Table-ronde
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Laïty Ndiaye, membre du collectif Femmes noires musulmanes au Québec (ndiayelaity@gmail.com)
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Houda Mzioudet, membre du collectif Femmes noires musulmanes au Québec (houda.mzioudet@gmail.com)
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Idil Issa, Fondation paroles de femmes et contributrice au livre « 11 brefs essais contre le racisme: pour une lutte systémique » (Idilosophy@gmail.com)
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Maryam Bessiri, journaliste, chroniqueuse et éditorialiste à la station de radio CKIA-FM et co-porte-parole de la commémoration citoyenne de l’attentat à la grande mosquée de Québec (maryam482@hotmail.com)
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Mouloud Idir, coordonateur du secteur Vivre ensemble du Centre justice et foi, (midir@cjf.qc.ca)
23 mai 2019 de 16h00-17h30 @ C-4141 -
A16. Les défis de la démocratie électorale: le comportement électoral dans un contexte de volatilité
Responsables : Ruth Dassonneville, Université de Montréal (ruth.dassonneville@umontreal.ca) et Valérie-Anne Mahéo, Université de Montréal (va.maheo@umontreal.ca)
Description de l’atelier :
Depuis les années 1970, plusieurs études ont observé un affaiblissement des liens entre les citoyens et les partis politiques. Le processus de désalignement politique est aujourd’hui bien établi et l’effet partisan est sur un déclin. Ceci a pour effet de diminuer la participation électorale, tout en provoquant des résultats électoraux qui sont de plus en plus instables. Le comportement électoral dans plusieurs démocraties avancées est aussi plus instable, et ce, au niveau agrégé ainsi qu’au niveau individuel. L’arrivée des nouveaux partis, la fragmentation des systèmes de partis et le succès des partis populistes ne sont que quelques conséquences de ces changements fondamentaux. Dans ce panel, on présente les résultats de recherches comparatives et/ou longitudinale qui cherchent à mieux comprendre le comportement électoral dans un contexte de volatilité. On s’attarde aux déterminants de la participation électoral ainsi qu’aux facteurs qui expliquent le choix de parti des électeurs.
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Panel A16.1: Continuité et changement dans l’impact des clivages sur le vote
Présidence: Semih Çakir Commentateur: Éric Bélanger- Nadjim Fréchet, Université Laval (nadjim.frechet.1@ulaval.ca): And it’s a Tory! Ideological dimensions and the probability of voting for the British Conservative Party at the 2017 general election
- Éric Desrochers, Université d’Ottawa (desrochersric@gmail.com) : In nomine Parti : Une étude des origines de l’appui des catholiques envers le Parti Libéral du Canada, 1867-1949
- Dominic Durocher, University of Ottawa (dduro064@uottawa.ca): Réalignement du vote de classe, le lien manquant : l’influence du corporatisme sur les clivages électoraux dans les pays de l’OCDE
24 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-4019 -
Panel A16.2: Systèmes de partis et partisannerie
Présidence: Fernando Feitosa Commentateur: Jean-François Daoust- Katryne Villeneuve-Siconnelly, Université Laval et Eric Montigny, Université Laval (eric.montigny@pol.ulaval.ca): Antisystème ou populiste ? Le cas de Québec solidaire
- Alexandra Jabbour, Université de Montréal (alexandra.jabbour@gmail.com): Changements cumulatifs des préférences politiques et la stabilité de l’identité partisane
- Ruth Dassonneville, Université de Montréal (ruth.dassonneville@umontreal.ca): Changement et continuité du comportement électoral des Canadiens
24 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-4019 -
Panel A16.3: Qui vote encore? Les déterminants de la participation électorale
Présidence: Ruth Dassonneville Commentatrice: Valérie-Anne Mahéo- Maxime Héroux-Legault, Concordia University, Maxime Coulombe, Université de Montréal (maxime.coulombe.1@umontreal.ca), André Blais, Université de Montréal et Carol Galais, Universitat Autònoma de Barcelona: L'effet de l'entourage sur la participation électorale
- Fernando Feitosa, Université de Montréal: La force du lien entre le devoir civique de voter et la participation électorale est-il fonction du système politique?
- Semih Çakır, Université de Montréal: Ambivalence, partisannerie et participation
24 mai 2019 de 14h00-15h30 @ C-4019 -
Panel A16.4: L’élection québéoise de 2018
Présidence : Alexandra Jabbour, Université de Montréal (alexandra.jabbour@gmail.com) Commentatrice et commentateur : Ruth Dassonneville, Université de Montréal (ruth.dassonneville@umontreal.ca) et Éric Montigny, Université Laval (eric.montigny@pol.ulaval.ca)- Valérie-Anne Mahéo, Université de Montréal et Université McGill (va.maheo@umontreal.ca): La participation électorale lors de l’élection québécoise de 2018
- Jean-François Daoust, Université McGill (jean-francois.daoust@umontreal.ca): Les femmes et la politique québécoise en 2018
- Éric Bélanger, Université McGill (eric.belanger3@mcgill.ca): Les clientèles des partis à l’élection québécoise de 2018
- Richard Nadeau, Université de Montréal (richard.nadeau@umontreal.ca) : Le rôle des enjeux lors de l’élection québécoise de 2018
24 mai 2019 de 15h45-17h15 @ C-4019
PANELS
P01. Think tanks: alliés ou adversaire de la recherche universitaire?
Responsables: Guillaume Lamy, UQAM (lamy.g@outlook.com)
Description du panel:
Apparus autour tournant du XXe siècle, les think tanks ont connu une croissance phénoménale depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Partis de rien il y a 100 ans, on en dénombre des milliers dans le monde, des centaines aux États-Unis, une centaine au Canada et maintenant une quinzaine au Québec. En plus de leur multiplication, ces laboratoires d’idées jouissent de ressources matérielles et humaines accrues ; certains ayant un budget annuel qui dépasse souvent les moyens dont disposent les partis politiques.
Ayant perfectionné leurs moyens de communications, les think tanks sont devenus des interlocuteurs incontournables dans les débats entourant les politiques publiques. Surtout, de nouvelles rivalités idéologiques ont surgi sur le territoire de la recherche auxiliaire : l’IRIS contre l’IEDM ; l’Institut Fraser contre le CCPA et la fondation David Suzuki, etc.
Malgré toute l’importance que représentent ces organisations – qui jouissent souvent d’un statut de bienfaisance – les chercheurs en science politique ne se sont que rarement penchés sur le phénomène des think tanks. Organisation scientifiques ou lobbies ? Recherche militante ou complémentarité de la recherche en politique publique ? En résumé, les think tanks sont-ils des alliés ou des adversaires de la recherche universitaire ?
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Panel P01.1
- Alexandra Turgeon, UQAM et Stéphanie Yates, UQAM (yates.stephanie@uqam.ca): Think tanks et portes tournantes en politique : le cas canadien
- Julien Landry, Université de l'Alberta (jlandy_06@hotmail.com): Les champs politiques et académiques comme sites d’intégration pour les think tanks
- Isabelle Gusse, UQAM (gusse.isabelle@uqam.ca): Médias d’information et télé-experts
24 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-1017-2 -
Panel P01.2
- Guillaume Lamy, UQAM, (lamy.g@outlook.com): Think tanks et réchauffement climatique, le paradigme libertarien de la climatologie
- Vincent Larivière, Université de Montréal (vincent.lariviere@umontreal.ca) et Guillaume Lamy, UQAM (lamy.g@outlook.com): Think tanks et sciences sociales : rivalité ou collaboration?
24 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-1017-2
P02. Routes, itinéraires, et trajectoires: dynamiques politiques de la mise en relation des territoires et populations
Responsables : Jonathan Paquette, Université d’Ottawa (jonathan.paquette@uottawa.ca) et Aurélie Lacassagne, Université Laurentienne
Description du panel:
Ces dernières années, on a beaucoup parlé de flux migratoires, de trafics et de commerces illicite, ou encore de flux commerciaux et financiers en problématisant les enjeux politiques relatifs à la circulation planétaire des populations et des biens. La frontière, l’intensité des flux et circulations et la capacité à l’État de les réguler. Or, cet atelier aimerait poursuivre la réflexion sur la dimension politique de ces trajectoires, qu’elles soient formelles ou informelles, licites ou illites, émergentes ou institutionnalisées. Cet vise à apporter une contribution et un regard nouveau sur cette question et ce, à deux niveaux. D’abord, au plan théorique, nous souhaitons obtenir des réflexions qui mettent davantage l’accent sur les savoirs, les répertoires de ressources politiques, des ressources cognitives et sociales, et sur les stratégies des acteurs qui sont au cœur de la production de ces itinéraires politiques afin de développer une connaissance qui dépasse les constats de l’intensité, les constats de l’incapacité des pouvoirs public à trouver des solutions ou encore, qui se cristallisent sur la notion de crise. Ensuite, nous souhaitons également étendre la réflexion pour explorer ces enjeux à travers de nouveaux terrains et de cas d’étude inédits.
Les communications pourront aborder des enjeux de relations internationales, d’administration publique, de politiques comparées et de pensée politique. À titre indicatif, les communications attendues pourront porter – sans s’y limiter – sur plusieurs thèmes, dont la géopolitique de la route dont certains projets comme celui des nouvelles Route de la soie porté par Pékin constitue un cas particulièrement évocateur de la portée politique de la question. D’autres communications pourront porter sur les politiques et administrations publiques et leur place dans la construction de trajectoires territoriales. Dans le domaine culturel, on peut penser aux itinéraires culturels, aux « routes du terroir », aux routes européennes de la culture, ou encore aux sentiers patrimoniaux comme autant de forme de politique, voire re-politiser, les liens entre identités et territoires. Nous invitons par ailleurs, les communications portant sur la circulation – licite et illicite – des biens et des personnes, et les réflexions qui cherchent à porter lumière sur les processus d’institutionnalisation des trajectoires territoriales, en tentant notamment de comprendre les dynamiques d’interaction entre les acteurs qui façonnent ces tracés porteurs d’enjeux politiques. Enfin, nous invitons également les chercheur-e-s intéressés par les enjeux éthiques qui découlent de ces mêmes enjeux.
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Panel P02.1
- Christophe Alcantara, Université Toulouse Capitole 1 (christophe.alcantara@gmail.com) et Martine Regourd, IDETCOM UT1 Capitole (martine.regourd@ut-capitole.fr) : Les chemins de Saint-Jacques de Compostelle : Enjeux patrimoniaux et territoriaux
- Aurélie Lacassagne, Université Laurentienne (alacassagne@laurentian.ca): La réactivation des Routes de la Soie par la Chine : contextualisation sur la longue durée de leurs sens et significations
- Jonathan Paquette, Université d'Ottawa (jonathan.paquette@uottawa.ca): Le développement des itinéraires culturels à Hong Kong : Nouvelle géographie sociale et politique d’un patrimoine local
- Stéphanie Pryen, Université Lille Clersé (stephanie.pryen@univ-lille.fr): Un recorrido. Septiembre 2016 Agosto 2018, un voyage dans la crise sociétale, Maracaibo, Venezuela
22 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-5132
P03. Les études de sécurité: diversité ou fragmentation?
Responsable : Ley Seymour, Université de Montréal (ljm.seymour@umontreal.ca)
Description du panel :
Les études de sécurité sont devenues un domaine d’étude de plus en plus diversifié depuis la fin de la guerre froide. Le domaine s’est étendu en englobant un éventail plus large de préoccupations, les abordant de plus en plus avec une approche axée sur les problèmes et utilisant la théorie de manière éclectique. Est-ce que cette approche amène le champ des études de sécurité à être plus riche ou encore plus fragmenté? Le Centre d’études sur la paix et la sécurité internationale (CEPSI) et la Chaire de recherche du Canada sur la violence politique appellent à la soumission de propositions portant sur le thème de la sécurité mondiale pour le 57e Congrès annuel de la Société québécoise de science politique qui aura lieu du 22 au 24 mai 2018 à l’Université de Montréal. L’objectif est d’encourager les échanges et le dialogue entre les chercheur(e)s ayant différentes perspectives méthodologiques, épistémologiques et théoriques ainsi que d’aider à la constitution de la communauté de chercheur(e)s francophones sur la sécurité en Amérique du Nord. L’appel à contributions englobe donc, sans toutefois s’y limiter, des thèmes tels que la rivalité entre les grandes puissances, les politiques de sécurité extérieure et de défense, la sécuritisation, les interventions, la (re)construction de l’État, les guerres civiles, le terrorisme, les massacres de masse et la non-violence. Les propositions acceptées seront organisées en panels thématiques pour le 57e Congrès.
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Panel P03.1
- Koffi Badagbo (koffibadagbo10@gmail.com): La gestion des crises en Afrique noire francophone: la part du juge constitutionnel
- Sylvie Lembe (sylvie-lembe@gmail.com): « Sécuriser l’extérieur pour préserver l’intérieur : la nouvelle politique de défense du Tchad » ?
- Arel Kessel Nkouemabou (kesselnkouemabou@yahoo.com): Recherches sur la résolution des problèmes de sécession en Afrique noire : Etude comparative des mouvements sécessionnistes au Nigeria, au Soudan et au Cameroun
- Simon Pierre Boulanger Martel, Université de Montréal (simon.boulanger.martel@umontreal.ca): La légitimité dans les processus de transformation des groupes armés en partis politiques : Analyse de la transition politique des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC)
22 mai 2019 de 9h30-11h00 @ B-3202
P04. L’égalité: un moteur de l’engagement politique?
Responsables : Camila Carvallo, Université Catholique de Louvain (camila.carvallo@uclouvain.be) et Sebastián Vielmas, Université Laval
Description du panel :
Comment expliquer l’engagement politique ? La réponse à cette question est difficile de nos jours, surtout par les effets des changements culturels dus aux progrès technologiques et globaux (Inglehart, 1997). En se centrant seulement sur l’électorat, des phénomènes comme le Brexit, le plébiscite en Colombie ou la volatilité électorale, font preuve de cela. Dans ce contexte, les théories électorales classiques expliquent de moins en moins le comportement politique des citoyens (Gunther et collaborateurs, 2007 ; Duch et Stevenson, 2008). De même, la recherche prouve aussi que les formes de participation politique ont elles-mêmes changé dans les sociétés contemporaines. Les nouvelles générations semblent être engagées politiquement, mais d’une façon différente aux formes «classiques» de participation (Warren et Wicks, 2011). La littérature montre qu’aujourd’hui dans le monde la participation électorale ainsi que la participation dans des partis politiques diminuent, que la participation dans des mouvements sociaux se maintient plus ou moins stable et que, par contre, la participation dans des organisations volontaires augmente significativement (Gaby, 2016).
Face à cela, de nouveaux facteurs sont considérés par les chercheurs pour expliquer le comportement politique des individus. C’est là que les modèles de citoyenneté acquièrent de l’importance, surtout à propos d’un nouveau type de citoyen engagé (Dalton, 2016) ou critique (Norris, 1999). Comment expliquer le développement d’une citoyenneté critique? Comment la recherche d’une plus grande égalité explique-t-elle le niveau d’engagement des citoyens? Dans les discours des citoyens engagés, la recherche des valeurs démocratiques est centrale, entre eux, un des plus importants est l’égalité. Aujourd’hui, les citoyens ne participent plus dans des mouvements sociaux et dans la société civile seulement en répondant à une revendication de classe. De nouveaux facteurs expliquent cet engagement. En effet, on est face à des inégalités qui ne sont pas seulement économiques, mais aussi ethniques ou nationales, de genre, d’orientation sexuelle, de condition sociale ou de situation de handicap, entre autres.
Comment les inégalités sont-elles un moteur de la participation politique? Les contributions — tant quantitatives que qualitatives — permettant de répondre à cette question sont les bienvenues.
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Panel P04.1
- Didier Demazière, Sciences-Po Paris-CSO (UMR CNRS 7116), Johanna Rousseau (johanna.rousseau@univ-nantes.fr) et Rémy Le Saout (remy.le-saout@univ-nantes.fr), Université de Nantes - CENS (UMR CNRS 6025): L'égalité pour réassurer la légitimité politique. Ce que les élus disent des professionnels de la politique
- Camila Carvallo, Université Catholique de Louvain (camila.carvallo@uclouvain.be): La socialisation politique du citoyen contemporain
- Julien Dutour, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (julien.dutour@gmail.com): Les inégalités comme facteur d'engagement en situation révolutionnaire. Trajectoires individuelles d'acteurs marginalisés de la révolution tunisienne à Sidi Bouzid
- Alexandre Schiele, UQAM (schiele.alexandre@courrier.uqam.ca): Au-delà d’Occupy, de Black Lives Matter et de #MeToo: l’égalité comme droit, l’illégalisme comme moyen
22 mai 2019 de 14h00-15h30 @ C-4104
P05. Diasporas, élections, politique étrangère
Responsable : Stéphane Roussel, ENAP (stephane.roussel@enap.ca)
Description du panel :
Compte tenu de la place des diasporas dans le tissu démographique du Canada, et de l’importance numérique de certaines d’entre elles, ces groupes peuvent constituer une clientèle intéressante pour les partis politiques. Comme ces communautés sont parfois susceptibles de faire une différence dans les résultats électoraux de certaines circonscriptions, les partis peuvent tenter de les courtiser en vue de s’assurer de leurs appuis. Pour atteindre cet objectif électoral, un parti peut être tenté de moduler son discours et ses actions de politique étrangère en fonction des attentes des diasporas ciblées. En ce sens, cette stratégie offre un levier à certaines diasporas pour influencer la politique extérieure.
Ainsi, la recherche s’appuie sur une double problématique : les partis ajustent-ils certaines de leurs politiques en fonction des attentes ou demandes des diasporas? Cette stratégie fonctionne-t-elle en termes d’appui et de gains électoraux? De manière plus générale, cette recherche soulève la question de la capacité des groupes représentant une diaspora à exercer une influence sur les politiques gouvernementales.
Pour vérifier ce lien entre la formulation de la politique étrangère canadienne, l’action des diasporas et les résultats électoraux, notre équipe qui constitue le panel proposé ici s’est intéressé aux communications de certains communautés présentes sur les médias sociaux lors de certaines crises les touchant directement, sur l’évolution de l’attitude du gouvernement face à ces crises, et sur les variations des résultats électoraux dans les circonscriptions où ces groupes sont fortement représentés. Quatre communications seront présentées sur ce panel.
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Panel P05.1
Discutant : Justin Massie, Université du Québec à Montréal (massie.justin@umontreal.ca)- Stéphane Roussel, ENAP (Stephane.Roussel@enap.ca) : Résumé du programme de recherche.
- Jean-Christophe Boucher, Université McEwan (Jean-Christophe.Boucher@macewan.ca) : Médias sociaux et mobilisation des communautés diasporiques au Canada: La crise de Crimée 2014.
- Serge Granger, Université de Sherbrooke (Serge.Granger@USherbrooke.ca) : Diaspora indo-canadienne au service du nationalisme hindou ?
- Geneviève Tellier, Université d’Ottawa (Genevieve.Tellier@uottawa.ca) : Diaspora, élections et politique étrangère : une analyse préliminaire des résultats des élections de 2006, 2008, et 2011.
22 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-4104
P06. « L’inclusion », un autre rapport entre l’État social et ses usagers?
Responsables : Thomas Douniès, CURAPP-ESS – UPJV/CRESPPA-CSU – Paris 8-Nanterre (thomas.dounies@gmail.com), Fabien Desage, CERAPS – Université de Lille et Clara Deville, CURAPP-ESS – Université de Picardie Jules Verne
Description du panel :
Dans un phénomène particulièrement visible en France et au Québec, l’« inclusion » est de plus en plus mobilisée en tant que qualificatif et principe de fonctionnement des politiques publiques. Utilisée depuis de nombreuses années au Québec, notamment dans les politiques migratoires (Labelle, Salée, 1999) ou scolaires (CSE, 2017), elle émerge progressivement en France dans les politiques du logement (Desage, 2017), du handicap (Baudot et ali., 2013) ou encore d’éducation (Ebersold, 2017). Elle est même avancée comme vecteur de modernisation des services publics (Hirrien, 2016).
L’inclusion est affichée comme une politique de traitement à la fois égalitaire et différenciée, reposant sur l’autonomie des citoyens (Toye, Infanti, 2004 ; Tuot, 2013). Alternative à « l’intégration », elle est le signe d’une redéfinition du rapport de l’État aux usagers. Elle se caractérise cependant par une forte plasticité. En effet, au-delà définition globale, le sens et les conditions d’opérationnalisation de l’inclusion varient en fonction des secteurs d’intervention et des contextes nationaux. Afin d’en préciser l’analyse, ce panel vise à interroger les conditions d’émergence du paradigme inclusif dans l’action publique et sa transposition pratique, en partant de l’hypothèse que cela éclairera les renouvellements de l’action publique et la (re)définition du lien entre les dispositifs publics et leurs destinataires.
Ce panel propose ainsi d’analyser l’inclusion à l’aune de l’État en action. À partir du cas des politiques de luttes contre la pauvreté, d’éducation et du handicap, il repose sur des analyses diversifiées qui donnent à voir les conditions d’émergence de cette catégorie d’intervention, ses effets au concret et ses usages de la part des street-level bureaucrats. Les conditions de sa mise en œuvre éclairent in fine l’(in)opérationnalité du modèle inclusif, ce dernier pouvant susciter à la fois adhésion, résistance ou indifférence.
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Panel P06.1
- Renaud Goyer, UQAM (renaud.goyer@umontreal.ca) et Corina Borri-Anadon, UQTR: Le paradigme inclusif en éducation au Québec : de l’importance de prendre en compte les rapports sociaux inégalitaires
- Hugo Bertillo, Université catholique de Lille (hugo.bertillot@gmail.com), Noémie Rapegno, ARENES, EHESP et Cécile Rosenfelder, MOS, EHESP: L'inclusion scolaire comme travail "par le bas". Quand l'institution médico-sociale s'inscrit dans les murs de l'éducation nationale
- Nadia Okbani, IRTS PACA, LEST et Centre Emile Durkheim (nadiaokbani@yahoo.fr): Du discours sur l’inclusion numérique au non-recours aux droits sociaux : quand la modernisation de l’administration rime avec la « sous-traitance » de l’accompagnement des usagers
24 mai 2019 de 14h00-15h30 @ C-5112
P07. L’enseignement de la citoyenneté à l’École: un bilan positif?
Responsable : Bernard Fournier, chercheur à la Vrije Universiteit Brussel (bernard.fournier@me.com)
Description du panel:
La diversité de plus en plus grande des sociétés occidentales pose une série de nouveaux enjeux pour la construction du vivre-ensemble. La transmission des valeurs, et particulièrement celles qui permettent de forger une identité politique, ne semble plus reposer uniquement sur la famille — comme les spécialistes l’ont souvent étudié précédemment (Percheron, 1993). Bien au delà d’un simple apprentissage civique ou une connaissance formelle des institutions politiques, on remarque que le développement d’une véritable éducation à la citoyenneté a été encouragée dans certains programmes scolaires depuis quelques années. L’objectif, ambitieux, est plutôt la promotion d’une véritable prise de conscience citoyenne à partir d’une pédagogie adaptée (Sasseville, 2009). Quels enseignements peut-on tirer des expériences actuelles ? Ces pédagogies remplissent-elles réellement leurs objectifs ? Ce panel international rendra compte de trois recherches empiriques sur l’éducation à la citoyenneté dans différentes écoles : une à Liège (en combinant la méthode de la Communauté de recherche philosophique dans le développement de la conscience citoyenne), une autre à Québec (sur les opinions de professeurs face à l’évolution du cours de citoyenneté dans l’enseignement de l’histoire) et une dernière à Lille (en comparant la structure très idéalisée du jeu électoral présenté à l’école avec les contraintes des Conseils municipaux d’enfants). La diversité de ces terrains permettra de nous interroger sur les apports actuels de ces méthodes.
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Panel P07.1
- Bernard Fournier, Vrije Universiteit Brussel (Bernard.Fournier@me.com) : Expériences de Communautés de recherche philosophique dans l’enseignement de l’éducation à la citoyenneté en Belgique francophone
- Alexandre Fortier-Chouinard, University of Toronto (alexandre.fortier-chouinard.1@ulaval.ca): L’éducation à la citoyenneté et la politisation des jeunes au Québec : perspectives d’enseignants
- Damien Boone, Université Lille 2 (damien.boone@yahoo.fr): Et si la démocratie ne fonctionnait pas toujours bien ? Quand l’élection « tourne mal » : des instituteurs pris entre leurs contraintes de rôle et les pratiques de leurs élèves
23 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-4019
P08. Catégories ethniques, barrière systémiques et mécanismes d’inégalité dans le processus migratoire: études de cas en Amérique du Nord
Responsable : Victor Armony, UQAM (armony.victor@uqam.ca)
Description du panel:
Ce panel, organisé par l’Observatoire des diasporas du Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité et la démocratie (CRIDAQ), porte sur les dynamiques de construction des frontières ethniques et les mécanismes de d’inégalité juridique, politique et socioéconomique qui leur sont associés. Spécifiquement, on s’intéresse aux effets discriminatoires qu’ont ces mécanismes sur certaines populations issues de l’immigration, notamment celles qui font l’objet de pratiques de catégorisation préjudiciable : les immigrants jugés non méritants (les « illégaux », les demandeurs d’« asile économique »), les immigrants au statut précaire (les travailleuses domestiques, les travailleurs saisonniers), les membres de minorités stigmatisées (visées par le profilage racial, ciblées par le discours haineux). Les participants présenteront des études de cas effectuées au Canada et aux États-Unis tout en mobilisant, sur la base d’analyses empiriques, des éclairages théoriques autour du fonctionnement des barrières systémiques et des inégalités structurelles qui affectent négativement les chances des populations migrantes vulnérables.
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Panel P08.1
- Anna Perraudin, CNRS (anna.perraudin@univ-tours.fr): Production de l'illégalité et reconfiguration du racisme. Les Indiens mexicains, sans-papiers, dans le Wisconsin
- Jorge Pantaleón, Université de Montréal (jorge.pantaleon@umontreal.ca): Temporalités, travail et projets familiaux dans la mobilité transnationale à Ixcatlán, État d'Hidalgo, Mexique
- Victor Armony, UQAM (armony.victor@uqam.ca): Dimensions structurelles et subjectives de la discrimination systémique dans le marché du travail : une analyse des minorités racisées et issues de l’immigration au Québec
23 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-5132 -
Panel P08.2
- Jamel Stambouli, Université Saint Paul (jstambouli@ustpaul.ca): L’entrepreneuriat comme échappatoire à la stigmatisation sociale et à la discrimination
- Alexandre Beaudoin Duquette, UQAM (chuotemoc@hotmail.com): La critique des « modèles de gestion de la diversité culturelle » canadiens et québécois par l’intervention d’une artiste colombienne de Montréal
23 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-5132
P09. Pluralité sécuritaire dans les Afriques: (il)légalité, ordre, et recomposition de l’État
Responsables : Maxime Ricard, UQAM (maximepauljean.ricard@gmail.com) et Sidney Leclercq, Université de Montréal
Description du panel :
Ce panel propose de discuter de la pluralité contemporaine des acteurs de sécurité dans les Afriques. La pluralisation de l’activité policière, ou policing, souligne la multiplicité des acteurs, étatiques et non-étatiques, qui interviennent dans un même espace pour maintenir l’ordre et lutter contre les déviances. Dans des contextes de conflictualité et d’inégalités croissantes sur le continent, cette question est au cœur de tensions socio-politiques, notamment concernant les reconfigurations de l’État, la participation citoyenne dans la sécurité, ou encore les frontières floues entre sphère publique et privée.
L’hégémonie idéologique de l’État comme monopole de la violence physique légitime invisibilise souvent la compréhension des pratiques sécuritaires contemporaines plurielles dans les Afriques. Ceci a une résonnance particulière sur le continent car, après la guerre froide, les multiples guerres civiles ont participé à la production d’un discours sur la faillite de l’État. Les sciences sociales se focalisèrent alors sur « le spectacle du déclin ». Pourtant, le lien entre supposé déclin de l’État et polices plurielles n’est pas établi. Les processus complexes de formation de l’État ne peuvent en effet se limiter à une compréhension mythifiée de la souveraineté. Cette pluralisation interroge ainsi les reconfigurations de l’État contemporain et souligne particulièrement comment, pour qui, et pour quoi les politiques de sécurité sont produites.
Cette pluralité connaît un dynamisme certain dans les Afriques, aussi bien dans des ensembles urbains en forte croissance qu’en zone rurale. Elle s’inscrit cependant toujours dans une socio-histoire locale particulière, et à travers différentes modalités particulièrement poreuses : vigilantisme, milicianisation sécuritaire, démarche communautaire de surveillance, sécurité privée commerciale… Cette pluralité se déploie par ailleurs dans des contextes socio-politiques différents, tout en se recoupant parfois : inégalités extrêmes (Afrique du Sud, Nigéria), conflits armés et transitions politiques complexes (Mali, Burkina-Faso), sortie de conflit (Côte d’Ivoire, Sierra Leone).
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Panel P9.1: La fabrique socio-politique de la pluralité sécuritaire dans l’Afrique de l’Ouest contemporaine
Discutant : Sidney Leclercq, Université Libre de Bruxelles, Université de Montréal.- Tanguy Quidelleur, IRSEM, Université Paris Nanterre (t.quildelleur@gmail.com): Développement de l'autodéfense et recomposition de l'État au Burkina Faso
- Kouame Felix Grodji, Université Alassane Ouattara de Bouaké (grodjifel@gmail.com) et Maxime Ricard, UQAM (maximepauljean.ricard@gmail.com): La réponse collective à la "crise des microbes" à Abobo : l'émergence d'une communauté morale coercitive oscillant entre délégation et décharge de l'État
- Nabi Youla Doumbia, Université de Montréal (nabi.youla.doumbia@umontreal.ca): Le problème du contrôle des groupes de vigilance en Afrique de l’Ouest francophone
- Joseph Keutcheu, Université de Dschang (jkeutcheu@yahoo.fr): Sécurité formelle, sécurité informelle : interdépendance objective et rupture symbolique dans la lutte contre le terrorisme dans la bande sahélienne en Afrique
24 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-5023 -
Panel P09.2: Retour sur la question des Dozos en Côte d’Ivoire
- Datro Okobé Noel, Université Alassane Ouattara de Bouaké et Bley Hyacinthe Digbeugby, Université Félix Houphouet-Boigny (bley.hyacinthe@yahoo.fr) : Les Dozos, une confrérie de chasseurs traditionnels en Côte d'Ivoire : instruments de construction de la paix sociale sous Félix Houphouet-Boigny (1966-1993)
- Kamina Diallo, Sciences Po, CERI (kamina.diallo@yahoo.fr): Survivre dans l’appareil sécuritaire ivoirien : cas de la bureaucratisation des chasseurs-miliciens dozos
- Maxime Ricard, UQAM (maximepauljean.ricard@gmail.com): Entre tensions socio-politiques et pluralisme sécuritaire : la transition des Dozos à l'ouest de la Côte d'Ivoire
24 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-5023
P10. « Too big to fail and jail »: le pouvoir des entreprises à l’ère du capitalisme de connivence
Responsable : Maxime Boucher, University of Waterloo (maxime.boucher@uwaterloo.ca)
Description du panel :
Quelles sont les stratégies adoptées par les entreprises qui désirent influencer le gouvernement? Est-ce que les entreprises qui font pression sur le gouvernement sont moins imputables que le citoyen moyen? Comment s’exerce le pouvoir des entreprises au Canada et dans les autres pays démocratiques? Depuis la crise financière de 2008 qui s’est soldée par l’adoption de politiques de renflouement des institutions financières aux États-Unis et en Europe, on observe un intérêt renouvelé pour les théories du pouvoir qui soulignent l’influence structurante des entreprises. Au Canada, que ce soit l’effacement de la dette de Chrysler par le gouvernement fédéral, ou encore les politiques de renflouement du modèle C-Series de Bombardier mises en place par le gouvernement du Québec, plusieurs événements ont renforcé les doutes concernant l’imputabilité réelle des grandes entreprises qui disposent d’un accès au pouvoir. D’autres événements, comme par exemple le refus des procureurs canadiens de négocier un accord de poursuite différée dans le cas de corruption impliquant SNC-Lavalin, suggèrent que les intérêts économiques ne sont pas toujours en position d’influencer les gouvernements. Les présentations de ce panel proposent d’étudier l’enjeu du pouvoir et de l’imputabilité politique des entreprises en questionnant leurs stratégies politiques et en examinant l’impact des règlements visant à encadrer ces stratégies.
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Panel P10.1
- Simon St-Georges, Université de Montréal (simon.stgeorges@gmail.com): La responsabilité criminelle des entreprises transformée: légalités et inégalités
- Maxime Boucher, University of Waterloo (maxime.boucher@uwaterloo.ca), Christopher Cooper, Université d'Ottawa (ccoope4@uottawa.ca) et Denis Saint-Martin, Université de Montréal (denis.saint-martin@umontreal.ca): Autoréglementation et portes-tournantes dans le secteur financier au Canada
- Stéphanie Yates, UQAM (yates.stephanie@uqam.ca) et Étienne Cardin-Trudeau, UQAM : Les portes tournantes en politique: Une influence illégitime du milieu des affaires dans la sphère politique?
- Denis Saint-Martin, Université de Montréal (denis.saint-martin@umontreal.ca): The Arthur Andersen Effect: Business Power and the Re-Making of the Rules Against Corporate Corruption
22 mai 2019 de 14h00-15h30 @ C-5132
P11. Trajectoires des controverses et acceptabilité sociale: entre clôture, évitement et conflit
Responsables : Kristina Maud Bergeron, UQAM (bergeron.kristina_maud@uqam.ca) et Corinne Gendron, Université du Québec à Montréal (gendron.corinne@uqam.ca) et Stéphanie Yates, Université du Québec à Montréal (yates.stephanie@uqam.ca)
Description du panel:
Ce panel s’intéresse aux trajectoires de l’acceptabilité sociale et à la structuration du débat social dans les situations de controverses techno-industrielles. Il s’agit d’analyser d’une part comment émergent ou sont au contraire évitées des controverses, et d’explorer d’autre part les mécanismes instaurés en vue d’un dialogue social en examinant leur impact sur l’évolution des thématiques ou des projets controversés.
Ces deux volets viendront alimenter une réflexion plus générale sur les modalités démocratiques de nos sociétés, tout particulièrement en ce qui concerne les activités économiques, alors que se multiplient les lieux de concertation ou de dialogue non seulement à l’échelle locale, mais aussi en regard d’enjeux globaux. Ces mécanismes, qui peuvent prétendre au statut d’« instances démocratiques intermédiaires », incarnent la transition de nos démocraties vers des modalités de plus en plus participatives.
Le panel consiste à réfléchir, à partir de diverses trajectoires, à la dynamique des controverses et aux différents types de légitimité mobilisés par les acteurs pour cadrer le débat. Le panel pourra par exemple explorer les trajectoires des industries suivantes : tourbe, mines, intelligence artificielle, nanotechnologies et biologie de synthèse. Il serait aussi l’occasion de se pencher sur le rôle des instances de dialogue intermédiaires dans la structuration du débat social (BAPE, CNDP, ONE, comités de suivi).
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Panel P11.1
- Pierre-Luc Fortier, UQAM (fortier.pierr-luc.2@courrier.uqam.ca): Construction et évolution des controverses sur l'innovation: le cas des nanotechnologies au Québec
- Alice Friser, UQAM (afriser@hotmail.com): Construire l’acceptabilité sociale pour s’éviter la controverse : le cas de l’industrie tourbière canadienne
- Louis Simard, Université d'Ottawa (lsimard@uottawa.ca): Entre démocratie représentative et démocratie participative : l'acceptabilité comme nouvelle norme d'action publique
- Mandy Veillette, UQAM (mandyveillette@gmail.com) et Corinne Gendron, UQAM (gendron.corinne@uqam.ca): Les instances de démocratie intermédiaire et leur rôle pour l’acceptabilité sociale
23 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-4019
P12. Penser la transition énergétique à l’échelle du territoire: entre reconfiguration technologique et décentralisation politique
Responsables: Kristina Maud Bergeron, UQAM (bergeron.kristina_maud@uqam.ca), Corinne Gendron, UQAM (gendron.corinne@uqam.ca) et Florence Carré, Institut national de l’environnement industriel et des risques
Description du panel :
La transition énergétique repose sur un nouveau mix énergétique qui combine des sources renouvelables et est souvent pensée en lien avec un réseau intelligent. Elle s’inscrit aussi dans une reconfiguration territoriale visant à rapprocher la production et la consommation énergétiques, notamment par le biais de micro-réseaux partiellement autonomes. Les nouvelles sources d’énergie renouvelable peuvent être issues d’une production régionale, communale et parfois même individuelle. Avec les réseaux intelligents, une dynamique inédite d’échange énergétique bouscule les logiques de distribution et les besoins de stockage.
Sur un plan technique, les nouvelles sources de production comportent des défis de localisation, de stockage et d’utilisation, sans compter leur articulation dans un mix à l’échelle du territoire de même qu’à celui des collectivités ou, à une échelle plus micro, sur un plan inter-individuel.
Sur le plan de la gouvernance, la gestion d’une production décentralisée pose aussi des défis quant au volume d’énergie produite, aux pics de production et de consommation, au développement et à la couverture du réseau, ainsi que la participation de nouveaux acteurs aux décisions.
Enfin, d’autres enjeux émergent dont, par exemple, la sécurité d’installations décentralisées, parfois autonomes, la sensibilisation, la connaissance et éventuellement la formation requises en lien avec ces installations, l’accès aux données associées aux flux d’échanges énergétiques et leur confidentialité.
Ce panel vise à explorer les différentes dimensions de la transition énergétique en lien avec le territoire et les modèles de gouvernance susceptibles de la porter.
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Panel P12.1
- Mark Purdon, JCCTRP (purdon.mark@uqam.ca) et Myriam Goulet, JCCTRP (goulet.myriam.2@courrier.uqam.ca): Collaboration, apprentissages et initiatives novatrices ; pour une meilleure convergence des politiques climatiques transnationales
- Sarah Cacoub, HEC Montréal (sarah.scacoub@gmail.com): La transition énergétique en Allemagne
- Corinne Gendron (gendron.corinne@uqam.ca), Mark Purdon (purdon.mark@uqam.ca), Anton Istigechev (istigechev@gmail.com), Sofiane Sahnine (sahnine.sofiane@courrier.uqam.ca), Fabienne Rioux-Gobeil (rioux_gobeil.fabienne@courrier.uqam.ca), UQAM: Penser la transition énergétique à l'échelle du territoire : entre reconfiguration technologique et décentralisation politique CRSDD, Université du Québec à Montréal
23 mai 2019 de 16h00-17h30 @ C-5132
P13. Le Québec et l’immigration: quels développements? quelles perspectives d’avenir?
Responsables : Catherine Xhardez, Université Concordia (catherine.xhardez@sciencespo.fr) et Mireille Paquet, Université Concordia (mireille.paquet@concordia.ca)
Descriptif du panel :
L’immigration et l’intégration des immigrés ont été des thèmes centraux de campagne et du débat public lors de la dernière élection québécoise du 1er octobre 2018. Cette mise à l’agenda des questions d’immigration et d’intégration mérite d’être mise en perspective par des recherches récentes, en science politique, sur la gestion de l’immigration et de l’intégration au Québec. Sur base de l’Accord Canada-Québec de 1991 qui a pour principaux objectifs de préserver le poids démographique du Québec et d’assurer l’intégration des immigrés en français, la province est en mesure de choisir ses immigrants, mais aussi d’assurer l’entièreté des services d’accueil et d’intégration (socioéconomiques, linguistiques et culturels) des immigrés qui s’établissent sur son territoire. Il s’agit de compétences clés de la province, qui ont fait l’objet d’investissements et de développements importants. Centré sur la conception et l’implémentation de ces politiques, mais aussi sur les controverses qui les entourent, ce panel souhaite évaluer les enjeux, les développements et les perspectives liés à la gestion de l’immigration et de l’intégration des immigrés au Québec. Quel bilan tirer de l’action publique et politique dans ces domaines par le passé ? Quel avenir pour l’Accord Canada-Québec ? Quelle est l’efficacité des politiques actuelles en matière d’immigration et d’intégration ? Comment comprendre et expliquer la mise à l’agenda de ces thématiques lors de la dernière campagne électorale ? Quels sont les défis présents et futurs de l’immigration et de l’intégration au Québec ? Pour répondre à ces questions, nous privilégions des approches empiriques qui, au-delà des débats normatifs sur les modèles québécois d’immigration et d’intégration, permettent d’évaluer les développements, mais aussi de réfléchir aux perspectives dans ces domaines sensibles que sont l’immigration et l’intégration des immigrants.
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Panel P13.1
Présidente du panel : Annick Germain, INRS (annick.germain@ucs.inrs.ca) Discutante : Mireille Paquet, Université Concordia (mireille.paquet@concordia.ca)- Daniel Salée, Université Concordia (daniel.salee@concordia.ca): De l’immigration comme solution à la pénurie de main-d’œuvre au Québec : enjeux éthiques et économie politique internationale
- Samuel Proulx-Chénard, Université Concordia: Les nouvelles politiques d'immigration au Québec
- Catherine Xhardez, Université Concordia (catherine.xhardez@sciencespo.fr) et Mireille Paquet, Université Concordia (mireille.paquet@concordia.ca): L'élection de 2018 et la politisation de l'immigration au Québec
23 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-5023 -
Panel P13.2
Présidente du panel : Annick Germain, INRS (annick.germain@ucs.inrs.ca) Discutante : Mireille Paquet, Université Concordia (mireille.paquet@concordia.ca)- Jean-Philippe Gauvin, Université Concordia (j.gauvin@concordia.ca) et Mike Medeiros, University of Amsterdam (m.medeiros@uva.nl): Le vote des minorités visibles au Canada et au Québec : entre alignement idéologique et représentation des groupes
- David Carpentier, UQAM (carpentier.david@courrier.uqam.ca) : La politique montréalaise d’intégration et de gestion de la diversité : acteurs et idées convergentes ? Une application de l’Advocacy Coalition Framework
23 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-5023
P14. Regard sur le lobbying religieux en démocraties libérales
Responsables: Stéphanie Yates, UQAM (yates.stephanie@uqam.ca) et Theodoros Koutroubas, Université catholique de Louvain
Descriptif du panel :
La séparation entre les pouvoirs politiques et les autorités religieuses, clairement affirmée en démocratie libérale depuis plus de soixante ans, ne signifie pas pour autant que les différentes confessions religieuses ont renoncé à exercer de l’influence en lien avec certains débats politiques. Si cela semble particulièrement évident dans le contexte des débats actuels entourant la laïcité, c’est également vrai pour les enjeux qui impliquent des dimensions morales, comme la question des soins en fin de vie, l’éducation à la sexualité dans les écoles, l’aide en matière de développement international ou le droit des femmes à disposer de leur corps. Partant d’une reconnaissance affirmée – voire valorisée – de la pluralité religieuse dans nos sociétés et des droits et libertés conférés par les différents documents fondateurs de nos démocraties (chartres et autres), des démarches d’influence – ou de lobbying, compris comme toute communication auprès d’un titulaire de charge publique (ministres, députés, personnel politique ou hauts fonctionnaires) menée en vue d’influencer une décision de nature politique – sont ainsi menées. L’objectif de ces démarche vise parfois à réduire ce qu’on considère comme étant des inégalités attribuables aux choix religieux, parfois à assurer la représentation de points de vue fondés sur des croyances religieuses qu’on dépeint comme légitimes (Nelsen et Guth, 2015). Certains auteurs (Grzymala-Busse, 2015; McDonald, 2010) ont montré que ces groupes de confession religieuse, loin d’être négligés, bénéficient parfois d’un accès privilégié auprès des titulaires de charges publiques et d’une écoute attentive de leur part, ce qui en fait des acteurs d’influence importants.
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Panel P14.1
- Stéphanie Yates (yates.stephanie@uqam.ca) et Chloé Granger, UQAM : L’influence des groupes de confession religieuse sur les politiques publiques québécoise : un état des lieux
- Theodoros Koutroubas, Université catholique de Louvain: Le lobbying des églises orthodoxes auprès des institutions de l’Union européenne
- Anne Lachance, Queen's University (anne.lachance@queensu.ca): Les conflits autour du financement de l'école privée au Québec et en Ontario
23 mai 2019 de 16h00-17h30 @ C-5143
P15. Le migrants africains à l’épreuve de la violence politique dans le pays d’origine: enjeux et défis à l’aune du numérique
Responsables : Joseph Tchinda Kenfo, CARPADD/ENAP de Montréal (tchinsonkenson@yahoo.fr), Darus Sidoine Keunang, Université de Douala (keunang3@yahoo.fr) et Alphonse Zozime Tamekamta, Université de Yaoundé I
Descriptif du panel:
Depuis la fin du 20e siècle les migrations internationales des africains se sont accélérées malgré les politiques d’immigration drastiques imposées par de nombreux pays occidentaux. Les mobiles de cette immigration sont en grande partie économique, sociale, mais surtout sécuritaire à cause de la recrudescence des conflits. Ainsi, par des processus parfois voulus ou non, les migrants africains constituent aujourd’hui une force géo-économique indéniable et parfois un lobby incontrôlable en temps de conflit. En gardant un lien affectif avec le pays d’origine, ces migrants reconfigurent et transposent les clivages nationaux dans les pays d’accueil. Ces clivages qui portent des germes ethno-tribaux ou politiques constituent le socle d’intervention des migrants dans les problèmes internes du pays d’origine et surtout dans les situations de violence politique. Cette intervention, aujourd’hui facilitée par « la fin des frontières » imposée par internet, défie parfois les logiques de souveraineté et la légalité dans le pays d’origine, surtout lorsque les migrations ont été le fruit de la violence étatique. Il s’agit dans ce panel d’interroger l’action des migrants africains dans les conflits qui ont cours dans leur pays d’origine et de voir comment internet y joue un rôle primordial. Autrement dit, quel est le rôle des migrants africains dans les conflits en cours dans leur pays d’origine à l’aune du digital ?
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Panel P15.1
- François Xavier Noah Edzimbi, Université Yaoundé I (xnoah@gmail.com): Géopolitique camerounaise du cyberespace : analyse des rapports entretenus entre l’État et la diaspora
- Machou Pare Adamou, Université Yaoundé I (adam.paref@aol.fr): La diaspora liberienne face aux crises sociopolitiques dans le pays d’origine : modèle d’une action transnationale réussie
- Darus Sidoine Keunang, Université de Douala (keunang3@yahoo.fr): La diaspora radicale anglophone à l’épreuve de la crise anglophone au Cameroun
- Jean Roger Abessolo Nguema, Université de Douala (jeanroger.philo@gmail.com): Repenser la tension entre égalité (s) et illégalité (s) en science politique : analyse comparée des réponses aux défis frontaliers et migratoires des collectivités locales d’Agadez (Niger) et de Gao (Mali)
23 mai 2019 de 16h00-17h30 @ C-4019
P16. Le Québec face à son Nord et à la gouvernance arctique
Responsables : Mathieu Landriault, Université d’Ottawa (mlandria@uottawa.ca), Jean-François Payette, UQAM et Stéphane Roussel, ENAP (stephane.roussel@enap.ca)
Descriptif du panel:
L’hiver, la neige et le froid sont au Québec, comme dans l’ensemble du Canada, des éléments qui distinguent ces sociétés d’une grande partie du reste de la planète. Il ne s’agit là que des manifestations les plus évidentes d’un trait d’abord géographique, mais aussi culturel, urbanistique et social, de ce qu’il est convenu d’appeler la « nordicité » ou le caractère arctique. Comme le Canada, et chacun de ses trois territoires, le Québec peut, et a effectivement acquis une identité nordique et même arctique, qui se reflète dans sa culture et sa vie sociale et économique.
Bien que ce ne soit pas toujours reconnu explicitement, le caractère arctique est une composante importante de l’identité nationale et internationale du Canada, et elle se reflète dans plusieurs aspects de ses relations avec les autres États. Qu’en est-il du Québec, la seule des dix provinces à entretenir une activité internationale très significative? Si les dimensions linguistiques et culturelles des relations extérieures du Québec sont bien connues et indéniables, quelle place occupe le caractère nordique dans cette politique? Est-ce que l’identité nordique du Québec a un impact sur ses relations internationales? Est-ce qu’elle peut expliquer certaines orientations dans ses activités extérieures? En d’autres termes, serions-nous ici en présence d’une forme de «paradiplomatie identitaire arctique» québécoise? Quel rôle le Québec en tant que gouvernement sub-national peut-il assumer dans la région arctique?
Si certains chercheurs ont bien décrit la nordicité identitaire du Québec, on peut s’attendre à ce que celle-ci ait un impact sur certains volets de sa vie politique, urbanistique, économique, culturel voir même dans l’expression de ses relations internationales. Ce lien entre l’identité nordique du Québec et ses relations extérieures devrait, entre autres, s’exprimer dans ses choix de partenaires internationaux, dans ses priorités, dans ses motivations, dans son rôle, dans ses choix de dossiers et la façon de les traiter, dans ses positions diplomatiques, ses ambitions et ses stratégies et nécessairement dans la manière dont il se présente au reste du monde. Depuis quelques années, le Gouvernement du Québec a déployé un effort important pour se positionner en tant qu’acteur arctique significatif, nouant des liens avec des États souverains arctiques comme l’Islande par exemple.
Ce panel a pour objectif de pousser plus loin la réflexion sur le rôle politique, social, économique et diplomatique du Québec dans la région nordique. Cet atelier se penchera, sans être limité, sur les problématiques suivantes :
- La construction de l’identité nordique et/ou arctique du Québec dans la société civile, les médias et l’opinion publique;
- Une analyse et théorisation des activités internationales du Québec dans la région arctique;
- Une comparaison de la politique arctique québécoise avec d’autres gouvernements sub-nationaux (Écosse, Groenland, Alaska, etc.);
- Une analyse des possibilités et obstacles liés à la gouvernance arctique et aux actions des autres États nordiques;
- Une schématisation de l’activisme d’acteurs non-traditionnels (compagnies, société civile, communautés autochtones) dans la gouvernance arctique;
- Une analyse historique sur l’évolution de l’identité et des intérêts du Québec dans la région arctique
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Panel P16.1
Présidence: Mathieu Landriault Commentateur: Jean-François Payette- Danielle Pilette, ESG-UQAM : L’organisation municipale au Québec : « l’harmonisation » des structures pour le territoire du Nunavik cache-t-elle un monde de différences?
- Marie-France Turcotte, Kathy Noel et Carole Leblond, ESG-UQAM: Hypothèse de projets à géométrie variable : l’écosystème de développement régional et local mis en place par le Plan Nord
- Magli Vullierme, CEARC, UVSQ, Paris Saclay, IRSEM : Les Rangers canadiens, outils de construction de l'identité nordique du Québec
22 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-5023 -
Panel P16.2
Présidence: Jean-François Payette Commentateur: Stéphane Roussel- Maxime Belin, Université de Montréal (maxime.belin@umontreal.ca) : La politique arctique du Québec et de l'Ecosse : un facteur identitaire
- Camille Escudé, Sciences Po CERI/CNRS (camille.escude@sciencespo.fr): Quelle place pour les acteurs non-étatiques traditionnels dans la gouvernance régionale arctique ? Le cas d’étude du Québec
- Mathieu Landriault, Université d'Ottawa (mlandra@uottawa.ca) et Pierre-Louis Têtu, Université d'Ottawa: Secteur minier et gouvernance arctique; analyse des pratiques de responsabilité corporative dans l’Arctique québécois
22 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-5023
P17. La justice populaire: droit à la colère, justice du faible ou retour de la démocratie directe?
Responsable: Guy Beaudry Jengu Jengu, Université Yaoundé II - Soa (jeanguguy@gmail.com)
Descriptif du panel :
Les réactions liées à l’affaire Weinstein[1] notamment les hashtags « Metoo » dans le monde anglophone et « balancetonporc » possèdent toutes les caractéristiques d’un mouvement de justice populaire : la flagrance du délit, le contournement partiel ou total des voies et procédures légales instituées, la participation spontanée d’un groupe d’individus et l’usage de la violence avec pour effet immédiat la déchéance sociale des personnes visées. Des groupes de soutien se sont constitués autour de hashtags pour finir dans des marches dans la rue, passant ainsi du virtuel au réel[2]. La justice populaire comme mécanisme alternatif d’accès au droit et à la justice par un groupe d’individus outrés par une injustice criarde est donc présente aussi bien dans les sociétés du Nord que dans celles du Sud. Les manifestations et surtout les causes de la justice populaire sont-elles similaires et comparables au Nord et au Sud ? Il existe une sorte de consensus tacite consistant à croire que le contrat social confiant l’exclusivité du droit de rendre justice à l’État devient caduque sitôt que l’Etat se montre incapable de mettre un terme à certaines injustices. Le devoir de se rendre justice soi-même semble émerger dans les secteurs où l’Etat est absent. L’absence d’Etat est rendu tangible par l’absence ou la très faible présence d’infrastructures de base (transports publics, hôtel de police, palais de justice, connexion internet…). La justice populaire n’est donc pas seulement une réaction à un défaut d’égalité dans l’accès à la justice, elle est aussi une conséquence du défaut d’égalité dans l’accès à l’État. En Afrique surtout, la masculinisation des fonctions judiciaires c’est-à-dire l’occupation des postes liés à l’exercice de la justice par des hommes ne pose-t-elle pas problème dans des sociétés où les femmes sont les plus nombreuses ? Une monographie sur la genèse sociale du droit en situation protestataire peut permettre de rendre compte de cette parturition par césarienne de nouvelles lois. Un regard nouveau peut également être porté sur la crise de la représentation et la résurrection de la démocratie directe qui semble s’en suivre. S’agit-il du rejet de la greffe étatique qui tarde à prendre hors d’Occident ? La rémanence des formes d’organisation sociale antérieures à l’État de semble causer une contestation de l’État postcolonial son monopole de la violence symbolique légitime en proposant des droits alternatifs. Les diverses contributions des sciences sociales mettraient en saillance les principales facettes du couple égalité/illégalité dans une situation précise.
[1] Le 05 octobre 2017, le New York Times publie un article faisant état d’un harcèlement sexuel perpétré sur plus de trois décennies par Harvey Weinstein, producteur de cinéma de renom et cofondateur de l’une des plus grandes sociétés américaines de production et de distribution de films.
[2] Le 29 octobre 2017, plus de 2000 personnes ont défilé à Paris. A Montréal, une ligne téléphonique a été ouverte par la police.
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Panel P17.1
- Guy Beaudry Jengu Jengu, Université de Yaoundé II-Soa (jeanguguy@gmail.com): La lutte contre le grand banditisme à Douala : absence d’Etat et supplice du pneu au début des années 2000
- Yvan Issekin, Université de Yaoundé II (yvanissekin@yahoo.fr): Justice populaire, contre-démocratie et vigilantisme numérique au Cameroun. Les nécros rumeurs sur la toile comme des nouveaux imaginaires politiques de la transition politique
- Tambe Victorine Nkem, Université de Douala (asembe@foretiafoundation.org): Tolérer l'illégalité au nom des inégalités sociales. Le 'droit de tuer' comme norme sociale de justice populaire dans la ville de Douala au Cameroun
23 mai 2019 de 16h00-17h30 @ C-1017-13
P18. Représentations et théorisations sociopolitiques dans l’univers des jeux vidéos
Responsable: Frédérick Guillaume Dufour, UQAM (fgdufour@gmail.com)
Descriptif du panel :
Le monde des jeux vidéo est en expansion constante. Au Québec, Montréal et Québec sont des lieux de création de premier plan dans cet univers, et Montréal a désormais le statut de métropole dans le domaine de l’intelligence artificielle. Or, les sciences politiques et sociales se sont peu intéressées aux jeux vidéo en dehors du prisme des pathologies qu’ils peuvent engendrer. Pourtant, les jeux vidéo sont une composante incontournable du monde contemporain. Ils façonnent un ensemble de relations, d’interactions et de représentations politiques et sociales, qui mérite une attention beaucoup plus importante de la part de la science politique et des sciences sociales.
Ce colloque multidisciplinaire propose un dialogue entre la sociologie politique, les sciences sociales historiques, le milieu de la didactique des sciences sociales et historiques et le monde des jeux vidéo. Il part du constat que le monde des jeux vidéo s’est non seulement intéressé à plusieurs enjeux politiques et historiques, mais qu’il a su susciter un véritablement engouement autour de plusieurs de ces enjeux. En ce sens, il a suscité un engouement autour d’enjeux sociopolitiques à une époque où la science politique et les sciences sociales peinent à attirer des étudiants.es. Ce colloque vise donc à saisir cette occasion d’un dialogue entre le monde de la recherche et l’univers des jeux vidéo.
Il s’intéresse à cet univers en fonction de trois axes qui portent un regard qui se veut davantage politique, sociologique et historique, que psychologique. 1) Dans un premier temps, il s’intéresse au regard porté sur le monde social et l’histoire par les jeux vidéo. Il propose d’analyser la présentation d’institutions sociales (le marché, les conflits sociaux, le terrorisme, la guerre, le sport, le mariage, etc.), d’interactions sociales (les conflits, la sexualité, les relations de dominations, les rapports marchands, la coopération, l’hostilité, etc.), et de processus sociaux (le processus de formation étatique, le développement social, la compétition géopolitique, le nationalisme, le racisme, etc.). En somme, dans ce premier axe, nous nous intéresserons aux conceptions théoriques et sociopolitiques du monde social qui sont véhiculées ou qui sous-jacentes aux jeux vidéo. 2) Un deuxième axe s’intéresse au potentiel didactique des jeux vidéo dans l’enseignement des sciences politiques et sociales. Quelles sont les forces et les limites des jeux vidéo? Quels sont les cas de réussites à émuler, et quelles sont, au contraire, les limites des jeux vidéo au niveau de la conceptualisation du monde social.
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Panel P18.1
Présidente et commentatrice: Valérie Vézina, Kwantlen université polytechnique (valerie.vezina@kpu.ca)- Roxane Noël, University of Cambridge (rn388@cam.ac.uk): Du guerrier au père pourvoyeur: représentations de la masculinité dans la franchise God of War
- Gabriel Larouche, UQAM (larouche.gabriel@courrier.uqam.ca): Jeux censurés, jeux bannis: développement historique d'une relation houleuse entre la Chine et le jeux vidéo
- Mathieu Proulx, UQAM (mathieu.proulx.20@hotmail.com): Le nationalisme banal dans les jeux vidéos
23 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-1017-13 -
Panel 18.2
- Alexis Morin Martel, UQAM : La question du racisme et de l'action morale dans Witcher III
- Frédérick Guillaume Dufour, UQAM (fgdufour@gmail.com): Femmes fortes du nord et réfugiés elfes noirs. Une exploration des marqueurs identitaires mobilisés dans Skyrim
23 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-1017-13
P19. Les transformations de la violence politique à l’ère du numérique
Responsables : Brice Stéphane Ondigui Avele, Université de Yaoundé II – Soa (bsondigui@gmail.com) et Serges Banyongen, Université d’Ottawa
Descriptif du panel:
Depuis ses fonds baptismaux, la science politique accorde une attention toute particulière à la problématique de la violence. Pour certains, elle constitue même le principal terreau sur lequel s’est développée cette discipline qualifiée par certains de « science du pouvoir ». Or on le sait, pas de pouvoir sans combat et pas de combat sans violence, fût-elle matérielle ou symbolique. En simplifiant cette équation, la science politique pourrait tout aussi bien être considérée comme la « science de la violence ». C’est donc tout naturellement que cette notion va être intégrée parmi les principaux instruments conceptuels de la science politique et de la plupart des disciplines qui traitent du pouvoir en général. Toutes celles-ci et la science politique en tête n’ont depuis lors, cessé d’approfondir et d’élargir au gré de leur évolution, le débat sur la notion de violence.
L’abondante littérature qui existe sur les questions de la définition de la violence, ses formes, ses causes, la légalité/l’illégalité de ses usages, sa régulation ou de sa maitrise… témoigne d’une fécondité qui se trouve exacerbée en science politique par l’esprit curieux et extrêmement vagabond du politologue. Celui-ci, adossé sur la pluri/inter/multi/disciplinarité, a contribué – en empruntant à des disciplines souvent voisines mais quelques fois aussi très éloignées – non seulement à forger une batterie de concepts dérivés à l’instar de la violence institutionnalisée, la violence légitime, la violence structurelle, la violence symbolique… mais aussi à réinterroger de manière permanente les trajectoires et les perspectives théoriques et méthodologiques qui permettent de saisir les contours et pourtours de la violence dite politique.
L’objectif de ce panel s’inscrit dans une dynamique semblable dans la mesure où il s’agit de questionner les transformations de la violence politique au contact de l’internet. S’il est prématuré de postuler un déplacement du jeu et des enjeux de la violence politique du terrain classique vers le numérique, on peut se demander si la violence politique est restée intacte au contact avec la société de l’information. En partant du postulat que l’apparition du numérique dans la sphère politique a consacré l’élargissement du théâtre des luttes de pouvoir et des luttes pour le pouvoir y compris dans les régions du monde les moins connectées comme l’Afrique, les contributeurs seront appelés à démontrer que l’internet et notamment les réseaux sociaux sont devenus des exutoires des passions politiques et des lieux de localisation de la violence politique. Usant d’approches à la fois empiriques et théoriques, les contributeurs exploreront la liste non exhaustive des axes ci-après
- La redéfinition de la violence politique à l’aune du numérique ;
- Les réseaux sociaux comme nouveau théâtre d’affrontements politiques violents ;
- Les usages du numérique par l’extrémisme violent ;
- Les sens politiques de la cybercriminalité ;
- Les usages politiques de la diffusion des fake news sur la toile ;
- Le web comme nouveau véhicule de la violence politique.
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Panel P19.1
- Brice Stéphane Ondigui Avele, Université de Yaoundé 2 – Soa / Bureau d'Etudes Sociales et Stratégiques (BESTRAT) (bsondigui@gmail.com) et Amandine Alemouka Abeboda, Université de Yaoundé 2 – Soa: Les réseaux sociaux comme nouveaux territoires de la violence politique au Cameroun : Analyse à partir de la « gestion connectée » de la crise anglophone et de l'élection présidentielle d'octobre 2018
- Arjun Tremblay, University of Regina (arjun.tremblay@uregina.ca) et Yasmin Jiwani, Concordia University : Les minorités ethnoculturelles et les réseaux sociaux numériques aux États-Unis à l’ère de Donald Trump : « réponses tactiques » à une narration xénophobe et nativiste
- Edouard Yogo, Université de Yaoundé II (edouardyogo@yahoo.fr): L’extrémisme violent dans les réseaux sociaux au Cameroun : décryptage d’un nouveau modus operandi du désordre
24 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-1017-13 -
Panel P19.2
- Yves-Patrick Mbangue Nkomba, Université de Yaoundé 2 – Soa (mbanguos@gmail.com) et Richard Makon, Université de Yaoundé 2 – Soa : Les enjeux de l’extractivisme et les violences en contexte d’exploitation dans le secteur minier : place de la mobilisation sociale par les réseaux sociaux
- Eugène Arnaud Yombo Sembe, Université de Yaoundé 2- Soa (arnaudyombo@yahoo.fr): « Tontinards », « Sardinards » et « Cabris », Fortunes diverses et effets de réalité la violence politique à l'ère du numérique au Cameroun
24 mai 2019 de 11h15-12h45 @ C-1017-13
P20. L’approche de genre dans les droits électoraux en Afrique noire francophone: Études comparatives de la place des femmes dans la loi électorale au Cameroun, Sénégal et Gabon
Responsable: Gilbert Mbassa, Université Yaoundé II (g.mbassa@yahoo.fr)
Descriptif du panel :
Les inégalités socio-économiques ont été au cœur de la construction des théories en science politique dans les années 1970 et 1980 (néo-marxisme, économie politique, mais aussi dimension symbolique des rapports de domination). Celles-ci ont eu des prolongements très féconds dans plusieurs sous-champs de la discipline. Par exemple, en politique comparée plusieurs traditions de recherche se sont inscrites dans cette lignée pour proposer une analyse des États-providence, des révolutions et des changements de régimes politiques. Au final, l’inégalité n’est plus seulement comprise comme un écart de positions dans un système de production économique, mais aussi comme un écart de situations dans un système de représentations et donc, de classification ou de typologie. La question de l’égalité et des effets délétères des inégalités économiques, mais aussi politiques, est ainsi revenue au cœur des préoccupations des politologues.
Confinant l’étude dans la sphère géographique africaine, dans un contexte néolibéral et postcolonial occidentalisé, on observe que les États d’Afrique noire francophone négocient en permanence les rapports sociaux de sexe. Cet état de chose s’articule autour de ce que Joëlle Palmieri a appelé masculinisme d’État, renforcé par un patriarcat fortement ancré dans les mœurs. La participation active des femmes, sur un pied d’égalité avec les hommes, à la prise de décisions à tous les niveaux est indispensable pour parvenir à l’égalité, au développement durable, à la paix et à la démocratie. En plus, elle permet d’assurer un équilibre traduisant fidèlement la composition de la société, et d’assurer le renforcement et le fonctionnement adéquat de la démocratie, elle joue un rôle capital dans le sens de l’égalité des sexes au sein de la société. Telle est la quintessence de la Résolution 58/142 2004 du Conseil de Sécurité de l’ONU. Sa mise en application pratique, il faut l’avouer, est effectuée à des degrés différents. Dans la perspective de mettre en lumière la matérialisation de cette diversité, nonobstant les éventuels points de convergence, il s’avère notoire de réaliser une comparaison afin d’extirper la quintessence de la problématique soulevée autour de trois États.
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Panel P20.1
- Eddy Lionel Ribama, Université Yaoundé II - Soa (ribamaeddy@yahoo.fr): Les violences électorales à l'endroit des femmes face à la législation camerounaise
- Valérie Mengue Ango, ONU Femmes (mengueango@yahoo.fr): Éducation, inégalités et pouvoir politique en Afrique noire francophone: le cas du Cameroun, Sénégal et Gabon
- Aimérancine Nguemo Koukam, EESTIC, AJFMC (rancinekouks@yahoo.fr): Management des corps électoraux, approche de genre et participation des femmes aux élections en Afrique noire francophone: Cas du Cameroun, Sénégal et Gabon
- Daniel Ange Mvogo Edzana, Université de Yaoundé I (angemvogo@yahoo.com): Diaspora africaine féminine, développement participatif et pouvoir politique en Afrique noire francophone
22 mai 2019 de 14h00-15h30 @ C-5143
P21. Extrémisme politique, média et opinion publique
Responsables: Allison Harell (harell.allison@uqam.ca) et Philippe Duguay, UQAM
Descriptif du panel:
Comment est-ce les médias influencent les attitudes du public face à l’extrémisme politique ? Quel est le rôle du média dans le processus de la radicalisation ? Et quels facteurs expliquent le soutien de perspectifs extrémistes ? Cet atelier vise à rassembler une diversité de chercheur.e.s des disciplines diverses (études religieuses, criminologie, science politique, et communication) pour explorer ces questions et utilisant une diversité de méthodes (expérimentale, sondage, entrevue et analyse de contenu) pour explorer le lien entre la nature de la couverture médiatique de l’extrémisme politique et son influence sur les personnes radicalisées ainsi que le public québécois.
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Panel P21.1
- Solange Lefebvre, Dianne Casoni, Mathieu Colin & Mathilde Vanasse-Pelletier, Université de Montréal : Influence qu'exercent les médias de masse et les médias sociaux sur le processus de radicalisation menant à la violence
- Philippe Duguay et Allison Harell (harell.allison@uqam.ca), UQAM:Cadrage et radicalisation : Comment le public perçoit-il des tueries de masse ?
- Sylvian Rocheleau, Université de Sherbrooke: Représentations médiatiques de la radicalisation au Québec
- Frédérick Bastien, Université de Montréal et Mathieu Lavigne, McGill: Entreprises de presse et craintes des citoyens à l’égard de la radicalisation violente
23 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-1017-2
P22. Crise, mobilisation et reconfiguration politique: cartographie analytique des populismes contemporains
Responsables: Frédérick Guillaume Dufour, UQAM (dufour.frederick_guillaume@uqam.ca) et Emanuel Guay, UQAM (guay.emanuel@courrier.uqam.ca)
Descriptif du panel:
De nombreux travaux ont été produits récemment sur la question des populismes, leur objectif étant de mieux cerner, d’un point de vue analytique, un ensemble de mouvements et de partis qui occupent une place de plus en plus importante dans l’espace politique contemporain (Mudde et Kaltwasser 2012, Gidron et Hall 2017, Bonikowski 2017). Notre panel sera dédié à un examen de quelques-uns des développements théoriques les plus novateurs dans ce domaine émergent en science politique, à partir de différentes études de cas. Nous aborderons ainsi la reconceptualisation du populisme moderne (post-1945) comme « démocratie illibérale » à partir du régime populiste en Hongrie, pour ensuite aborder la question des conflits mémoriels autour de l’héritage fasciste en Espagne et en Italie. Nous nous intéresserons ensuite à la place des populismes dans le Sud Global à partir du cas indien, où le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP) est au pouvoir depuis 2014 en tant qu’acteur majoritaire d’une coalition, l’Alliance Démocratique Nationale. Il sera finalement question des rapports entre la stratégie populiste et la gauche, en analysant comment la « posture populiste » adoptée par plusieurs partis de gauche (Podemos, France Insoumise, Syriza, etc.) comporte un certain nombre de défis et d’obstacles avec laquelle les forces progressistes seront appelées, dans les années à venir, à rendre leurs comptes. Le fil rouge qui unira ces différentes présentations se divise en trois notions, soit la crise, la mobilisation et la reconfiguration politique. Il nous faudrait ainsi déterminer le contexte social qui facilite l’émergence des populismes (crise), la capacité des groupes et acteurs appartenant à cette mouvance à mobiliser une base de support tant pour les élections que pour les actions de rue (mobilisation) et les rapports entre ces groupes et acteurs et les autres formations politiques actives dans un pays donné (reconfiguration politique).
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Panel P22.1
Commentateur: Julian Durazo-Herrmann, UQAM (durazo.julian@uqam.ca)- Michel-Philippe Robitaille, UQAM (robitaille.michel-philippe@courrier.uqam.ca): La bataille de l’histoire : extrêmes-droites et populismes face à l’interprétation de la période fasciste en Espagne et en Italie
- Emanuel Guay, UQAM (guay.emanuel@courrier.uqam.ca) et Efe Peker, McGill (efe.peker@mail.mcgill.ca): Nationalisme religieux, violence de rue et dépendance au sentier : une analyse du populisme indien
- Audrey Laurin-Lamothe, York University (audrey.laurin_lamothe@yorku.ca), Christian Pépin, York University (p.christian1983@gmail.com), Alain Savard, York University (alainsvrd@gmail.com) et Arnaud Theurillat-Cloutier, UQAM (arnaudtc@gmail.com): La gauche face au populisme : défis analytiques et politiques entre la prise et l’exercice du pouvoir.
24 mai 2019 de 9h30-11h00 @ C-4145
P23. Thématiques libres
Responsable : Philippe Dubois, Université Laval (philippe.dubois.3@ulaval.ca)
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Panel P23.1
Présidence : Philippe Dubois, Université Laval (philippe.dubois.3@ulaval.ca)- Anthony Weber, Université Laval (anthony.weber.1@ulaval.ca) : Le budget de l’État est-il hors de contrôle ? : Les députés du contrôle budgétaire entre passion, intérêt et désaffection
- Dallal Boukhari, UQAM (boukhari.dallal@courrier.uqam.ca): La neutralité religieuse de l'État et la laïcité à l'aune de l'égalité
- Philippe Dubois, Université Laval (philippe.dubois.3@ulaval.ca): Médias sociaux et élections locales : Les stratégies numériques des partis municipaux au Québec en 2017
24 mai 2019 de 14h00-15h30 @ C-5023 -
Panel P23.2
Présidence : Philippe Dubois, Université Laval (philippe.dubois.3@ulaval.ca)- Georges Mulumbeni (geomulumbeni@gmail.com) : La gouvernance politique en Afrique australe et la problématique de la construction de la communauté de sécurité
- Marco Munier, UQAM (munier.marco_bruno@courrier.uqam.ca) : Une culture nationale du renseignement au Canada
24 mai 2019 de 15h45-17h15 @ C-5023